Neve Tirzah : Une Prison Indigne et des Conditions Inhumaines pour les Femmes Détenues en Israël
Une prison vétuste et surpeuplée : un héritage d'injustice
La prison pour femmes de Neve Tirzah , unique en Israël, fait face à des critiques virulentes depuis des années. Décrite par certains comme "un entrepôt pour êtres humains", elle illustre une faille profonde dans le système pénitentiaire israélien.
Malgré des promesses de rénovation et un projet ambitieux lancé en 2015, les travaux pour une nouvelle prison adaptés ont été arrêtés après seulement un mois. Résultat : les prisonnières continuent de vivre dans des conditions dégradantes et inhumaines.
Un projet ambitieux, rapidement abandonné
En janvier 2015, le service pénitentiaire israélien annonce un plan de construction révolutionnaire pour remplacer Neve Tirzah. Doté d'un budget de 160 millions de shekels , le projet prévoyait la création d'une infrastructure moderne dans le Néguev , à côté de la prison Eshel. Ce complexe devait offrir des conditions de vie décentes à 220 femmes détenues, souvent victimes de surpopulation et d'installations insalubres .
Selon un responsable, la nouvelle prison aurait été bien plus qu'un simple lieu de détention :
"Elle devait inclure des cellules spacieuses , des douches modernes , des espaces dédiés à la réhabilitation comme un mikvé , une salle de sport , des aires de jeux pour enfants , et même un salon de soins cosmétiques ."
Cependant, les travaux ont été interrompus brusquement, et le budget a été réaffecté à d'autres projets au sein du ministère de la Sécurité nationale.
Neve Tirzah : une prison d'un autre âge
Avec des cellules de seulement 3 mètres carrés par détenus, un espace bien inférieur aux standards internationaux, Neve Tirzah est souvent décrite comme un cauchemar :
"Il faut un bulldozer pour détruire cet endroit", a déclaré Betty Lahat , ancienne directrice de la prison.
Les prisonnières, qu'elles soient anonymes ou célèbres, partagent des récits poignants sur leurs expériences dans cet environnement oppressant. La sexologue Iris Bar On , ancienne détenue, confie :
"Je ne sais pas comment j'ai survécu là-bas. C'est une jungle avec des conditions inhumaines."
Des besoins spécifiques ignorés
Contrairement aux hommes, les femmes détenues ont des besoins spécifiques souvent négligés. L'ancien plan prévoyait une attention particulière à la maternité , avec des espaces pour accueillir les enfants et maintenir un lien familial essentiel. Les conditions actuelles de Neve Tirzah exacerbent les troubles psychologiques :
"Les prisonnières sortent de là dans un état mental catastrophique ", déplore un ancien officier du service pénitentiaire.
Les priorités budgétaires en question
L'arrêt du projet sous le mandat de l'ancien ministre Gilad Erdan soulève des questions sur les priorités budgétaires. Alors que des prisons modernes pour hommes ont vu le jour, les femmes détenues restent enfermées dans un lieu inadapté. Cette inégalité choque de nombreux observateurs :
"C'est une honte pour l'État d'Israël", affirme un responsable.
Vers une solution ?
Le service pénitentiaire assure travailler à la création de nouveaux établissements adaptés, mais souligne que tout dépend de l'allocation budgétaire du ministère des Finances . Pourtant, les anciens plans, jugés visionnaires, dorment toujours dans les tiroirs.
Une urgence humanitaire
La prison de Neve Tirzah représente bien plus qu'un problème logistique : elle est le symbole d'une injustice structurelle . Comme l'a résumé un ancien haut fonctionnaire :
"C'est une question d'humanité et de dignité. Ces femmes méritent un espace adapté pour leur réhabilitation, pas un lieu qui les détruit."
Il est temps que l’État israélien se penche sérieusement sur cette situation pour mettre fin à cette tragédie silencieuse. Une réforme urgente est nécessaire pour offrir à ces femmes des conditions de vie dignes et répondre aux normes internationales des droits humains.
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