Paracha de le semaine :BEHAR-BEHOUKOTAY SIDROTH DE CHOC

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paracha de la semaine BEHAR-BEHOUKOTAY

BEHAR-BEHOUKOTAY SIDROTH DE CHOC

Les sidroth qu'on lira ce chabbat sont des textes de choc. Ils frappent, atteignent au coeur. Les contrastes violentes se succèdent sans arrêt. L'année sabbatique et le jubilé à peine annoncée, c'est à la dure servitude que l'Ecriture s'attaque aussitôt ; les bénédictions prononcées, écoutées mais point encore entièrement entendues, c'est la grêle des paroles de malédictions qui s'abat, écrase...

A tout instant dans ces sidroth, il y a projection, de pôle en pôle, d'un extrême à l'autre. A l'exposé d'un droit social sublime, inouï, succèdent la confrontation avec un matérialisme sauvage ; les yeux encore émerveillés par la vision d'un bonheur ineffable, l'homme est chassé, poussé jusqu'aux camps d'extermination "dans le pays des ennemis".

Sidroth de choc. Mais aussi sidroth de contestation. Ces deux sidroth qui frappent au coeur, elles exigent un engagement "avec tout notre coeur, toute notre âme, tout notre pouvoir.

Notre lecture de chabbat, conclusion du 3e livre de la Torah, est entièrement consacrée à l'avertissement solennel adressé au peuple en vue de l'inciter à l'observance des commandements et au respect de l'Alliance.

Il semble à première vue que les bénédictions et les malédictions contenues dans la sidra de demain soient qu'une leçon de morale destinée à encourager le peuple par la promesse du bonheur réservé aux fidèles.

Cependant, à la lecture de ces chapitres, on s'aperçoit qu'il ne s'agit pas simplement de l'annonce d'une récompense ou d'une réprimande, mais d'un véritable contrat divin qui engage la destinée collective et exceptionnelle du peuple juif. Une constante de l'histoire juive nous enseigne effectivement que l'on ne saurait saisir les causes qui président aux avatars de notre peuple en dehors du lien qui unit ce peuple à D.ieu.Et c'est dans ce contexte que se place les souffrances d'Israël. Notre génération, la génération d'Auschwitz ne saurait relire ces chapitres sans un frisson d'angoisse .

Les épouvantes que l'Ecriture dans son langage imagé nous expose complaisamment, ne sont malheureusement pas des évocations gratuites dans l'histoire d'Israël.La plupart d'entre-nous se souviennent encore des jours où "le bruit d'une feuille agitée les mettait en fuite..." (Lév.26,36).

Mais, et nombre de nos commentateurs l'ont remarqué, l'Ecriture formule ses épouvantables menaces sous le sceau du chiffre sept (Lév. 26,18,24,28): "Je vous châtierai sept fois plus...", ce chiffre étant symbole d'inachèvement, de maturation, le huitième étant celui de l'accomplissement.

Les exemples se pressent spontanément à notre mémoire: sept jours de la Création, puis l'oeuvre humaine, sept jours avant l'entrée dans l'Alliance d'Abraham le huitième, sept jours d'inauguration du sanctuaire avant son entrée en fonction, bayom hachemini, sept semaines de préparation spirituelle entre Pessah et Chavouoth pour aboutir à l'accomplissement du 50e jour, etc...

Cette équation est également valable, heureusement, en ce qui concerne les menaces. L'anéantissement n'est pas, ne sera jamais total: "alors Je me souviendrai de Mon alliance avec Jacob.... et Je me souviendrai de la terre. Et Rachi de faire, à la suite du Midrach, une subtile remarque: le nom du patriarche Jacob est orthographié totalement "Malé" dans notre verset comme quatre autres fois dans l'Ecriture, en compensation le nom d'Elie, le prophète, l'annonciateur du Messie, est orthographié cinq fois incomplètement "Hasar" dans l'Ecriture ; la lettre vav qui manque dans le nom de l'un se retrouvant dans celui de l'autre.

Rachi de conclure, puisque le verset évoqué mentionne la rédemption alors que l'opprobre paraissait sans appel, qu'Elie apporte le gage de l'ultime délivrance des fils de Jacob.

Pourquoi Elie, observe un maître de la Renaissance, et non le Messie lui-même?. La fin du verset vient nous instruire sur ce plan ; la Rédemption des enfants d'Israël soit, mais elle n'est pas assurée tant qu'elle ne s'accompagne pas - "et Je me souviendrai de la Terre" , de celle de la Terre par excellence, celle d'Eretz Israël. C'est un enseignement bouleversant au moment même où nous allons célébrer l'anniversaire de Jérusalem réunifiée.

CLAUDE LAYANI


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