
Yoni Chetboun représentant du Lobby francophone à La Knesset et Jonathan Simon Sellem Conseiller Consulaire
Alors que nous apprenions la semaine dernière que les diplômes paramédicaux, comme nutritionnistes, kinésithérapeutes, masseurs, étaient en passe d'être enfin reconnus en Israël il restait bien entendu à régler le cœur du problème, les diplômes médicaux tels que médecins, chirurgiens, dentistes.
Toutefois, l'objectif d'Israël étant d'accélérer l'Alyah des Juifs de France, et d'atteindre son but de 15000 Juifs de France d'ici 2017- les événements se précipitent.
Cette "Alyah" de France est considérée comme de qualité, puisque sa grande majorité est constituée d'immigrants qualifiés et ayant une expérience réussie en France, Aussi était-il urgent de revenir sur la loi concernant les diplômes étrangers.
Dans ce contexte, une réunion de travail s'est tenue la semaine dernière chez Benjamin Netanyahou - le premier ministre d'Israël avec Meyer Habib - député des Juifs de France vivant à l'étranger afin de revoir en détail ce projet de loi.
Jonathan Simon Sellem du célèbre site JSS, nommé récemment conseiller consulaire pour tous les Juifs français qui vivent en Israël, nous a expliqué qu'il était difficile de connaitre à l'heure actuelle, les conditions et critères de reconnaissance de ces diplômes, reste que selon lui ce n'est plus qu'une question de semaines voire de jours.
Claudine Douillet : Ce qui veut dire que tous les diplômes médicaux seront reconnus sans avoir besoin de passer des équivalences ?
Jonathan Simon Sellem : Tout à fait. Il faut savoir qu'avant l'arrivée des Juifs d’URSS dans les années 90, les diplômes français, étaient reconnus, hormis ceux d’avocats et de comptables, dans la mesure où -le droit, la comptabilité et la fiscalité françaises, ne peuvent pas être appliqués en Israël-
Cependant, dans un objectif d'une meilleure intégration, il sera indispensable pour ces nouveaux Olims de parler et d’écrire l'hébreu.
Il est en effet, indispensable de savoir utiliser les logiciels de leur profession et de rédiger les ordonnances dans la langue du pays, l’hébreu … c’est plus simple que de tout recommencer pour avoir le droit de pratiquer !
L'intérêt d'Israël, est de mettre tout en œuvre pour que les Juifs de France puissent venir s'installer et travailler avec leurs diplômes en Israël dans la mesure où cela reste en soi une magnifique avancée!
Claudine Douillet- Soulignons également que c’est l'intérêt des Juifs de France…. vu le climat actuel et je ne parle pas de la météo… mais ne pensez-vous pas qu'une telle loi puisse provoquer des départs un peu précipités sans une réelle préparation ?
Jonathan Simon Sellem : Justement à ce sujet plusieurs projets du domaine privé c’est-à-dire non gouvernementaux ont été mis en chantier notamment pour l'emploi sans la connaissance de l’hébreu.
Notre prochaine mission sera aussi de faciliter l'accès aux emplois dans des sociétés françaises implantées en Israël, tels qu’EDF-GDF, Véolia et bien d’autres.
Nous sommes également conscients que nous devons donner une réponse globale à l'ensemble des problèmes qui peuvent se poser en Israël pour les nouveaux immigrants français.
A titre d'exemple lorsqu'une personne française ne parlant ni l'anglais ni l'hébreu souhaite retirer de l'argent d’un distributeur de billets, elle ne sait même pas sur quel bouton appuyer… les consignes étant en hébreu, en anglais, en russe mais pas en français.
Claudine Douillet : Pensez-vous que cette Alyah massive des Juifs de France va donc changer la donne en Israël ?
Jonathan Simon Sellem - Tout à fait. Précisons, qu'il s'agit en fait que d'un amendement, c'est à dire d'une modification d'une loi, cette loi existait avant les années 90 mais face aux diplômes frauduleux il a été nécessaire de bloquer la reconnaissance des diplômes étrangers.
Claudine Douillet : En tant que Conseiller Consulaire fraîchement élu, votre tâche, on s’en doute, est immense, que souhaitez-vous dire à l’ensemble de la communauté juive de France ?
Jonathan Simon Sellem : Tout d’abord faire comprendre que tous français qui vivent en Israël comme les binationaux ont toujours des droits en France, comme celui de voter par exemple mais aussi droit à des aides, des bourses, des aides financières, nous étudions cas par cas. Tous les jours nous recevons des dossiers.
Claudine Douillet - Ne craignez-vous pas d’être dépassés par toutes ces demandes, avec plus de 150 000 ressortissants français vivant en Israël ?
Jonathan Simon Sellem : Nous sommes les intermédiaires et les porte-parole de ces ressortissants français, avec le Consulat et l’ambassade de France.
Prochainement des permanences seront ouvertes dans la plupart des villes en Israël à forte concentration francophone, nous travaillons également pour que la plupart des documents officiels soient également rédigés en français, les contrats de location, d’assurance, ainsi que les documents des banques.
Claudine Douillet : Peut-on dire qu’Israël se prépare à un nouveau défi, celui d’intégrer rapidement et dans les meilleures conditions les français ?
Jonathan Simon Sellem : Oui nous mettons tout en œuvre afin que tous les Juifs de France trouvent leur place en Israël.Nous sommes heureux que ce soit aujourd’hui une priorité du gouvernement israélien et non plus un vœu pieu.
C’est un véritable travail d’équipe qui a commencé il y a quelques années et qui donnent enfin ses fruits. Remercions le travail de toute l’équipe de Meyer Habib, on se doute que de tels résultats sont celui d’une chaîne bien solide, où tous les maillons ont eu un rôle important à jouer.
Claudine Douillet : Votre prochaine mission Jonathan Simon Sellem sera-t-elle pour la ville de Bat-Yam ?
Jonathan Simon Sellem : Je vous en dirais plus la prochaine fois.
Propos recueillis par Claudine Douillet