Un Israélien a escroqué la plus grande banque du monde : voici la peine qu’il a reçue

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Un Israélien a escroqué la plus grande banque du monde : voici la peine qu’il a reçue

Un Israélien a escroqué la plus grande banque du monde : voici la peine qu’il a reçue

Une acquisition colossale qui vire au scandale

Lorsque la plus grande banque d’investissement de la planète a racheté la jeune société Frank pour la somme vertigineuse de 175 millions de dollars, elle pensait mettre la main sur une plateforme étudiante en pleine expansion. Elle croyait acquérir une base de plusieurs millions d’utilisateurs jeunes, futurs clients idéaux. Ce qu’elle a obtenu, en réalité, n’était qu’une illusion savamment fabriquée.

Le rôle d’Olivier Amar, l’Israélien au cœur de l’affaire

Olivier Amar, immigré canadien en Israël et vice-président chargé de la croissance au sein de Frank, a été reconnu coupable de fraude de grande ampleur. Le tribunal fédéral de New York l’a condamné à 68 mois d’emprisonnement, soit cinq ans et huit mois.

Aux côtés de la fondatrice, Charlie Jarvis, Amar a participé à une manipulation massive des chiffres : ils ont affirmé que Frank comptait plus de quatre millions d’utilisateurs actifs, alors que la plateforme n’en regroupait qu’environ trois cent mille.

Les listes transmises à la banque étaient composées, pour une large part, de données inventées ou achetées dans des bases externes sans lien avec l’entreprise. Lors des tests réalisés après l’acquisition, plus de 70 % des adresses se sont révélées invalides : un signal d’alarme immédiat qui a exposé la supercherie.

L’argent détourné et les conséquences judiciaires

Selon le dossier présenté, Jarvis aurait empoché environ 21 millions de dollars, et Amar près de 5 millions supplémentaires au moment de la vente. Tous deux devaient toucher des primes s’ils restaient trois ans dans la banque, mais ils ont été licenciés dès 2022.

À sa peine de prison s’ajoute une sanction financière écrasante : Amar doit rembourser 223 millions de dollars, dont 54 millions correspondant aux frais engagés par la banque pour l’acquisition. À sa sortie de prison, il devrait être expulsé des États-Unis.

Les avocats d’Amar ont tenté d’obtenir une réduction de peine en soutenant qu’en raison de sa nationalité juive et israélienne, il serait exposé à des risques en détention dans le climat actuel. Le juge Alvin Hellerstein a balayé cet argument d’un revers net :

« On ne saurait différencier les peines en fonction de la religion, des convictions ou du pays d’origine. »

Comment une telle banque a-t-elle pu être escroquée ?

L’un des points les plus stupéfiants de cette affaire demeure la facilité apparente avec laquelle une institution financière mondialement réputée a été trompée. Les faits établis montrent que :

• la banque voulait absolument acquérir une start-up jeune, dynamique, liée au monde étudiant

• l’empressement à conclure l’opération a réduit la profondeur des vérifications internes ;

les chiffres fournis par Frank étaient cohérents sur le papier, mais entièrement fabriqués ;

• la présentation était suffisamment sophistiquée pour rassurer les équipes chargées de l’analyse.

En d’autres termes : la banque a été aveuglée par son propre désir d’acheter de la croissance, sans vérifier assez rigoureusement si cette croissance existait réellement.

Un avertissement pour tout le secteur

L’affaire Amar–Jarvis illustre la fragilité des grandes institutions face aux illusions numériques. Quand l’envie d’acquérir une “pépite technologique” supplante la vigilance, même les géants peuvent tomber.

Elle souligne aussi que la justice américaine ne tient aucun compte des origines religieuses ou nationales d’un accusé : seule la gravité des actes pèse dans le verdict.

Au cœur de cette affaire, une question dérange : comment une institution financière réputée pour sa rigueur a-t-elle pu se laisser berner ?
Les enquêteurs soulignent que la banque n’a commis aucune faute pénale mais a souffert d’un biais classique : l’obsession d’acquérir à tout prix une start-up présentée comme une « réussite étudiante ».
En se fiant aux présentations léchées, aux chiffres maquillés et à une base d’utilisateurs artificiellement cohérente, la banque a abaissé son niveau de vigilance. Une négligence, certes, mais pas une fraude. Les autorités judiciaires ont été fermes : la naïveté, même coupable, ne constitue pas un délit.
Ce sont Amar et Jarvis qui ont menti, organisé et structuré la mise en scène. La banque, victime autant que dupe, a immédiatement coopéré avec les enquêteurs, ce qui explique pourquoi elle n’a pas été inquiétée par la justice.

 

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