La phrase ignoble du ministre israélien Amichaï Eliyahou contre Guy Peleg

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La phrase ignoble du ministre israélien Amichaï Eliyahou contre Guy Peleg

Scandale au gouvernement : le ministre du Patrimoine souhaite la prison pour un journaliste sous protection

 Les propos incendiaires d’Amichaï Eliyahou contre Guy Peleg provoquent un tollé médiatique et politique

L’affaire choque Israël et relance le débat sur la liberté de la presse face au pouvoir.
Le journaliste vedette de News 12, Guy Peleg, a été placé sous haute protection policière après avoir reçu de multiples menaces de mort, liées à ses révélations sur des affaires politiques sensibles. Mais au lieu de condamner ces menaces, le ministre du Patrimoine, Amichaï Eliyahou, a réagi par un message glaçant publié sur le réseau X :

« Il sera plus en sécurité en prison. »

Cette phrase, jugée d’une extrême gravité, a déclenché une tempête médiatique et politique. Yoav Limor, confrère de Peleg et figure respectée du journalisme israélien, n’a pas mâché ses mots à l’antenne :

« Vos paroles valent bien la prison à vie », a-t-il lancé en direct, sidéré par la brutalité d’un ministre censé représenter la culture et le patrimoine d’un pays démocratique.

 Menaces, intimidations et dérive autoritaire

Guy Peleg est connu pour ses enquêtes incisives sur la corruption et les abus de pouvoir. Depuis plusieurs mois, il fait l’objet de menaces explicites sur les réseaux sociaux et par messages anonymes. La police a jugé nécessaire de le placer sous protection rapprochée après l’apparition d’appels au meurtre circulant sur des groupes extrémistes.

Dans ce contexte déjà explosif, les propos du ministre Eliyahou ont été perçus comme un signal d’encouragement aux intimidateurs. Les réactions n’ont pas tardé. De nombreux journalistes, intellectuels et responsables politiques ont dénoncé une tentative d’intimidation délibérée contre la presse libre.

Le syndicat des journalistes israéliens a publié un communiqué virulent :

« Vous essayez d’intimider les journalistes. Vous n’êtes motivés que par le pouvoir, le contrôle et le désir de les faire taire. »

Ces mots résonnent comme un cri d’alarme face à une dérive autoritaire qui inquiète de plus en plus la société civile israélienne.

La liberté de la presse en péril ?

L’incident ne survient pas dans un vide politique. Depuis plusieurs mois, plusieurs ministres du gouvernement ont publiquement attaqué des médias accusés d’« agenda gauchiste » ou de « manipulation ». Des journalistes ont vu leurs bureaux surveillés, leurs sources menacées, leurs familles ciblées en ligne.

Le cas de Guy Peleg symbolise cette tension croissante entre le pouvoir exécutif et le quatrième pouvoir. Un ministre, investi de l’autorité de l’État, se permet de souhaiter l’incarcération d’un journaliste protégé par la police. Une première dans l’histoire récente d’Israël.

Yoav Limor a conclu son intervention en ces termes :

« Ce n’est pas la première fois que des politiciens tentent de réduire au silence ceux qui les dérangent. Mais un ministre qui s’attaque à un journaliste menacé franchit une ligne rouge. »

 Un silence gêné au sein du gouvernement

Pour l’heure, le bureau du Premier ministre n’a pas réagi officiellement. Aucun membre du gouvernement n’a publiquement condamné les propos d’Amichaï Eliyahou, laissant planer un silence lourd de signification.

Les observateurs politiques notent que cette affaire pourrait raviver la fracture entre les défenseurs d’un État de droit démocratique et les partisans d’un pouvoir fort, peu enclin à tolérer la critique.

Guy Peleg, quant à lui, continue de travailler. Ses collègues affirment qu’il refuse de céder à la peur. « Il ne se laissera pas intimider, c’est un homme droit et courageux », confie un producteur de News 12.

Un avertissement au monde médiatique

Cet épisode révèle une tendance inquiétante : la criminalisation progressive du journalisme d’investigation dans un climat où la critique du pouvoir devient suspecte.

L’ironie tragique est que ces attaques surviennent alors qu’Israël célèbre les 75 ans de sa démocratie parlementaire, fondée sur la liberté d’expression.

Dans ce contexte, la phrase d’Eliyahou — « il sera plus en sécurité en prison » — résonne comme une menace symbolique adressée à toute une profession. Une manière brutale de dire : « Taisez-vous, ou nous vous ferons taire. »

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