Les funérailles de Hassan Nasrallah : un tournant pour l’axe pro-iranien

L’axe du mal vacille : après la mort de Nasrallah, l’Iran en quête de stabilité

Les funérailles de Hassan Nasrallah, figure emblématique du Hezbollah, ont rassemblé à Beyrouth l’élite de l’axe pro-iranien : milices irakiennes, officiels iraniens et même une délégation houthie contestée. Mais ce rassemblement, loin d’être une démonstration de force, souligne un basculement régional.

En un an, Israël a considérablement affaibli ces réseaux, multipliant les frappes ciblées et frappant au cœur des infrastructures du Hezbollah et des milices soutenues par l’Iran. Entre discours de résistance et perte de terrain, l’équilibre des forces au Moyen-Orient est en pleine mutation.

Un rassemblement inédit à Beyrouth

Le 23 février 2025, Beyrouth a été le théâtre d’un événement sans précédent : les funérailles du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Des figures pro-iraniennes de tout le Moyen-Orient se sont réunies, évoquant une scène digne des grandes réunions stratégiques.
Parmi les participants, des chefs de milices irakiennes, des officiels iraniens, et des messages enregistrés des plus hautes autorités iraniennes.

Le message du Guide suprême iranien

L’Ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême de l’Iran, a adressé un message poignant lors de la cérémonie : « Le grand moudjahid et commandant de la Résistance dans la région, Sayyid Hassan Nasrallah (que Dieu élève son rang), occupe désormais une position des plus honorables. Son corps pur sera inhumé en terre de djihad pour la cause de Dieu, mais son esprit et son chemin brilleront chaque jour davantage, éclairant la voie de ses disciples. »

Une délégation iranienne de haut rang

Une délégation gouvernementale iranienne, conduite par le président du Parlement Mohammad Baqer Qalibaf et le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, a rencontré le président libanais.
Les discussions ont porté sur les développements régionaux.
Parmi les membres de cette délégation figuraient Ebrahim Azizi, chef du Comité de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement iranien, Abolfazl Amouei, assistant spécial du président du Parlement pour les affaires internationales, et le législateur Seyed Mahmoud Nabavian.

La présence des milices irakiennes

Des membres influents des milices pro-iraniennes irakiennes, notamment du Hashd al-Shaabi, ont également fait le déplacement à Beyrouth. Parmi eux, Falih al-Fayyadh, chef des Forces de mobilisation populaire, et son chef d’état-major Abu Fadak, également leader de Kataib Hezbollah. Ces groupes entretiennent des liens étroits avec le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien.
Une délégation houthie controversée

Bien que les Houthis n’aient pas officiellement annoncé l’envoi d’une délégation, la chaîne al-Massirah, affiliée aux Houthis, a rapporté qu’une délégation yéménite participerait aux funérailles. Cette annonce a suscité des réactions vives, notamment de la part du ministre yéménite de l’Information, Moammar al-Eryani, qui a appelé le gouvernement libanais à arrêter ces responsables houthis, les qualifiant de « chefs terroristes » et affirmant que leur présence servait de « couverture pour rassembler tous les chefs de l’axe iranien et évaluer la situation après les coups qu’ils ont reçus ».

Une année de bouleversements

L’année écoulée a été marquée par des changements significatifs dans la dynamique régionale. Les offensives militaires israéliennes ont affaibli des acteurs clés de l’axe pro-iranien, notamment le Hezbollah au Liban et les milices en Syrie. Ces actions ont réduit l’influence de l’Iran dans la région, perturbant ses réseaux et alliances. 

Le rôle déterminant d’Israël

Israël a intensifié ses opérations militaires au cours de l’année passée, ciblant spécifiquement les infrastructures et les leaders des groupes pro-iraniens. Ces actions ont conduit à une diminution notable des capacités opérationnelles de ces groupes, modifiant l’équilibre des forces au Moyen-Orient. Le décès de Hassan Nasrallah, résultant d’une frappe israélienne, illustre l’impact direct de cette stratégie sur la structure et le moral du Hezbollah. 

Un hommage populaire massif

Les membres et sympathisants du Hezbollah se sont rassemblés en masse dans le quartier de Dahieh à Beyrouth, lieu de l’assassinat de Nasrallah. Le site de sa mort, marqué par un immense cratère, est devenu un lieu de pèlerinage pour beaucoup.

Une démonstration de résilience

Les déclarations et discours prononcés lors de cet événement témoignent de la conviction des alliés de l’Iran que la « résistance » demeure forte et inébranlable, malgré les défis et les pertes subies.