Violée, torturée, privée de lumière pendant 903 jours : la vérité insoutenable d’Elizabeth Tsurkov

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Violences extrêmes, isolement total, séquelles à vie : le récit glaçant de Elizabeth Tsurkov

Après 903 jours de captivité au sein d’une des milices les plus féroces d’Irak, la chercheuse israélo-russe Elizabeth Tsurkov brise le silence. Dans un entretien retentissant, elle relate l’enfer physique et psychologique qu’elle a enduré : coups, électrochocs, abus sexuels, isolement absolu. Elle témoigne d’une souffrance inouïe, et d’un corps encore prisonnier de cette détention.

Une identification, puis l’enfer

Elle fut enlevée en plein cœur de Bagdad alors qu’elle rentrait d’une réunion de recherche. « Ils ont m’ont attrapée de force, m’ont frappée et agressée sexuellement », confie-t-elle, évoquant l’entrée brutale dans un cauchemar qu’elle ne pouvait anticiper. 

Dès les heures qui suivirent, elle fut menottée, la tête recouverte d’un sac, son téléphone confisqué, puis transportée dans le coffre d’une voiture. 

Rapidement, ses ravisseurs – membres de la puissante milice chiite sujette au soutien iranien – établirent qu’elle était israélienne. « Ils m’ont accusée d’être une espionne israélienne », dit-elle, marquant le basculement vers une violence concertée. 

Le corps martyrisé

« Ils m’ont liée, suspendue au plafond et frappée jusqu’à perte de conscience », raconte-t-elle. 

Les méthodes étaient systématiques : électrochocs, positions imposées causant des blessures au dos et aux épaules, puis l’arrosage d’eau froide pour la réveiller et recommencer le cycle. 

Elle fut fouettée sur tout le corps presque quotidiennement : « Ils m’utilisaient comme leur sac de frappe », dit-elle d’un calme glaçant. 

Pendant de longs mois, elle resta dans une pièce sans fenêtre, surveillée par deux caméras, presque privée de nourriture et totalement isolée de tout contact humain. 

Le rythme infernal des interrogatoires

Au fil du temps, les interrogations se succédèrent. Accusée d’espionnage, elle tenta de persuader ses ravisseurs de lire ses articles en faveur des droits palestiniens, mais sans effet. 

« En peu de temps j’ai compris qu’il ne servait à rien de résister », admet-elle. 

Un jour, elle faillit se retrouver à l’hôpital après avoir perdu une dent lors d’un violent passage à tabac déclenché par un mensonge sur son service militaire. « Depuis ce jour, cette dent manque », précise-t-elle. 

Un bourreau devenu obsédé

Elle rapporte l’existence d’un « colonel », responsable des interrogatoires, qui la harcelait quotidiennement : « Il me touchait, me menaçait, disait des choses répugnantes. Il était obsédé par le sexe », confie-t-elle. 

Les menaces d’agressions sexuelles étaient constantes. Elles n’ont pas été exécutées, mais la terreur imprimée dans l’esprit de la captive en restait intacte. 

Une lueur dans l’obscurité ?

Après un premier mois de traitements abominables, elle fut transférée vers un autre lieu en août 2023. Un changement qui lui permit d’accéder à des livres, une télévision, un peu de nourriture régulée, et même une toilette. « Ça a été un acte de grâce », reconnaît-elle. 

Pourtant, le lieu demeurait sans fenêtre. « Je n’ai pas vu le soleil pendant plus de deux ans », dit-elle, évoquant l’enfermement psychique autant que physique. 

Elle suspecte que c’était un des bases de la milice des Brigades Hezbollah situés près de la frontière iranienne. Lors des frappes israéliennes contre des cibles en Iran elle sentait les tremblements autour du bâtiment. 

La sortie et l’après-séquestration

En septembre, après 903 jours, un véhicule l’emmena hors du bâtiment vers un autre lieu. « Le lendemain, après 903 jours de captivité, on m’a remis aux représentants du gouvernement irakien », relate-t-elle. 

Un représentant lui aurait dit en anglais : « you’re in safe hands ». Elle voit dans la pression diplomatique américaine l’un des facteurs clés de sa libération : « Je crois vraiment que je serais morte là-bas si on n’avait pas persisté », affirme-t-elle. 

Depuis son retour en Israël, elle suit un traitement lourd et continu. Les médecins de l’Shiba Medical Center ont annoncé un dommage nerveux susceptible de devenir permanent. « J’essaie de comprendre comment continuer à vivre », confie-t-elle. « Je suis vivante, mais mon corps est encore dans cette chambre sans fenêtre, sans soleil. » 

Pourquoi parler maintenant ?

Elle explique que son objectif ne se limite pas à témoigner pour elle-même mais aussi pour d’autres : « Je voulais donner une voix aux Irakiens qui ont été torturés par cette même milice », déclare-t-elle. 

La vérité qu’elle dévoile est brutale, trop souvent tue. Elle se dresse comme une tribune contre l’impunité d’un système de violence interne aux milices soutenues par des puissances étrangères, et rappelle que la souffrance humaine n’attend pas l’amplification médiatique pour être reconnue.

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