
L’échec de l’affaire Shay Avital : une saga judiciaire loin d’être terminée
L’affaire Shay Avital : De 26 plaintes à 2 accusations
Sur les 26 plaintes initiales, il n'en reste aujourd'hui que deux. L'extradition de Shay Avital, ancien agent de mannequins accusé d'agressions sexuelles, a révélé des failles dans le processus judiciaire.
L'absence de menottes électroniques lors de son arrestation, ainsi que d'autres détails, semblent avoir joué en faveur de l'accusé. Cependant, l'affaire reste ouverte et Avital est désormais confronté à deux options : risquer une nouvelle inculpation ou choisir l'exil.
Les apparitions publiques d’Avital : entre hédonisme et scandale
Début juillet, Shay Avital a été aperçu à la piscine d’un hôtel de luxe à Tel Aviv, un verre à la main et arborant une montre luxueuse. La diffusion de cette image sur les réseaux sociaux a suscité l’indignation du public, choqué de voir l'accusé profiter de plaisirs tandis que des accusations graves pèsent encore contre lui.
Deux semaines plus tard, Avital était l’invité d’honneur d’une fête à Ashdod, en présence du grand rabbin séfarade Haim Pinto. Le journal local "Ashdod 10" a relaté l'événement en précisant que l'agent de mannequins était la seule célébrité présente.
Un procès en cours et une défense obstinée
Le procès d'Avital a débuté ce mois-ci au tribunal de première instance de Tel Aviv. Sourire aux lèvres, il est apparu accompagné de son avocat, Shashi Gaz.
Bien que l'affaire soit traitée à huis clos, les accusations portées contre lui concernent des agressions sexuelles présumées commises alors qu'il dirigeait l'agence Elite Model Israel. Sur les 26 plaintes déposées, seules deux ont été retenues pour l’acte d’accusation. Les autres, faute de preuves suffisantes, ont été abandonnées.
La stratégie légale et la vie en liberté surveillée
Avital, qui a plaidé non coupable, commencera la phase de présentation des preuves en novembre prochain. En attendant, il se déplace librement, à condition d’être accompagné entre minuit et six heures du matin. "Shay est autorisé à se promener seul à toute heure de la journée, où il veut", a déclaré une source proche de lui, insistant sur le fait qu'il est actuellement une personne libre.
Les raisons d’une issue favorable pour Avital ?
Les proches d’Avital estiment que l'affaire se terminera par une sanction légère, voire inexistante. Cette perspective suscite des interrogations sur les raisons pour lesquelles 24 plaintes ont été abandonnées. Selon l'avocat Ben Maoz, la sortie légale d'Avital d'Israël avant même d'être interrogé témoigne d'une stratégie sophistiquée.
Historique des accusations contre Avital
Le nom de Shay Avital est associé à des comportements sexuels inappropriés depuis 2008, avec des accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles remontant à plusieurs années. En novembre 2008, le tribunal de première instance de Tel Aviv l’a condamné à verser une indemnité de 100 000 shekels à un mannequin pour harcèlement sexuel.
Fin 2016, Avital aurait tenté d’attirer une jeune mannequin, Yana Panov, dans son bureau et de la convaincre de dormir chez lui. Après avoir refusé, Panov a décidé de parler publiquement, ce qui a entraîné une avalanche de témoignages similaires contre Avital.
Une enquête médiatique déclenche une vague de plaintes
En juillet 2021, des enquêtes télévisées ont révélé des abus sexuels présumés commis par Avital. Suite à ces révélations, de nombreuses femmes ont porté plainte.
Cependant, Avital, se trouvant alors à l’étranger, a échappé à un interrogatoire immédiat. Les autorités néerlandaises ont fini par l’arrêter en août 2022 à Amsterdam, dans le cadre du processus d’extradition vers Israël.
Extradition et limitation des charges
Trois mois après son arrestation, Avital a été extradé vers Israël, où il a été inculpé pour deux affaires d’agressions sexuelles. Les critiques se sont élevées contre la précipitation de l'État d'Israël à demander son extradition sans attendre que d'autres preuves soient collectées pour les autres plaintes.
Les défis de l’affaire Avital et les lacunes du système judiciaire
Sur les 26 plaintes initiales, six ont été classées pour prescription, neuf ont été abandonnées à cause des contraintes du traité d'extradition, et neuf autres ont été retirées par les plaignantes. Une source proche de l’enquête a affirmé que l’ensemble des cas avait été traité de manière professionnelle par la police, mais que les preuves suffisantes n’avaient été trouvées que pour deux affaires.
Les accusations persistantes et les perspectives futures
Actuellement, Avital fait face à deux accusations graves. L’une concerne une barmaid dans un club de Tel Aviv, l’autre une jeune femme de 17 ans à l’époque des faits. La phase de présentation des preuves n’a pas encore commencé, et Avital reste libre de ses mouvements sous certaines conditions. Une fois l’affaire terminée, il devra choisir entre rester en Israël, au risque de nouvelles inculpations, ou s’exiler.
L’échec de l’affaire Avital résulte d’une conjonction de circonstances et de décisions judiciaires précipitées. La question de savoir s’il sera condamné ou acquitté demeure ouverte. En attendant, Avital continue de mener une vie quasi-normale, sous le regard vigilant des autorités et de l'opinion publique.
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