
Neve Tirzah : Une plongée au cœur de la seule prison pour femmes d'Israël
Une réalité bouleversante derrière les murs de Neve Tirzah
Neve Tirzah, seule prison pour femmes d'Israël , dévoile une réalité complexe mêlant douleur et réhabilitation . Derrière ses murs, des histoires déchirante se déroulent, oscillant entre tragédie et espoir. Des mères coupables d'infanticide , une jeune mère vivant avec son bébé né en prison, ou encore des détenus en quête de rédemption : chaque cellule raconte une lutte humaine.
Des destins croisés : entre culpabilité et maternité
L' aile Savion , tristement célèbre, abrite des femmes condamnées pour le meurtre de leurs enfants. Parmi elles, des noms comme Karina Beryl, Marie Pizm ou encore Sigal Itzkovits rappellent des drames ayant marqué le pays. Ces femmes, malgré leurs actes, tentent de se reconstruire dans un environnement hostile.
Non loin de là, une jeune mère de 17 ans partage son quotidien avec son enfant âgé d'un an et demi.Arrivé en prison à seulement 40 jours, cet enfant grandit entouré de barreaux et de regards empreints de souffrance. « Quand elles arrivent ici, leur monde s'effondre, mais c'est aussi une opportunité », confie le directeur de la prison.
Une routine difficile, mais empreinte de résilience
Malgré les conditions éprouvantes, cette jeune mère s'efforce d'offrir une enfance aussi normale que possible à son fils. Les murs gris sont ornés de dessins colorés pour apporter un semblant de lumière. « Il pense que c'est sa maison , mais un jour, je lui expliquerai cette période », dit-elle avec émotion.
Les autres détenus, même celles coupables d'actes impensables, participent à l'éducation de l'enfant. Un exemple de solidarité dans un lieu où chaque geste compte pour survivre.
Une structure adaptée aux différents profils des détenues
Neve Tirzah est divisée en plusieurs ailes, chacune répondant aux besoins spécifiques des prisonnières :
- L'aile 1 : le stade avancé de réhabilitation.
- L'aile 2 : la détention initiale , où les conditions sont particulièrement dures.
- L'aile 3 : le traitement des violences et des traumatismes , avec des services spécialisés tels que « Cercles » et « Alma ».
- L'aile 6 : la réhabilitation avancée , permettant à certaines femmes de travailler.
- L'aile 8 : pour les mineures , favorisant une intégration contrôlée avec les adultes.
Ces structures permettent d'offrir des solutions éducatives, thérapeutiques et professionnelles dès le début de la détention. Cependant, les conditions de vie restent rudimentaires, marquées par une surpopulation chronique et des infrastructures vétustes.
Témoignages : victimes et criminelles
« Les meurtrières ici ne me font pas peur »
Y., une ancienne détenue, décrit une expérience marquante : « Les meurtrières sont autant des victimes que des criminelles. Nous savons ce qui peut pousser une femme à de tels actes. » Elle évoque des moments bouleversants passés avec une femme ayant tué son fils, soulignant la complexité des récits personnels derrière les crimes.
Les journées à Neve Tirzah suivent une routine stricte, rythmée par les réveils à 5h30, les repas frugaux, et les heures passées dans une cour exiguë. « Voir une mère montrer des oiseaux à son fils à travers les grillages est difficile », raconte Y.
Une direction dédiée à la réadaptation
Une vision humaine et réformatrice
Vared Rafaeli, commandante de la prison, apporte une approche humaniste et engagée . Sous sa direction, Neve Tirzah s'efforce de transformer les vies brisées. « 60 % des détenues viennent de la prostitution , et notre mission est de leur offrir une chance de réintégration. »
Elle souligne les succès croissants des programmes de réadaptation : le taux de récidive des femmes est nettement inférieur à celui des hommes. Cependant, des défis subsistent notamment pour les détenues médiatisées, dont l'intégration dans les quartiers reste délicate.
Les moments les plus émouvants : les visites des enfants
Chaque mois, des enfants viennent rendre visite à leurs mères, apportant un rayon de lumière dans cet univers sombre. « La première fois que j'ai vu ces rétrouvailles, j'ai pleuré », confie Rafaeli. Ces instants rappellent l'importance de maintenir le lien familial, même en prison.
Entre douleur et réhabilitation : des trajectoires uniques
Au-delà des histoires individuelles, Neve Tirzah révèle également des projets innovants pour soutenir les détenues . Les initiatives incluent des programmes thérapeutiques comme les ateliers sur la gestion des émotions, la reconstruction de l'estime de soi, et des séances éducatives pour préparer les femmes à la réinsertion. Ces activités sont souvent le fruit de collaborations avec des associations extérieures, reflétant une approche pluridisciplinaire.
Une caractéristique unique de la prison réside dans la combinaison entre détenus et juges au sein des mêmes ailes, permettant aux femmes non encore jugées d'accéder aux ressources éducatives et professionnelles dès leur arrivée.
Ce dispositif, inédit, est pensé pour limiter l'impact psychologique de l'incarcération tout en favorisant une intégration rapide dans le processus de réhabilitation.
Un quotidien marqué par la promiscuité et le manque d'intimité
Au-delà des récits individuels, la vie quotidienne à Neve Tirzah est marquée par une promiscuité oppressante .
Les détenues partagent souvent des cellules exiguës, parfois conçues pour trois personnes mais abritant jusqu'à cinq femmes. « Il y avait des moments où nous étions entassées, presque incapables de bouger », confie une ancienne détenue.
Ces conditions exacerbent les tensions, mais elles renforcent aussi, paradoxalement, des liens de solidarité. Les femmes s'organisent pour partager les tâches, se soutenir moralement et, dans certains cas, se noue des amitiés inattendues malgré leurs parcours différents.
Le manque d'intimité est particulièrement dur pour les mères qui élèvent leurs enfants en détention.
Elles doivent composer avec un environnement où chaque geste est surveillé, limitant leur capacité à offrir un semblant de normalité à leurs enfants.
Cependant, les petits gestes de solidarité entre détenues, comme jouer avec les enfants ou partager des moments de tendresse, humanisent un quotidien souvent déshumanisant.
Neve Tirzah : entre douleur et espoir
Neve Tirzah est bien plus qu'une prison. C'est un reflet saisissant des fractures sociales et humaines , mais aussi un lieu où des femmes tentent, parfois avec succès, de se reconstruire. Derrière les histoires tragiques et les conditions difficiles, émergent des récits de résilience, de solidarité et d'humanité.
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