Combien cela coûte-t-il réellement de respecter le Shabbat tel qu’il est ?

Une explosion de la demande depuis le 7 octobre

Depuis les tragiques événements du 7 octobre, un nombre croissant de personnes ressentent un besoin impérieux de se reconnecter à leur identité juive.

Parmi elles, beaucoup choisissent de renforcer leur observance du Shabbat, un jour de repos et de spiritualité où toute activité profane est proscrite.

Cette tendance s’accompagne d’une augmentation significative de la demande pour des produits et des appareils permettant de respecter scrupuleusement les règles du Chabbat.

De la cafetière automatique aux plaques de cuisson, en passant par le papier toilette pré-découpé, la réalité économique du respect du Chabbat soulève une question cruciale : combien cela coûte-t-il réellement ?

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Une industrie en plein essor

Les appareils et accessoires adaptés au Chabbat ne sont pas une nouveauté, mais leur commercialisation a explosé ces dernières années.
En 2023, le marché mondial des technologies destinées à l’observance du Shabbat était estimé à plus de 500 millions de dollars.
En Israël, des enseignes comme Shekem Electric et Rav Kav Halakha rapportent une hausse de 40 % des ventes de produits certifiés conformes au Chabbat depuis le 7 octobre.

Voici quelques produits prisés et leurs coûts moyens :

• Plaque chauffante pour le Chabbat : entre 200 et 800 shekels (50 à 200 euros).
• Bar à eau chaude automatique avec mode Chabbat : 400 à 1 500 shekels (100 à 380 euros).
• Cafetière à filtre automatique : environ 600 shekels (150 euros).
• Minuteur (Shabbat Clock) pour l'activation et la désactivation automatique des lumières : entre 50 et 250 shekels (12 à 65 euros).
• Papier toilette pré-découpé : 15 à 30 shekels (4 à 8 euros) par paquet.
• Ascenseur de Chabbat (installations dans les immeubles) : le coût d’une installation peut varier entre 50 000 et 100 000 shekels (12 500 à 25 000 euros).

Des coûts additionnels pour un mode de vie adapté

Outre l’achat de produits spécifiques, observer le Chabbat implique souvent des dépenses supplémentaires :

• Les repas : un repas de Chabbat typique, incluant le pain de Chabbat (hallah), la viande, le poisson, les plats cuisinés en amont et les desserts, peut coûter entre 100 et 500 shekels par semaine (25 à 125 euros), selon la taille de la famille.
• Transport : certains Juifs pratiquants optent pour des vols de compagnies respectant les horaires du Chabbat, souvent plus chers. El Al propose ainsi des vols adaptés, notamment pour les juifs de la diaspora.
• Hôtels et lieux de villégiature certifiés Chabbat : en Israël, un week-end dans un hôtel respectant les règles du Chabbat peut coûter jusqu'à 50 % plus cher qu'un séjour classique.
• Coût de la formation religieuse : certaines familles investissent dans des cours de Torah et de halakha (loi juive), coûtant en moyenne entre 200 et 1 000 shekels par mois (50 à 250 euros).📩 Ne manquez aucune information essentielle ! Recevez chaque semaine l’actualité israélienne et des analyses exclusives en vous inscrivant à notre newsletter.
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Un engagement spirituel et financier

S’il est vrai que respecter le Chabbat représente un investissement financier, beaucoup d’adeptes considèrent qu’il s’agit d’un enrichissement spirituel inestimable. Pour eux, l’abstention de travail et l’accent mis sur la famille, la prière et l'étude religieuse justifient largement ces dépenses. Comme le dit un dicton populaire : "Plus on investit dans le Chabbat, plus il nous le rend."

Le retour massif vers l’observance du Chabbat post-7 octobre montre une quête de sens et de spiritualité profondes. Un changement qui, au-delà de son coût, traduit une résilience identitaire et une volonté de se réapproprier des traditions millénaires.

Une transformation personnelle et familiale

Pour de nombreuses familles, le Chabbat n’est pas seulement un ensemble de règles, mais une révolution intime.
Certains racontent comment ce jour de repos a transformé leur relation aux autres et à eux-mêmes.

"Depuis que nous respectons pleinement le Chabbat, nous avons réappris à parler sans distraction, à écouter nos enfants sans le bruit de la technologie," témoigne David M., père de quatre enfants vivant à Tel-Aviv.

"C’est un moment de déconnexion totale du monde pour se reconnecter à l’essentiel." Certains nouveaux observants racontent aussi comment l'absence de transactions financières et de travail durant cette journée leur a permis de redécouvrir une forme de liberté oubliée, un luxe rare dans le tumulte quotidien.

Le retour massif vers l’observance du Chabbat post-7 octobre montre une quête de sens et de spiritualité profondes. Un changement qui, au-delà de son coût, traduit une résilience identitaire et une volonté de se réapproprier des traditions millénaires.