
L’anneau de feu autour d’Israël : mythe ou réalité ?
Une doctrine iranienne ébranlée par l’opération Rising Lion
Depuis juin 2025, le concept d’un « anneau de feu » sensé encercler Israël, forgé par l’Iran via le Hezbollah, les Houthis au Yémen, les milices de Gaza, de la Syrie et d’Irak, se trouve mis à rude épreuve.
Cette stratégie d’encerclement, baptisée « anneau de feu », a longtemps reposé sur des envois d’armes, de drones et de missiles—un “étau d’hostilité” qu’un analyste de l’INSS appelle « un cercle de feu, formé d’armes et de connaissances militaires iraniennes » .
13 juin 2025 – Début de l’opération Rising Lion
À l’aube du 13 juin, l’aviation israélienne déclenche l’opération Rising Lion, frappant en profondeur le dispositif militaire iranien : installations nucléaires à Fordow, Natanz, Usine de missiles balistiques à Amand, bases aériennes (Tabriz, Hamadan, Mehrabad) et siège des IRGC ainsi que plusieurs ministères (Défense, Justice, Affaires étrangères) dans la capitale .
Dans les premières 72 heures, un panorama militaire éclair se dessine :
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Destruction ciblée de la défense aérienne iranienne, facilitant les percées israéliennes .
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Exécution de hauts gradés : parmi eux, Mohammad Bagheri (Chef d’état‑major), Hossein Salami (commandant en chef des IRGC), Amir Ali Hajizadeh (Forces aérospatiales IRGC)… une dizaine de personnalités militaires éliminées .
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Les sites stratégiques du programme nucléaire souffrent : Fordow, la centrale de centrifugeuses IR‑6 et l’usine du carburant enrichi — touchés en profondeur mais pas anéanties , des sources des renseignements confirment que 400 Kg d'uranium enrichis a été déplacés la veille de l'opération américaine.
Une source de Washington évoque une méthode de guerre nouvelle, combinant frappes de drones, jets furtifs et actions des forces spéciales : une “guerre des robots impolis”, selon le CSIS .
Téhéran vacille : fissures au sein de l’axe de la résistance
Le Monde titre révélateur : « De Beyrouth à Téhéran, le crépuscule de l’axe de la résistance », dénonçant une alliance jadis érigée comme rempart, aujourd’hui en lambeaux . À Beyrouth, le cimetière musulman abrite l’enterrement, le 6 décembre 2024, de 26 jeunes combattants du Hezbollah décimés, révélant la vulnérabilité stratégique et morale du mouvement.
Les funérailles de 26 jeunes combattants du Hezbollah ont marqué un tournant symbolique. Ce cortège funèbre, organisé dans un cimetière musulman de la capitale libanaise, a exposé au grand jour les pertes humaines infligées au mouvement chiite. Plus qu’un revers militaire, cet épisode a révélé une faille morale : au sein même de sa base sociale, la question surgit – jusqu’où faut-il sacrifier une génération entière au nom d’une guerre par procuration menée pour l’Iran ?
Les analystes comparent à la défaite écrasante des Arabes en juin 1967 : un désastre dépassant le plan militaire, visant les structures idéologiques et dissuasives.
L’Iran, qui avait armé ses alliés depuis les années 1980, se voit incapable de contenir l’offensive israélienne, et la défaite du Hezbollah suscite la question tragique : « est‑ce que ça en valait vraiment la peine ? » .
Stratégie iranienne et limites du gain israélien
Téhéran, privé d’un maillage efficace et d’alliés fiables, voit son influence reculer. Pourtant, plusieurs voix mettent en garde : un simple succès stratégique n’équivaut pas à un règlement pérenne. Sans résolution politique de la cause palestinienne, toute victoire pourrait s’avérer fragile, voire éphémère.
Selon Stimson Institute, la société iranienne est déchirée : certains clament la souveraineté nationale, d’autres demandent des réformes profondes, dénonçant un régime les ayant fait plonger dans ce conflit . Le président iranien Massoud Pezeshkian a proposé un cessez‑le‑feu conditionnel : « Si le régime sioniste ne viole pas le cessez‑le‑feu, l’Iran ne le violera pas non plus… nous sommes prêts à discuter » .
Vers un cessez‑le‑feu incertain
Après douze jours d’escalade, un armistice précaire s'installe encouragé par les États‑Unis. Téhéran annonce la trêve, Israël reste sur ses gardes. Les missiles iraniens ont causé des pertes civiles : 28 morts, plus de 800 blessés selon l’ONG Human Rights Activists . En Iran, au moins 610 à 950 morts, civils et militaires, sont recensés .
L’idéologie d’un « anneau de feu », censé encercler et menacer Israël, a perdu de sa cohésion sous la double pression stratégique et opérationnelle d’Operation Rising Lion.
L’Iran a vu son axe de la résistance fragilisé à plusieurs niveaux : militaire, idéologique et sociétal. Mais ce succès tactique, quoiqu’impressionnant, ne règle ni la question palestinienne ni ne garantit la paix à long terme. Israël devra jouer finement, diplomatiquement et stratégiquement, pour transformer ce moment douloureux en victoire durable — sans tomber dans un piège d’illusions guerrières.
L’érosion de ce cercle militaire reste à observer : faillira‑t‑il, ou renaîtra‑t‑il sous une autre forme ? Les prochains mois façonneront définitivement l’avenir de cette stratégie fatale à ses ambitions.
Rappel de l'attaque du 13 au 14 avril par l'Iran et les pays ennemis qui encerclent Israël
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