La profondeur de la pénétration : comment ils ont réussi à éliminer Ismail Haniyeh au cœur de Téhéran

Avant même qu'Israël ne confirme officiellement l'information, les réseaux arabes affirmaient déjà que le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, avait été éliminé par un missile lancé depuis l'extérieur de l'Iran, frappant la pièce où il séjournait.

Même si certains détails restent flous, une telle opération nécessite des renseignements d'une précision extrême, démontrant ainsi l'extraordinaire capacité d'Israël à mener des actions aussi audacieuses.

Le Hamas a confirmé ce matin que son leader, Ismail Haniyeh, avait été tué dans une attaque israélienne à Téhéran. Haniyeh s'était rendu dans la capitale iranienne pour assister à la cérémonie d'investiture du nouveau président iranien.

Selon des sources étrangères, il a été abattu par un missile de précision tiré depuis l'extérieur de l'Iran, dans une zone jugée sécurisée par les Gardiens de la révolution iraniens.

Depuis des années, des rapports étrangers évoquent des assassinats israéliens en Iran, bien que nombre d'entre eux soient souvent teintés de fantasmes. Cependant, l'élimination de Haniyeh ce soir à Téhéran témoigne, une fois de plus, de la profondeur de l'infiltration iranienne par les services de renseignement israéliens.

D'après le réseau Al-Mayadeen, le missile aurait été tiré à longue distance depuis un pays voisin de l'Iran, comme l'Irak, la Syrie ou même l'Azerbaïdjan, qui entretient des liens sécuritaires étroits avec Israël.

Bien que cette information soit difficile à vérifier, la technologie nécessaire existe depuis longtemps et Tsahal possède effectivement des missiles de précision à longue portée.

Cette opération ne pouvait se faire sans des renseignements précis. Ismail Haniyeh était en Iran en tant qu'invité officiel pour l'investiture de Masoud Pazkhian, le nouveau président.

Son élimination en plein cœur de Téhéran place les Iraniens dans une position délicate, ce qui pourrait bien être l'objectif d'Israël.

Que ce soit par missile, bombe ou tir direct, une telle action requiert une couverture de renseignement d'une qualité exceptionnelle, une compétence qu'Israël a démontrée à maintes reprises en Iran ces dernières années.

Depuis qu'il a pris la tête du bureau politique du Hamas, Haniyeh vivait au Qatar, un pays où Israël évite les assassinats pour des raisons politiques, tout comme en Turquie, où il était également actif.

Son voyage en Iran semble avoir offert à Israël l'opportunité tant attendue de mettre en œuvre son plan.

La réussite d'une telle opération implique une coordination impeccable entre les renseignements humains et technologiques pour suivre ses moindres déplacements, de son vol à son arrivée, de ses rencontres à ses déplacements internes, jusqu'à sa chambre d'hôtel.

Suivre Haniyeh en Iran exigeait une mobilisation intense des services de renseignement, impliquant des dizaines voire des centaines d'agents travaillant de concert.

Les agences de sécurité israéliennes ont intégré toutes ces informations fragmentées pour former un tableau précis, permettant ainsi de donner l'ordre d'appuyer sur le bouton au moment crucial.

Le Hamas et les Iraniens admettent souvent les assassinats perpétrés par Israël, sans que cela n'ait un impact stratégique significatif sur leurs opérations.

Les responsables assassinés sont rapidement remplacés, et les programmes, qu'ils soient du Hamas ou du nucléaire iranien, continuent sans interruption majeure. Cette réalisation, bien que significative, doit donc être mise en perspective.

Ismail Haniyeh, figure emblématique du Hamas, a ainsi trouvé la mort dans une opération qui souligne, encore une fois, la capacité d'Israël à frapper au cœur de ses ennemis, malgré les nombreux défis et les distances.