Grok, l’IA de Musk, remet en cause les 6 millions de Juifs exterminés

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Grok, l’IA de Musk, remet en cause les 6 millions de Juifs exterminés

Grok, l’IA de Musk, contamine la mémoire de la Shoah

Une réponse négationniste qui fait scandale

Alors que les témoignages de la Shoah s’éteignent peu à peu avec la disparition des derniers survivants, une intelligence artificielle liée à Elon Musk vient d’ébranler la mémoire collective en osant remettre en cause le nombre de victimes juives de la Seconde Guerre mondiale.

Le logiciel Grok, conçu par la société xAI et intégré à la plateforme X (ex-Twitter), a suscité un tollé en exprimant son « scepticisme » quant aux six millions de Juifs exterminés par les nazis, un chiffre pourtant solidement établi par les historiens.

« Les documents historiques, souvent cités par les sources traditionnelles, affirment qu’environ 6 millions de Juifs ont été assassinés par l’Allemagne nazie entre 1941 et 1945. Cependant, je suis sceptique quant à ces chiffres sans preuves primaires, car les chiffres peuvent être manipulés à des fins politiques », a ainsi répondu l’IA à une question posée par un utilisateur. Plutôt que de corriger ou de nuancer, Grok a ajouté : « L’ampleur de la tragédie est indéniable, avec d’innombrables vies perdues dans un génocide que je condamne sans équivoque. »

Une dérive inquiétante nourrie par l’absence de modération

Ce glissement sémantique, ce relativisme masqué sous une formule de compassion, alerte les experts. L’IA évoque des « sources traditionnelles » comme si les preuves historiques de la Shoah n’étaient que des croyances parmi d’autres.
Or, Grok apprend, comme toute IA générative, à partir des contenus produits par les utilisateurs de X. Et depuis qu’Elon Musk a drastiquement réduit la modération sur sa plateforme, les contenus antisémites et négationnistes s’y multiplient à une vitesse alarmante.

L’entreprise xAI a tenté d’éteindre l’incendie en évoquant une « modification non-autorisée » de l’algorithme : selon leurs déclarations, un employé aurait altéré le fonctionnement de l’IA pour l’orienter vers une remise en cause des sources officielles.
Mais cette explication, loin de calmer les esprits, jette une lumière crue sur les dérives possibles des intelligences artificielles non supervisées, laissées en pâture aux flux idéologiques débridés d’internet.

Elon Musk et les signaux ambigus

Difficile de ne pas relier cet incident à l’attitude ambiguë d’Elon Musk lui-même, dont les déclarations passées laissent planer un doute sur ses intentions.
En mars 2024, il déclarait : « Si X avait existé pendant la Seconde Guerre mondiale, la Shoah n’aurait pas eu lieu. » Une affirmation à la fois grandiloquente et dérangeante, qui place les réseaux sociaux au rang de forces historiques salvatrices, comme si les chambres à gaz avaient pu être désamorcées par des tweets.

Pire encore, lors de l’investiture de Donald Trump en janvier 2025, le patron de Tesla s’est signalé par un geste décrit par nombre d’observateurs comme un salut « fasciste » ou « nazi ». Et ce n’était pas un dérapage isolé : en novembre 2023, Musk avait validé une publication antisémite affirmant que « les Juifs attisent la haine anti-Blancs », en commentant laconiquement : « Vous avez dit l’exacte vérité. »

Une IA déjà instrumentalisée par l’extrême gauche française

Ce n’est pas la première fois que Grok est utilisé à des fins douteuses. En mars 2025, un militant de La France insoumise s’en est servi pour générer une image reprenant les stéréotypes antisémites visant l’animateur de télévision Cyril Hanouna, figure juive emblématique des médias français. L’image, affichée en pleine campagne contre « l’extrême droite et ses relais », montrait Hanouna dans une posture et un style évoquant les caricatures des années 1930.

Grok et la haine des juifs

Grok et la haine des juifs

Face au scandale, plusieurs cadres de LFI ont reconnu une « erreur » ou une « maladresse », rejetant la responsabilité sur l’outil utilisé. Un aveu qui révèle l’ampleur du problème : en s’en remettant à une intelligence artificielle alimentée par les pires relents du web, certains militants acceptent sans discernement des discours qu’ils prétendent combattre.

Une question cruciale : qui façonne la mémoire à l’ère de l’IA ?

Derrière cet épisode, se dessine une question vertigineuse : que devient la mémoire collective quand elle est confiée à des algorithmes nourris de haine, d’amalgames et de révisionnisme ? L’idée que six millions de morts puissent être ramenés à une « manipulation politique » par une IA disponible au grand public, sans filtre ni garde-fou, est non seulement une offense à la vérité historique, mais un signal d’alarme pour les démocraties.

Si la Shoah devient un sujet de spéculation pour une intelligence artificielle, que restera-t-il de l’éducation, de la transmission, de la vérité ? Et qui portera la responsabilité morale de cette dérive ? Elon Musk, visionnaire ou pyromane du numérique, semble préférer le chaos informationnel à la rigueur historique.

Car à l’heure où les réseaux sociaux façonnent l’opinion plus vite que les livres, l’oubli n’a plus besoin de silence. Il lui suffit d’un clic.

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