L’hypothèse impensable !
Que se passerait-il si, accablés par l’isolement diplomatique, les guerres sans fin, la lassitude de l’opinion mondiale et le poids des deuils, les Israéliens décidaient un jour de partir ?
Non pas de céder un territoire dans une négociation, mais d’abandonner tout aussi bien les villes, que les champs, les universités, les ports, les infrastructures, les maisons.
Un exode volontaire, radical, précédé d’une démolition systématique et ne rien laisser à ceux qui, depuis un siècle, ont juré que ce pays n’avait pas le droit d’exister.
Imaginons cet instant de vide Israël n’existe plus. Les frontières s’effacent, la knesset se tait, les voix des enfants cessent dans les cours d’école.
Un monde se serait effondré.Le champ de ruines alors miroir des contradictions arabes
Qui occuperait ce vide ?
L’Égypte s’inquiéterait pour le Sinaï. La Jordanie, fragile, craindrait une nouvelle vague de réfugiés. L’Iran chercherait à transformer Gaza et Jérusalem en postes avancés de son empire idéologique. Le Qatar, l’Arabie saoudite, la Turquie, s’affronteraient pour imposer leur tutelle.
Mais surtout, les Palestiniens eux-mêmes se déchireraient.
le Fatah, le Hamas, le Jihad islamique, et d’autres factions encore, se disputant l’héritage d’une terre enfin « libérée ». Chacun voudrait être le maître du drapeau, chacun revendiquant le droit d’incarner la victoire sur le sionisme.
Les armes ne se tairaient pas, elles changeraient seulement de cible.
Car l’ennemi extérieur, qui servait de ciment, aurait disparu. Resteraient les haines internes, les rivalités de pouvoir, les fractures tribales, idéologiques et religieuses.
Ce lopin de terre, si convoité parce qu’il résistait, deviendrait un champ de batailles sans fin.
La « libération » se muerait en chaos.
La fin d'Israël signerait la fin de la cause palestinienne
Si Israël venait à disparaître, ce ne serait pas seulement un pays qui s’effondrerait, mais tout un écosystème victimaire qui tournerait à vide.
Fini les sommets internationaux où l’on brandit le mot « occupation » comme passe-partout diplomatique. Fini les ONG gavées de subventions et les ONGistes professionnels en quête d’un drame photogénique.
Qui pleurerait encore sur des réfugiés de quatrième génération sans oppresseur désigné ? Sans Israël, plus de prétexte, plus de levier, plus de rente.
La cause palestinienne, vidée de son adversaire, se retrouverait face à elle-même… et ce miroir-là ne génère ni dons, ni hashtags.
Masada notre miroir
Cette hypothèse d’un peuple qui préfère détruire ce qu’il a construit plutôt que de le livrer aux mains de ses ennemis n’est pas sans rappeler Masada.
En 73 après J.-C., les derniers résistants juifs assiégés par les Romains se donnèrent la mort plutôt que de devenir esclaves. Depuis, Masada est devenu un symbole de fierté et de désespoir !
Mourir debout plutôt que vivre à genoux.
Mais Masada est aussi une blessure.
Car à force de s’identifier à ce geste, Israël court le risque de se voir toujours condamné à être une forteresse assiégée, à choisir entre le suicide héroïque et la servitude.
Or, la sagesse politique exige une troisième voie !
Vivre, malgré l’adversité, en refusant aussi bien la disparition que la soumission.
Non Israël n’est pas Masada
Masada était une citadelle isolée dans le désert. Israël est un pays vivant, créatif, technologique, démocratique, relié au monde.
Masada était la fin d’une histoire. Israël est une promesse qui se réinvente chaque jour.
Si les Israéliens partaient, ce serait une négation de tout ce qui a été bâti depuis 1948 : non seulement des villes, mais une démocratie, un laboratoire scientifique, un refuge pour un peuple qui a juré « plus jamais ».
Ce départ signifierait la victoire posthume de ceux qui n’ont jamais voulu que le juif ait une maison sur terre.
Masada appartient à la mémoire. Israël appartient à l’avenir.
La sagesse de la démocratie israélienne.
Alors, quelle sagesse tirer de cette réflexion ?
Qu’Israël ne doit pas céder à la tentation nihiliste de l’abandon, même métaphorique.
Qu’il ne doit pas non plus se réduire à la posture héroïque du siège éternel.
Qu’il doit inventer, face au chaos régional, une autre forme de courage ?
celui de persister, de créer, de négocier même quand c’est impossible, de rester debout non pas seulement contre l’ennemi, mais pour ses propres enfants.
La vraie force n’est pas de tout raser pour ne rien laisser. La vraie force est de construire malgré la haine, de tenir malgré l’isolement, de vivre libre même entouré d’hostilité.
C’est cela, la sagesse de la démocratie israélienne ! une fidélité à Masada dans l’âme, mais une fidélité au futur dans les actes.
Si Israël disparaissait, le Moyen-Orient ne serait pas apaisé, il plongerait dans une guerre de tous contre tous.
Si Israël rasait ses cités, ce serait le triomphe de la haine et la négation de son histoire.
Mais si Israël persiste, même isolé, il demeure une leçon pour l’humanité : celle d’un peuple qui a choisi de vivre libre, ni suicidé, ni soumis, mais porteur d’une espérance plus grande que lui.
Am Israël Haï