
Avi Maoz, sera nommé vice-ministre et chef d’une administration – qui n’a pas encore été créée – en charge de « l’identité juive », un bureau qui sera placé sous l’autorité du Premier ministre, selon les dispositions d’un accord de coalition qui a été signé dimanche avec Benjamin Netanyahu.
Mais qui est Avi Maoz ?
Il est l’un des politiciens les plus extrêmes de la Knesset, opposé farouchement au pluralisme dans le judaïsme et revendiquant ouvertement son idéologie anti-LGBT et anti-Arabe.
Maoz a fait également savoir qu’il voulait revoir à la baisse les critères d’éligibilité à la citoyenneté des Juifs désireux d’immigrer en Israël en supprimant notamment la clause dite « des petits-enfants ».
Il s’agit de supprimer la possibilité, pour les petits-enfants de grands-parents Juifs qui ne sont pas pour autant Juifs eux-mêmes, de venir s’installer dans le pays en vertu de la Loi du Retour.
Le ministre des Affaires de la diaspora, Nachman Shai, a réagi dimanche soir à l'intention du Premier ministre désigné Benjamin Netanyahu de confier au député Avi Maoz la responsabilité du bureau de liaison Nativ reliant l'État d'Israël et les Juifs de l'ex-Union soviétique.
"Après le ministre de la Sécurité nationale, nous avons à présent une administration pour l'identité nationale-juive. Plus vous insistez sur ces mots, moins ils auront de la valeur.
Le député Avi Maoz, bientôt vice-ministre, triera les candidats à l'Alyah de Russie et d'Ukraine. C'est irréel », a déclaré Shai.
Un grand nombre d’immigrants en provenance de l’ex-Union soviétique obtenaient la citoyenneté grâce à cette clause dite « des grands-parents » et le transfert de ce bureau particulier en charge de leurs dossiers sous la responsabilité de Maoz pourrait avoir des conséquences sur un éventuel avenir en Israël pour eux.
Vladimir Beliak, a affirmé que donner le contrôle de Nativ à Maoz « revient à bloquer l’alyah en provenance de l’Union soviétique, un crachat au visage de tous les immigrants en provenance de ces pays et de tous ceux qui veulent immigrer depuis ces États ».
Maoz et ses alliés politiques religieux veulent également que les conversions non-orthodoxes au judaïsme ne soient plus des preuves acceptables de judéité à des fins d’immigration.
Maoz a aussi dit qu’il voulait renforcer l’éducation juive dans les écoles publiques israéliennes et il veut que les « programmes d’études progressistes » soient abandonnés, notamment « les études de genre ».
Maoz a récemment appelé à l’interdiction de la Gay Pride, à réintroduire les termes de « mère » et de « père » dans les formulaires gouvernementaux à la place de l’onglet « Parent » récemment adopté, et il a réclamé le retour des « thérapies de conversion » pour les homosexuels, considérées comme dangereuses et qui ont été bannies.
Il s'oppose également recrutement des femmes dans l’armée, il s’oppose à ce que des femmes soient à des postes à responsabilité. Il a réclamé la fermeture « immédiate » de l’unité chargée de promouvoir la place des femmes au sein de l’armée israélienne.
La faction d’extrême droite s’oppose à la présence de soldates dans les unités de combat.
Le parti centriste de Yesh Atid, dirigé par Lapid, a déclaré dans un communiqué que « dorénavant, il y a, selon Netanyahu et Avi Maoz, des Juifs de catégorie A et des Juifs de catégorie B. »
Le parti Noam de Maoz avait présenté une campagne d’affichage, avant le scrutin du 1er novembre, qui affirmait que les enseignants arabes dans les écoles juives contribuaient à l’effacement de l’identité juive.
La formation a par ailleurs réclamé l’abandon de la zone mixte au mur Occidental de Jérusalem et elle soutient une proposition, présentée par les partis religieux, qui réclame la légalisation de la séparation entre les deux sexes lors des événements subventionnés par l’État.
Maoz a fait campagne sur le renforcement du monopole du rabbinat orthodoxe sur la vie juive, l’application de la loi religieuse sur la société au sens large et la promotion « des valeurs familiales ».
Le ministre sortant de la Défense, Benny Gantz, a écrit dimanche soir sur Twitter : « Ce n’est pas l’identité juive – c’est l’identité raciste ». Il
Le député d’Avoda Gilad Kariv, rabbin réformé, a qualifié cette nomination de « gifle au visage » des Israéliens laïcs ou traditionnalistes, des femmes et des homosexuels.
« Le député Maoz va découvrir que la majorité des Israéliens se dressera contre les tentatives de prosélytisme de son parti, contre ses initiatives qui visent à semer la haine », a écrit Kariv sur Twitter.
Le mouvement réformé en Israël a aussi fait part de son indignation face à l’accord de coalition.
« Nous rappelons au responsable présumé de l’autorité de l’identité juive qu’il y a plus d’une manière d’être Juif, ou de vivre sa judéité. Avi Maoz, qui vient d’obtenir un poste avec des financements excessifs de la part du Premier ministre désigné, ne décidera pas pour des millions de Juifs et de Juives en Israël et dans la Diaspora quelles sont ces manières. Le bureau de Maoz défendra « la pureté du sang ». », a écrit le mouvement dans un communiqué.
« L’entrée en Israël se fait conformément à la loi. Nous agirons conformément à la loi. Tous les Juifs sont en capacité d’immigrer », a répondu plus tard Maoz.
« Nous nous assurerons que les personnes qui, selon la loi, ne sont pas autorisées à immigrer » ne le feront pas, a-t-il ajouté. Maoz a de même refusé de dire s’il avait un programme politique concret à mettre en œuvre contre la communauté LGBT dans le pays, en accord avec le positionnement ouvertement homophobe de son parti Noam.
« Quand je condamne quelque chose, je ne condamne pas un individu spécifiquement, je m’exprime contre des idées et contre un phénomène », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il n’avait pas placé sa demande d’interdiction de la Gay Pride dans ses demandes au cours des négociations de coalition avec le Likud.
L’inclusion de Maoz dans la coalition naissante n’était pas nécessaire pour la majorité de Netanyahu – le chef du Likud et ses alliés ayant remporté 64 sièges sur 120 lors des élections du 1er novembre. Mais Netanyahu a aidé Maoz à intégrer le Parlement lors des scrutins de l’année dernière et de cette année en négociant des alliances avec l’extrême-droite politique.
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