Django Reinhardt, le jazz et les persécutions nazies

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Le festival international du film de Berlin a débuté avec le film "Django" d'Etienne Comar, qui associe grande musique de jazz à un chapitre saisissant et méconnu de la Seconde Guerre mondiale.

Le film qui ouvre un festival de film peut donner le ton à l'ensemble de l'événement, et cette année, la 67e Berlinale (le Festival international du film de Berlin) a commencé avec Django d'Etienne Comar, un film qui combine grande musique de jazz avec un chapitre passionnant et méconnu de la Seconde Guerre mondiale.

Django Reinhardt, qui a grandi en France, a été considéré comme le plus grand guitariste de jazz de tous les temps et le créateur du genre Gypsie swing musical. Il était également compositeur, et après la guerre , il a visité les États-Unis avec Duke Ellington. Mais en dépit de sa renommée et de ses réalisations musicales, il était de descendance rom (Gypsie), et a fait face à la persécution nazie. Le film commence en 1943, lorsque les Allemands deviennent encore plus brutaux envers les Roms. Environ un demi-million de Roms ont été assassinés par les nazis, car, comme les Juifs, ils étaient considérés comme des ennemis du Troisième Reich.

Django Reinhardt

Django Reinhardt

Reinhardt, à cause de son talent et de sa renommée, se trouvait dans une position inhabituelle et, pendant un temps, sa famille resta tranquille, même si les Allemands et leurs homologues français régnaient sur la France. Mais son profil élevé finit par lui causer des ennuis car les nazis décidèrent d'exploiter ses dons. Ils lui ont demandé de venir en Allemagne et de se produire pour le ministre de la propagande Joseph Goebbels. Bien que le libertin Reinhardt, brillamment joué par Reda Kateb, était fondamentalement apolitique, il savait que les Roms étaient rassemblés et envoyés dans des camps de concentration. Il détestait les nazis et craignait pour sa sécurité et celle de ses camarades en Allemagne. Finalement, il a essayé de se cacher et de traverser la frontière Suisse.

Parfois, il jouait dans des concerts pour les nazis, mais les Allemands considéraient le jazz comme une forme d'art dégénérée, qui ne pouvait être tolérée qu'à petites doses et qui était naturellement anti-Hitler.

Le film est un regard intéressant sur l'intersection entre le grand art et la résistance au fascisme. Il met également en lumière les Tsiganes (officiellement maintenant appelés les Sinti et les Roms) et l'arc de leur persécution pendant la guerre.

Reinhardt est une figure intéressante, non conventionnellement sympathique ou héroïque, et plus préoccupée - la plupart du temps - par sa musique que par sa famille ou son peuple. Mais sympathique ou non, cette représentation sonne vrai. Finalement, après s’être mis en sûreté, il écrit un morceau classique lugubre, comme un mémorial aux Tziganes assassinés, qui est joué dans le film.

Django est rempli de musique mais c'est aussi un drame saisissant, imprégné d'humour, qui montre les façons complexes dont les gens réagissent à la persécution et au danger. Le film qui, nous l'espérons trouvera un distributeur israélien, montre les conséquences de la diabolisation d'un groupe entier et le pouvoir de la musique comme forme de rébellion.

Source : Jpost

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