Départs d'Israël : Ceux qui Partent ont les Moyens Et Ceux qui Restent Ont la Foi

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l'exode des israéliens

Au cours des derniers mois, un nombre important d'Israéliens ont quitté le pays en réponse aux récents événements, notamment à la suite de la guerre à Gaza qui a éclaté en octobre 2023.

Les motivations exactes de cette vague d'émigration varient, mais un thème commun parmi ceux qui partent est un sentiment d'insécurité, de désillusion politique et un manque de confiance dans la gestion de la situation par le gouvernement actuel

Les Israéliens les plus instruits partent-ils ?

D'après les données recueillies, il est vrai que de nombreux Israéliens qui partent sont issus de milieux très instruits, en particulier ceux qui travaillent dans des secteurs de haute technologie .

De nombreuses entreprises ont commencé à délocaliser des équipes entières à l'étranger, notamment aux États-Unis , où les employés se sentent plus en sécurité et perçoivent de meilleures opportunités professionnelles.

Cette tendance est alimentée par les craintes d’une escalade du conflit, non seulement à Gaza mais aussi avec le Hezbollah dans le nord d’Israël.

Les avocats spécialisés en droit de l'immigration signalent une forte augmentation de la demande de visas de travail, en particulier de la part de professionnels privilégiés comme les développeurs de logiciels, les ingénieurs et les employés d'entreprise.

Par exemple, un avocat spécialisé en droit de l'immigration a mentionné que sa charge de travail avait augmenté de plus de 40 % depuis le 7 octobre.

Cependant, ce privilège n'est pas universel.
De nombreux travailleurs à faible revenu et non qualifiés n'ont pas les moyens de partir, ce qui met en évidence une fracture socio-économique parmi ceux qui peuvent émigrer.

Les chiffres avant tout !

Entre janvier et juin 2024, environ 550 000 Israéliens ont temporairement quitté le pays, principalement en raison du climat d'insécurité lié à la guerre, selon les données de l'Autorité de la Population et de l'Immigration rapportées par « Zaman Israël » . Ces départs, souvent motivés par le besoin de sécurité ou de vacances prolongées, ne représentent pas nécessairement des émigrations définitives, puisque beaucoup d'entre eux sont censés revenir​ 

En revanche, environ 55 300 Israéliens ont quitté Israël de manière permanente en 2023, une augmentation de 46,4 % par rapport à 2022. Ce phénomène s'inscrit dans un contexte de tensions internes, telles que la réforme judiciaire et les pressions économiques, qui poussent certaines à chercher des opportunités à l'étranger

Parallèlement, l' aliyah en 2024 a subi une baisse globale de 42 % par rapport à l'année précédente, principalement en raison de la baisse des migrations en provenance des pays de l'ex-URSS. Cependant, la France fait figure d'exception, avec une augmentation de 342 % des demandes d'aliyah, soulignant l'intérêt croissant des Juifs français à rejoindre Israël​ .

Pourquoi partent-ils ?

Beaucoup de ceux qui ont quitté le pays étaient motivés par un sentiment d’aliénation et de peur. Après les attaques sans précédent du 7 octobre, même les Israéliens jusque-là patriotes, y compris les réservistes et les volontaires, ont commencé à s’interroger sur leur sécurité et sur l’avenir du pays. Cette désillusion est aggravée par l’instabilité politique et les préoccupations économiques .

En résumé, même si tous les candidats à l’émigration ne sont pas issus de milieux très instruits, un nombre considérable de professionnels des secteurs spécialisés font partie de ceux qui émigrent, soutenus par des opportunités de travail à l’étranger.

Cependant, cette tendance révèle également des divisions plus profondes au sein de la société israélienne, de nombreux Israéliens étant incapables de partir en raison de contraintes économiques. Il est toutefois essentiel de clarifier si l’affirmation selon laquelle « les plus instruits partent » est vraie.

Les plus diplômés partent-ils vraiment ?

Effectivement, les données montrent que les professionnels hautement qualifiés , en particulier ceux des secteurs de haute technologie , font partie des principaux groupes à émigrer.

De nombreuses entreprises technologiques, craignant l’instabilité et l’escalade de la guerre (en particulier avec le Hezbollah dans le nord), ont délocalisé des équipes entières à l’étranger, principalement aux États-Unis .
Mais, ce ne sont pas seulement les plus instruits qui déménagent.

De nombreuses personnes riches qui peuvent se permettre de partir l'ont fait, tandis que les citoyens à faible revenu et les travailleurs non qualifiés restent, car ils n'ont souvent pas les moyens financiers ou les possibilités d'émigrer.

Cela met en évidence une fracture socio-économique, suggérant que si l’éducation est un facteur, elle n’est pas le seul déterminant.

Mais qui sont ceux qui restent ?

En dehors des personnes à faibles revenus, plusieurs groupes sociaux préfèrent ou sont contraints de rester en Israël malgré l'escalade des conflits. Parmi eux :

Les résidents des zones périphériques : Les habitants des petites villes, des villages ou des kibboutzim , particulièrement dans le nord et le sud d'Israël, sont souvent moins mobiles. Souvent moins connectés aux secteurs technologiques ou à des industries offrant des opportunités internationales, ils possèdent un fort attachement communautaire .
Leur loyauté envers leurs terres et leurs communautés les pousse à rester, même dans des conditions de vie plus difficiles.

Les populations ultra-orthodoxes (Haredim) : La communauté ultra-orthodoxe , qui représente une part croissante de la population israélienne, une tendance à rester sur place. Leur mode de vie se concentre sur la religion, la famille et les études juives les rendent moins susceptibles d'envisager l'émigration.
Bien que souvent modestes économiquement, ces communautés accordent une priorité à leur foi et à la préservation de leur mode de vie, ce qui les éloigne des motivations qui poussent certains Israéliens plus laïcs à quitter le pays.

Les familles de militaires : Avec un nombre élevé d'Israéliens engagés dans Tsahal , l'armée israélienne, beaucoup de familles militaires choisissent de rester par solidarité nationale . Pour ces familles, quitter le pays n'est pas envisageable, car cela serait perçu comme un abandon dans des moments critiques où l'État a besoin de ses forces armées et de soutien.

Les populations arabes israéliennes : Les Arabes israéliens , qui représentent environ 20% de la population, sont également beaucoup moins susceptibles d'émigrer. Leur situation politique, géographique et sociale est spécifique. Ils sont souvent bien enracinés dans leurs localités et n'ont ni les mêmes opportunités de travail à l'étranger, ni les mêmes motivations à quitter Israël, même dans un contexte de guerre.

Les patriotes convaincus : Il existe aussi un certain nombre d'Israéliens pour qui quitter Israël n'est tout simplement pas une option, par conviction patriotique. Ces personnes, qui peuvent être de tous niveaux socio-économiques et éducatifs, croient fermement en la nécessité de défendre le pays et de rester solidaires face aux menaces extérieures. Pour eux, rester en Israël fait partie de leur engagement envers leur identité nationale.

Ainsi, les raisons de rester sont aussi diverses que les raisons de partir. Ce groupe de citoyens israéliens, composé de patriotes, de communautés ultra-religieuses et de ceux attachés à leurs terres, montre que la décision de rester n'est pas seulement une question économique, mais aussi une question de foi, d'engagement, et de communauté .

Des implications plus larges

Pour certains, la décision de partir est motivée par la conviction qu'Israël n'est plus un endroit sûr pour vivre ou élever une famille. Pour d'autres, il s'agit d'une réponse à l'approche du gouvernement face au conflit et au manque de solutions claires .

L’affirmation selon laquelle les Israéliens les plus instruits quittent le pays de manière disproportionnée est en partie vraie, notamment dans les secteurs de la haute technologie et des entreprises , où les employés ont les compétences et les possibilités de s’installer ailleurs.

Cependant, cette tendance concerne également les Israéliens les plus riches, et cet exode plus large reflète des inquiétudes plus profondes quant à l’avenir du pays. Restent ceux qui n'ont pas les moyens de partir et ceux qui ont la foi dans leur pays. 

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