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Le grand ras-le-bol du low cost : Israël agace Ryanair, Ryanair agace l’Europe

Le grand ras-le-bol du low cost : Israël agace Ryanair, Ryanair agace l’Europe

Ras-le-bol du low cost trompeur : l’Europe attaque les pratiques abusives des compagnies aériennes

Derrière les vols à bas prix, un système qui floue les consommateurs

Un billet à 9,99 euros ? La promesse est séduisante. Mais une fois à bord, la réalité est bien différente. C’est ce que dénonce aujourd’hui le Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC), qui vient de déposer une plainte officielle contre sept compagnies aériennes low cost. Leur grief : une tarification opaque et insidieuse qui ferait payer aux voyageurs bien plus que ce qu’ils imaginaient.

Les compagnies visées – Ryanair, Wizz Air, easyJet, Volotea, Vueling, Transavia et Norwegian – sont accusées d’utiliser une méthode baptisée « tarification au compte-gouttes », qui consiste à ajouter progressivement des frais supplémentaires à mesure que le passager avance dans le processus de réservation. Le bagage à main ? Payant. Le choix du siège ? Payant. Le simple fait de s’enregistrer sans smartphone ? Parfois payant aussi.

Un système organisé d’opacité tarifaire

Dans son communiqué, le BEUC dénonce une stratégie qui empêche les consommateurs de comparer les prix de manière honnête entre les compagnies aériennes. Les prix affichés au départ sont souvent trompeurs. Car dès que l’on ajoute les frais incontournables, comme celui du bagage cabine, le tarif final s’approche dangereusement de celui des compagnies traditionnelles.

« Cette pratique viole le droit européen », affirme le BEUC, en s’appuyant notamment sur un arrêt rendu en 2014 par la Cour de Justice de l’Union européenne.
La CJUE avait alors statué qu’un bagage à main “de taille raisonnable” ne pouvait pas faire l’objet d’un surcoût. Mais les compagnies contournent cette décision en réduisant la définition de ce qui est considéré comme un “petit sac personnel”, ou en jouant sur les dimensions maximales autorisées, obligeant les passagers à acheter une option supplémentaire.

Dans certains cas, les passagers doivent payer entre 10 et 70 euros supplémentaires, simplement pour pouvoir monter à bord avec une petite valise cabine.

Une plainte qui fait écho à une colère grandissante

« Nous voulons que cette situation cesse », déclare Monique Goyens, directrice générale du BEUC. « Ce modèle tarifaire ne nuit pas seulement à la transparence, il pèse aussi de manière disproportionnée sur les familles, les jeunes et les voyageurs peu habitués aux subtilités de ces systèmes. »

À cela s’ajoute la frustration de plus en plus palpable des consommateurs, piégés par un marketing agressif et souvent trompeur. L’exemple de Ryanair est révélateur : la compagnie affiche sur son site des billets à très bas prix, mais presque aucun passager ne parvient à voyager à ce tarif sans ajouter des options payantes.

Une Europe décidée à sévir

Le BEUC appelle désormais la Commission européenne à enquêter, à émettre des avertissements et à sanctionner fermement les abus si nécessaire. « Il ne s’agit pas d’interdire le low cost », précise le communiqué, « mais de faire respecter les règles du jeu ».

Car en vérité, le combat est moins contre les compagnies à bas prix que contre leur usage du “low cost mensonger”. Ce modèle, qui a permis à des millions d’Européens de voyager à prix abordables, est aujourd’hui en train de basculer dans une logique d’exploitation commerciale excessive. À tel point que même les associations de défense des consommateurs, longtemps bienveillantes, réclament désormais des sanctions fortes.

Un modèle à bout de souffle ?

Derrière les procédures juridiques, une question fondamentale se pose : peut-on encore parler de vols “low cost” quand les prix finissent par s’aligner sur ceux du marché traditionnel, avec une qualité de service en berne ?

À cela s’ajoute un mécontentement croissant quant au manque d’humanité dans le traitement des passagers. Beaucoup dénoncent un système automatisé, impersonnel, où toute assistance devient une option payante. Certains vols, notamment en cas de retard ou d’annulation, laissent les clients démunis, sans interlocuteur réel.

En Espagne, en Italie et en France, plusieurs associations locales de consommateurs ont rejoint le mouvement. Une coordination européenne est en cours pour élargir la pression sur les autorités réglementaires.

PDG de Ryanair : « Nous commençons à perdre patience avec Israël »

Le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, a récemment déclaré que la compagnie « perdait patience » face aux perturbations sécuritaires affectant les vols à destination et en provenance de Tel-Aviv. Cette déclaration fait suite à une série d’annulations de vols vers Israël, notamment en raison de tirs de missiles houthis sur l’aéroport Ben Gourion .

Lors de la présentation des résultats annuels de Ryanair, O’Leary a affirmé : « Je pense que notre patience est également à bout en ce qui concerne Israël… les vols à destination et en provenance de Tel Aviv. » Il a ajouté que si les perturbations liées à la sécurité se poursuivaient, la compagnie envisagerait de redéployer ses avions vers d’autres destinations en Europe .

Ryanair avait repris ses vols vers Israël en mars après une interruption prolongée, mais les a suspendus à nouveau ce mois-ci suite aux attaques mentionnées. La compagnie prévoit de reprendre ses vols début juin, sous réserve d’une amélioration de la situation sécuritaire .

Vers la fin du mythe ?

Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement le prix d’un bagage ou d’un billet. C’est une certaine idée du voyage, de l’équité commerciale et du respect du client. Le modèle low cost a bouleversé l’aviation, rendu les escapades accessibles, démocratisé les cieux. Mais aujourd’hui, c’est sa sincérité même qui est remise en cause.

Car à force de rogner sur tout, c’est la confiance des passagers qui s’érode. Et face à une Europe déterminée à rétablir des règles du jeu loyales, les compagnies aériennes low cost pourraient bien être contraintes de revoir leur copie.