Depuis des années, Israël est pris dans un étau d’hostilité, encerclé par un véritable anneau de feu alimenté par l’Iran.
Des Houthis au Yémen au Hezbollah au Liban, en passant par les milices en Syrie et en Irak, sans oublier les organisations terroristes de Gaza et de Judée-Samarie, Téhéran n’a cessé d’armer ses alliés.
Cette menace iranienne, longtemps repoussée par les actions héroïques d'Israël, a pris une dimension nouvelle avec le conflit des "Épées de fer".
Israël découvre désormais à quel point ce cercle de feu, formé d'armes et de connaissances militaires iraniennes, s'est resserré, traversant désert, mer et airs avec une efficacité redoutable.
Le transfert d'armes par l'Iran aux organisations terroristes du Moyen-Orient est depuis longtemps un secret de Polichinelle.
Israël, fidèle à sa politique de défense active, a fréquemment frappé ces convois en Syrie et en Irak, dans ce qui a été qualifié de « guerre entre les guerres ».
Mais les récents combats ont révélé l'efficacité des routes de contrebande mises en place par l'Iran, qui parviennent jusqu'au territoire israélien.
« Les Iraniens, comme dans tous les aspects de leur vie, lancent des tentatives dans toutes les directions », explique Benny Sabati, chercheur à l'Institut d'études sur la sécurité nationale (INSS).
« Ils expérimentent toutes les méthodes possibles pour obtenir ce qu'ils veulent, que ce soit pour leur programme nucléaire ou pour le terrorisme. » Danny Sitrinowitz, ancien chef de la branche Iran à l’AMN et maintenant chercheur associé à l'INSS, abonde :
« Pour transférer des armes, l'Iran exploite la mer, l'air, la terre… et sous toutes les formes possibles. »
Les armes clandestinement acheminées par l'Iran varient selon les territoires. À Gaza, il s'agit principalement de missiles « standards » et de systèmes d'armes sophistiqués.
Au Hezbollah, aux Houthis, et aux milices en Syrie et en Irak, l'Iran fournit des missiles et drones de plus en plus précis, ainsi que des connaissances qui leur permettent de les fabriquer localement.
« Ce qui fait la différence, ce sont les compétences que l'Iran transmet », précise Sitrinowitz. En effet, les armes iraniennes se retrouvent dans toutes les zones enflammées de la région, notamment depuis octobre.
La contrebande est orchestrée par l’unité 190 de la Force Qods, souvent avec des moyens démesurés. Les vastes étendues désertiques du Moyen-Orient, l'accès facile aux côtes et les drones difficiles à détecter facilitent ces manœuvres. « Leur objectif est de transférer des armes par tous les moyens possibles », ajoute Sitrinowitz.
Si les armes iraniennes jouent également un rôle dans le conflit en Ukraine, leur principale destination reste les milices locales et les groupes terroristes palestiniens.
« Le Hezbollah, les milices en Syrie et en Irak sont les principales cibles de ces transferts », observe Sabati, évoquant la route bien connue allant de l’Iran à l’Irak, puis à la Syrie, avant d’atteindre le Liban.
L'importance stratégique de la Syrie, devenue pratiquement une « province iranienne » depuis la guerre civile, est soulignée par Mehdi Tayeb, un influent religieux iranien, il y a déjà dix ans. « Ce pays n’existe plus en tant qu’entité indépendante, il est sous la coupe de l’Iran », analyse Sabati. De la Syrie, les armes parviennent au Liban pour renforcer le Hezbollah, mais aussi en Jordanie et en Judée-Samarie.
Les efforts de contrebande en direction du Yémen ont aussi été l'objet de nombreuses interventions. Récemment, la coalition internationale, menée par les États-Unis, a intercepté des expéditions d’armes destinées aux Houthis.
Toutefois, les méthodes iraniennes se perfectionnent, et malgré plusieurs saisies maritimes dans la mer Rouge, les missiles et armes atteignent encore les mains des insurgés yéménites.
Quant à Gaza, les tentatives de transfert d'armes par la mer ont souvent été contrecarrées.
L'un des épisodes marquants reste la capture du navire « Karin A » en 2002, où des responsables iraniens et palestiniens cherchaient à fournir un large éventail d’armes à l'Autorité palestinienne.
De même, en 2009, le navire « Francop », battant pavillon d’Antigua, avait été intercepté, transportant un arsenal destiné au Hezbollah. Une autre saisie notable est celle du « KLOS C », en 2014, qui transportait des missiles de longue portée destinés à Gaza. L'ingéniosité iranienne pour contourner les contrôles n’a jamais cessé d’évoluer.
Sabati explique également comment, avec le temps, les organisations terroristes de Gaza ont appris à se débrouiller seules. « Grâce aux connaissances transmises par l’Iran, le Hamas et d’autres factions palestiniennes fabriquent eux-mêmes leurs armes, n’ayant plus besoin de dépendre autant des transferts iraniens. »
L'Iran n'a pas seulement recours à la mer et aux tunnels pour acheminer ses armes.
En 2022, des drones iraniens, chargés d’explosifs, ont été interceptés en plein vol par des F-35 israéliens alors qu’ils tentaient de rejoindre Gaza. Cela témoigne de la ténacité iranienne à vouloir introduire ses armes dans l’enclave palestinienne.
Au-delà de Gaza, la Cisjordanie représente un autre défi pour Israël. L’Iran y voit un terrain fertile pour étendre son influence, même si les motivations des combattants palestiniens restent souvent locales. Toutefois, les routes de contrebande traversant la Jordanie deviennent de plus en plus actives, bénéficiant d'infrastructures clandestines en expansion. Selon Sitrinowitz, « La frontière jordanienne est le ventre mou d'Israël. »
Un autre axe inquiétant est celui de la mer Morte. En raison de sa déshydratation, une nouvelle route terrestre s'est ouverte, permettant des contrebandes insoupçonnées. Sabati résume ainsi la situation : « Les Iraniens imaginent des scénarios que personne n'avait prévus. Ils utilisent toutes les failles possibles pour acheminer leurs armes. »
Malgré la surveillance israélienne et jordanienne, l’Iran continue d'exploiter ces routes pour financer et armer les groupes terroristes. Selon les services de sécurité israéliens, des armes et des fonds en provenance d'Iran sont régulièrement envoyés vers des camps de réfugiés en Judée-Samarie, alimentant la violence.
Alors que la stabilité de la Jordanie est cruciale pour Israël, la présence croissante de l'Iran dans ce pays voisin constitue une menace grandissante. « Si la Jordanie venait à basculer dans la sphère d'influence iranienne, ce serait catastrophique pour Israël », avertit Sitrinowitz.
La rébellion interne en Iran contre ce régime, qui souffre d’une crise économique sans précédent, s’ajoute à la complexité de la situation. Comme l’explique Sabati : « En Iran, on entend de plus en plus le slogan : 'Ni Gaza, ni Liban, mon cœur bat pour l’Iran.' » Mais, malgré la grogne populaire, le régime continue de financer des groupes armés à l’étranger, au détriment de son propre peuple.
Dans cette lutte complexe, Israël sait qu'il doit non seulement se concentrer sur ses frontières, mais aussi renforcer sa coopération avec la Jordanie pour endiguer la menace iranienne. La sécurité de la région en dépend.
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