Tombeau des Patriarches à Hébron : Israël franchit un pas historique pour rétablir les droits juifs

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Tombeau des Patriarches à Hébron : Israël franchit un pas historique pour rétablir les droits juifs

Veille de Chabbat ‘Haï Sara : vers l’expropriation du Tombeau des Patriarches détenu par le Waqf de Hébron

Dans la perspective de la célébration de ‘Haï Sara, veille du Chabbat qui commémore, selon la tradition juive, l’achat du Tombeau des Patriarches par Abraham (consacré aussi aux figures d’Isaac, Rébecca, Jacob et Léa), le Parlement israélien se trouve à l’aube d’un bouleversement juridique majeur : une proposition de loi tend à transférer la souveraineté du site de Hébron sous une administration israélienne pleine et entière.

Un texte audacieux aux implications historiques

Soumise par le député Zvi Sukkot (du parti « Tsionisme religieux »), la proposition de loi, signée par des dizaines de parlementaires de la majorité, prévoit d’appliquer « le droit, la juridiction et l’administration israéliens à l’ensemble du complexe du Tombeau des Patriarches ».
Elle entend également établir une « administration spéciale » chargée de la rénovation, de l’accessibilité et de l’entretien du lieu, financée par le ministère des Finances et gérée par le conseil municipal local. 

Dans l’exposé des motifs, il est précisé que le dispositif vise « à supprimer les restrictions imposées aux Juifs depuis la période de l’occupation étrangère et à rendre au lieu son statut historique et national de centre de prière ouvert, accessible et libre pour le peuple juif ».  Le ministre de la Défense sera responsable de l’exécution de la loi et recevra, après approbation de la Commission de la Constitution, droit et réglementations afférents. 

Un site chargé de symbolique

Le Tombeau des Patriarches, selon la tradition, abrite les sépultures d’Abraham et Sara, d’Isaac et Rébecca, de Jacob et Léa ; il est depuis des générations l’un des lieux les plus sacrés pour le peuple juif, juste après le Mont du Temple.  Il est aussi associé, selon la tradition, aux sépultures d’Adam et Ève. L’achat du lieu par Abraham a lieu, dans la Torah, lors de la parashat « Haï Sara ». C’est ce même épisode historique que rappelle la proposition de loi.

Le roi Hérode avait érigé, il y a environ deux mille ans, un imposant édifice en pierre au-dessus de la grotte. Or, après la conquête arabe au XIIIᵉ siècle, l’entrée aux non-musulmans fut interdite et les Juifs ne purent approcher que jusqu’aux « sept marches » extérieures du complexe. Après la libération de Hébron lors de la Guerre des Six Jours, des Juifs ont retrouvé la possibilité de prier sur le site ; en revanche, la pleine souveraineté israélienne n’y a jamais été instaurée. 

Pourquoi maintenant ?

Le moment est symboliquement lourd : alors que la communauté juive se prépare à entrer en Shabbat ‘Haï Sara, le texte législatif s’inscrit dans une logique de consolidation de la souveraineté israélienne sur ses lieux historiques et sacrés, en particulier en Judée-Samarie. Il s’agit de rectifier, selon ses promoteurs, un « déséquilibre » hérité des temps modernes, où l’administration du site relevait du Waqf alors même que l’État d’Israël assume la responsabilité globale de sécurité et d’ordre public.

Cette initiative s’inscrit également dans une configuration politique plus vaste : le gouvernement actuel donne priorité à des gestes ostentatoires de renforcement des droits juifs sur des sites fondamentaux, renforçant ainsi le lien entre l’État d’Israël et son héritage biblique.

Conséquences tangibles et défis serrés

La mise en œuvre d’une telle loi impliquerait plusieurs changements concrets. Le site passerait sous juridiction israélienne complète, le conseil local de la ville de Hébron (Kiriyat Arba’) assurerait la gestion religieuse dans le cadre de cette loi. Une administration dédiée se chargerait des travaux de restauration et d’accessibilité, l’affectation budgétaire revenant au ministère des Finances.

Toutefois, l’initiative n’est pas sans obstacles : la municipalité de Hébron est située dans une zone sensible, en plein cœur d’une zone démilitarisée jusqu’en 1967, et d’un enjeu géopolitique majeur.
Le Waqf de Hébron — partenaire historique de la gestion du site — pourrait contester la légitimité juridique de la mesure. Sur le terrain, la coordination sécuritaire avec les forces israéliennes et palestiniennes devra être assurée. Enfin, l’apparition d’un recours par la chambre constitutionnelle pourrait retarder ou modifier l’application du texte.

Un point de bascule symbolique

Au-delà des aspects juridiques et administratifs, ce projet de loi incarne un changement d’époque : il affirme la pleine souveraineté de l’État d’Israël sur un lieu sacré du judaïsme et l’ouvre enfin de façon plus large à ses fidèles selon les promoteurs. En ce sens, il s’inscrit dans le prolongement d’une vision pro-israélienne forte et assumée.

Alors que débute le Chabbat ‘Haï Sara, ce texte s’impose comme un jalon marquant dans l’histoire des relations entre Jérusalem, Hébron et la souveraineté israélienne sur ses lieux patrimoniaux.

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