Graham Guit, « J’ai découvert que les Juifs ont une terre »

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GUIT.jpgVoir article de Claudine Douillet sur le film "Hello GoodBye"

Alliance fait partie de ceux qui ont aimé le film «Hello Goodbye »
avec Fanny Ardant et Gérard Depardieu. Cette comédie drôle et émouvante sur les
affres de l’alyah fait débat. Des clichés sur Israël ? Une vision du pays
où le conflit a disparu du paysage ? Le réalisateur Graham Guit revient
sur sa conception d’Israël, « Terre promise ».

Votre film a divisé la presse. Avez-vous compris les critiques au sujet
des clichés sur Israël ?

C’est difficile de se prononcer.
J’ai l’impression que moins les gens connaissent Israël, plus ils le
critiquent. Avec mon coscénariste Michaël Lellouche, on a rencontré des gens,
écouté leurs témoignages et passé trois mois là-bas. On n’a pas tourné dans un
studio en banlieue parisienne ! J’ai eu aussi beaucoup de retours de gens
qui ont fait leur alyah et qui ont aimé le film. Il y a du non-dit dans les
critiques, comme un reproche politique qui n’est pas formulé.

Parmi les images sur le pays, vous montrez un rabbin qui fume de la
marijuana et sort en boite. Tout est vraiment possible en Israël ?

Ca existe ! Je me suis
renseigné. Il y a des mouvements de rabbins qui viennent des Etats-Unis et qui
sont très laïcs. Quand Lior Ashkenazi, l’acteur israélien qui interprète ce
rabbin a lu le scénario, il m’a dit qu’il connaissait des personnes de ce
type !

Avez-vous été tenté de donner une couleur plus politique à votre
film ?

Si on avait du en parler, alors
on aurait fait un film entièrement là-dessus. On voulait d’abord montrer la vie
des Israéliens dans la banalité de leur quotidien. De plus, notre propos,
c’était avant tout de faire une comédie !

Quel était votre lien avec Israël avant le tournage ?

Quand je me suis lancé dans le
projet, je ne connaissais pas bien Israël. Mais j’avais cette envie de
découverte, de ne pas rester un juif de la Diaspora. Sur le tournage,
j’ai découvert que les Juifs ont une terre. Je n’avais jamais ressenti ce
rapport physique.

Que vous a appris votre film sur votre identité juive et sur l’alyah ?

J’ai découvert qu’il y avait une
autre façon d’être juif, libéré d’une forme de culpabilité. En Israël, on n’a
plus besoin de mettre en avant sa judaïté. On n’a plus l’impression
d’appartenir à une minorité. Quant à l’alyah, je n’ai pas vraiment avancé sur
la question, si ce n’est que les choses sont davantage présentes dans mon
esprit. Je pense que je finirais mes jours en Israël.

Votre film est une comédie universelle sur la reconquête de soi et de
sa vie. Mais avec l’image négative dont souffre encore Israël, peut-il
interpeller un large public ?

C’est peut-être compliqué. Mais
cela m’est égal, car je ne cherche pas à aller dans le sens du public. Le
sous-titre du film, c’est aussi un couple qui est heureux de quitter la France.
Pour une majorité de Français, c’est peut-être une idée
bizarre. Je ne m’en étais pas rendu compte. J’espère que l’on verra aussi
l’histoire d’amour et le message de la deuxième chance.

Vous avez tourné quatre films en dix ans. Qu’est-ce qui vous inspire en
tant que cinéaste ?

J’essaye de trouver des sujets
qui me touchent et qui ne soient pas juste des produits pour le public. « Hello
Goodbye » marque une étape importante dans ma carrière et dans ma vie.

Propos recueillis par Paula Haddad

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