
Ces robots qui prennent la poudre d’escampette en Israël
Quand les aspirateurs robots décident de prendre l’air
Ils sont censés nous faciliter la vie, mais parfois, ils semblent vouloir fuir la leur. En Israël, un phénomène aussi cocasse qu’absurde fait le buzz : les robots aspirateurs quittent leurs maisons, traversent jardins et trottoirs, pour parfois aller nettoyer… chez les voisins. Et toujours, ils rentrent – ou pas – les circuits à plat, pour recharger leurs batteries, l’air de rien.
Des évasions qui font rire… mais qui coûtent cher
Ce qui pourrait passer pour un gag s’avère être une réalité technologique de plus en plus observée. « Où s'est enfui le robot ? » s’amuse un internaute de Modi’in en publiant la photo de son robot fugueur au beau milieu de la rue.
Dans d’autres quartiers, c’est le même scénario : portes ouvertes, capteurs déclenchés, et les machines entament un périple imprévu, parfois jusqu’à l’arrosage automatique, qu’elles n’apprécient guère.
« Mon robot s’est reposé dans le jardin… j’étais désolé pour lui, mais franchement, je l’avais mauvaise », raconte un propriétaire. Les commentaires affluent : « Le mien reconnaît une porte ouverte et s’échappe aussitôt. » Ou encore :
« Il a fini plusieurs fois trempé dans la pelouse, il a fallu le démonter pour le sécher. »
Une rébellion silencieuse mais persistante
Sur les réseaux sociaux en Israël, l’ironie fuse. « Il n’en pouvait plus de nettoyer 24h/24 », écrit une utilisatrice. Une autre renchérit : « Je l’ai retrouvé sous la douche, il attendait qu’on le lave à son tour. » D’autres signalent des cas plus extrêmes : « Le mien, je l’ai perdu. Il a nettoyé toute la maison du voisin avant de revenir, exténué. »
Dans un élan d’anthropomorphisme drôle et touchant, on lit : « S’il a pris une valise, c’est qu’il ne reviendra pas », ou encore : « Il n’y a pas de mauvais robot, juste des maîtres indignes ! »
La technologie a ses raisons…
Shafrir Moses Cohen, directeur technique du groupe Hamilton, l’explique simplement : « Un robot se déplace tant qu’il détecte de l’espace, qu’il soit physique ou virtuel. S’il franchit la porte, il scanne son environnement et poursuit sa route. » Selon lui, ces fuites sont surtout fréquentes dans des maisons de plain-pied sans escaliers, où aucune barrière naturelle ne limite leurs aventures.
Quant à les retrouver ? « Tant qu’il reste dans la zone Wi-Fi, on peut le localiser. Mais s’il perd la connexion, il s’arrête. Et là, bon courage pour le dénicher. » En intérieur, la portée est de 15 à 20 mètres, à l’extérieur, elle peut grimper jusqu’à 100 mètres.
Une nouvelle forme de disparition… et de vol ?
Mais alors, si quelqu’un trouve un robot égaré dans la rue, peut-il l’adopter ? Techniquement, oui. Il suffit de le réinitialiser et de posséder une station d’accueil compatible. Celles-ci se revendent à prix d’or : « Une simple station d’accueil peut coûter plusieurs centaines de shekels, et un modèle avec réservoir d’eau atteint les 1 500 shekels », précise Cohen. Un butin involontaire qui fait de ces robots errants une aubaine potentielle pour les passants peu scrupuleux.
Faut-il pucer nos robots ?
Face à la multiplication de ces fugues robotiques, certains internautes proposent, non sans humour, des solutions dignes de la SPA : « Peut-être faudrait-il les pucer comme des animaux de compagnie ! » plaisante une utilisatrice. Et pourquoi pas ? Après tout, si ces compagnons ménagers s’égarent aussi facilement qu’un chat en quête de liberté, il serait judicieux d’anticiper leur identification. Une autre idée, plus technologique, germe dans les commentaires : intégrer un QR code visible sur l’appareil, qui, une fois scanné avec un smartphone, permettrait de contacter immédiatement son propriétaire.
« Vous avez trouvé un robot gris, tout plat, errant dans les herbes de Ramat Gan ? Scannez son code et rendez-le à son foyer ! » Une mesure simple, qui pourrait éviter à bien des robots de finir orphelins sur les pelouses d’inconnus.
Quand la satire robotique révèle une faille humaine
Au-delà de l’humour, cette histoire en dit long sur notre époque. Le robot domestique, censé rester à sa place, devient, sans volonté propre, le miroir d’une société aux portes toujours entrouvertes, entre hyperconnexion et distraction chronique. L’intelligence artificielle n’est peut-être pas (encore) consciente, mais elle sait trouver la sortie.
Et si demain, les robots, eux aussi, en avaient marre du ménage ?
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