Nucléaire iranien : Washington intercepte les aveux surprenants des chefs iraniens

Actualités, Alyah Story, Antisémitisme/Racisme, Contre la désinformation, International, Israël - le - par .
Transférer à un amiImprimerCommenterAgrandir le texteRéduire le texte
FacebookTwitterGoogle+LinkedInPinterest
Nucléaire iranien : Washington intercepte les aveux surprenants des chefs iraniens

L’Iran bluffe-t-il ? Les communications interceptées qui sèment le doute sur l’efficacité des frappes américaines

 L’Iran dans le brouillard des bombes : ce que révèlent les écoutes américaines

 Des voix dans l’ombre : quand Téhéran parle, Washington écoute

Le scoop est signé The Washington Post. Et il en dit long.
Les services de renseignement américains ont intercepté une série de communications entre haut responsables iraniens dans les heures suivant l’attaque menée par les États-Unis contre trois sites nucléaires majeurs : Fordow, Natanz et Isfahan, dans la nuit du 22 juin 2025.
Ces voix, captées dans l’intimité feutrée des couloirs du pouvoir iranien, n’avaient pas vocation à être entendues. Mais elles l’ont été. Et ce qu’elles disent, c’est que l’attaque fut “moins destructrice que prévu.”

Les mots sont mesurés, presque prudents, mais leur sens ne fait aucun doute : les Iraniens n’ont pas vu leurs installations réduites en poussière. Certains responsables se sont même interrogés sur « l’efficacité réelle des frappes », comme si la violence des bombes larguées ne correspondait pas à la gravité des dégâts observés. Bluff ou vérité nue ? Toute la question est là.

Le poids du silence sous les décombres : une guerre d’interprétations

Du côté de Washington, l’interprétation est toute autre. Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, a rapidement réagi :

« Ce genre de commentaire, extrait de son contexte, n’a aucun sens. Comment peuvent-ils savoir, si les sites touchés sont enterrés sous des centaines de mètres de roches et de béton ? »

Pour l’administration Trump, l’opération “Midnight Hammer” a frappé fort et juste. Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a présenté au Congrès des éléments classifiés confirmant, selon lui, la destruction complète d’infrastructures clés, comme l’unité de conversion de métal d’Isfahan, essentielle à la fabrication de noyaux pour armes nucléaires.

Mais l’affaire se complique. Car une évaluation préliminaire de la Defense Intelligence Agency (DIA), marquée par un niveau de confiance qualifié de faible, indique que l’effet réel sur le programme nucléaire iranien ne dépasserait pas quelques mois de retard, loin des années promises par les faucons de Washington.

L’arme du doute : la guerre n’est pas que militaire, elle est narrative

À qui croire ? Les mots des Iraniens interceptés ne sont peut-être qu’un écran de fumée destiné à rassurer l’opinion intérieure, à éviter une panique ou une perte de prestige. À l’inverse, la Maison Blanche pourrait avoir intérêt à exagérer les résultats pour asseoir sa stratégie de dissuasion, voire répondre aux critiques sur la légitimité de l’opération.

Mais entre les deux pôles, un acteur indépendant, l’AIEA, tente de donner une lecture plus neutre. Rafael Grossi, directeur de l’agence onusienne de surveillance nucléaire, a reconnu que les dégâts étaient “significatifs” mais “pas irréversibles”. L’Iran conserverait sa capacité à enrichir de l’uranium à un haut niveau, à stocker des matières fissiles, et à réactiver ses lignes industrielles avec l’appui de son savoir-faire.

Rafael Grossi condamné à mort par le régime iranien ?

Dans, un éditorial incendiaire du journal iranien Kayhan, proche du Guide suprême Ali Khamenei, a appelé fin juin à l’arrestation et à l’exécution de Rafael Grossi, directeur général de l’AIEA, l’accusant d’espionnage au profit du Mossad.

Si aucune condamnation officielle n’a été prononcée par les autorités judiciaires iraniennes, cette menace à peine voilée illustre la volonté du régime de museler toute ingérence internationale dans son programme nucléaire.

L’Iran a par ailleurs interdit à Grossi l’entrée sur son sol et annoncé le retrait de certaines caméras de surveillance sur ses sites sensibles, accentuant le climat de défiance entre Téhéran et l’agence onusienne.

L’impossible vérité : entre les bunkers et les vérités officielles

Ce que les missiles n’ont pas détruit, ce sont les hommes, les connaissances, la volonté politique. Et c’est peut-être là l’essentiel : l’arsenal nucléaire iranien ne se limite pas à des installations souterraines, aussi sophistiquées soient-elles. Il réside aussi dans la résilience de son programme, la dissimulation de ses ressources, et le jeu trouble de ses alliances.

En surface, les bombes ont tonné. Mais sous la montagne, dans les cavernes du doute et du secret, l’Iran reste debout. À demi-mot, dans ses conversations interceptées, il laisse filtrer une stratégie d’ambiguïté, une guerre de perceptions où ce qui est dit vaut autant que ce qui est tu.

Les forteresses du nucléaire iranien : trois cibles, un même secret

Fordow

Situé à 90 km au sud de Téhéran, ce site enfoui sous une montagne de 80 à 100 mètres de roche est l’un des plus secrets du programme nucléaire iranien. Construit en 2009, il avait été révélé sous la pression internationale. Il abrite près de 1000 centrifugeuses IR-6 ultra-performantes. Sa protection repose sur une structure de bunkerisation en plusieurs couches de béton et de blindage anti-pénétration, ce qui en fait une cible extrêmement difficile à neutraliser, même avec les bombes GBU-57.

 Natanz

Le cœur du programme nucléaire civil… et peut-être militaire. Le complexe s’étend sur plus de 100 000 m², dont une installation souterraine à plus de 30 mètres de profondeur, récemment renforcée depuis les attaques de 2020 et 2021. Il comprend des milliers de centrifugeuses IR-1 et IR-2m. L’Iran a creusé de nouveaux tunnels encore plus profonds, à flanc de montagne, selon les images satellites les plus récentes.

 Isfahan

Centre stratégique de conversion de l’uranium en gaz UF6, étape cruciale avant l’enrichissement. Contrairement aux deux autres sites, Isfahan est moins protégé par la géographie, mais bénéficie de blindages industriels classiques. L’attaque aurait visé des bâtiments spécifiques contenant les convertisseurs et les infrastructures de transformation du métal d’uranium — des éléments jugés critiques par les services américains.

 Ces trois sites représentent l’épine dorsale du cycle nucléaire iranien. Malgré leur fort niveau de protection, les frappes ont cherché à en briser la continuité opérationnelle — mais sans certitude, pour l’heure, que le cœur du programme ait été définitivement atteint.

 

Vos réactions

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A voir aussi