
La loi peine de mort pour les terroristes en Israël n'est pas un sujet nouveau, la peine de mort en Israël est une sanction légale, mais jusqu'à présent elle n'avait pas pu être appliquée pour les terroristes.
Le gouvernement actuel envisage cette fois de l'appliquer selon la loi fondamentale qui indique que "tout individu qui porte atteinte à un juif pour des raisons de racisme ou pour raisons nationalistes est passible de la peine de mort."
Cependant la peine de mort n'a été appliqué que dans deux cas en Israël pour Adolf Eichmann criminel nazi exécuté en 1962 par pendaison, et la dernière condamnation à mort en Israël a été prononcée en 1988, contre John Demjanjuk condamné à mort pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité mais la sa sentence a été annulée en 1993 à la suite d'un appel devant la Cour suprême israélienne.
Mais quel est l'avis de nos sages d'Israël sur la peine mort ?
La question de la peine de mort est un sujet controversé dans le judaïsme, et il y a différents points de vue sur la question. Dans cet article, nous allons explorer ce que disent la Torah, le Talmud et les Sages sur la peine de mort dans le judaïsme.
La Torah, qui est la loi écrite dans la tradition juive, prévoit la peine de mort pour plusieurs crimes, notamment le meurtre (Exode 21:12), l'adultère (Lévitique 20:10) et l'idolâtrie (Deutéronome 17:2 -7). Dans ces cas, la peine de mort est considérée comme une mesure de justice divine, qui permet de rétablir l'ordre moral et social.
Cependant, la mise en œuvre de la peine de mort est soumise à des conditions strictes. La Torah exige notamment que la culpabilité soit établie au-delà de tout doute raisonnable (Deutéronome 19:15), que le verdict soit rendu par un tribunal compétent et impartial, et que la mise à mort soit effectuée de manière rapide et humaine (Sanhédrin 7:1).
Le Talmud, qui est la loi orale et la tradition juive ultérieure, développe davantage ces règles et définit des procédures détaillées pour la mise en œuvre de la peine de mort.
Le Talmud reconnaît également la possibilité d'abolir la peine de mort dans des circonstances exceptionnelles, par exemple lorsque la mise en œuvre de la peine de mort risque d'entraîner des conséquences négatives pour la société (Sanhédrin 46a).
Cependant, certains Sages du Talmud ont également exprimé des réserves quant à la mise en œuvre de la peine de mort. Par exemple, Rabbi Akiva a déclaré qu'il aurait préféré que la peine de mort pour meurtre soit abolie (Makkot 7a). D'autres Sages ont insisté sur l'importance de la clémence et de la miséricorde, même dans les cas où la peine de mort est justifiée (Mishna Makkot 1:10).
Rabbi Akiva, l'un des plus grands sages du Talmud, a exprimé des réserves quant à l'application de la peine de mort pour le crime de meurtre. Dans le traité talmudique Makkot 7a, il est rapporté que Rabbi Akiva a déclaré : "Si j'avais été membre du tribunal [qui prononce la peine de mort pour meurtre], personne n'aurait jamais été exécutée".
Rabbi Akiva explique cette position en se référant à la phrase célèbre de la Torah : "Car c'est l'image de Dieu qu'il a créé l'homme" (Genèse 9:6). Selon Rabbi Akiva, cette phrase enseigne que chaque être humain est créé à l'image de Dieu, et que la vie humaine est donc d'une valeur infinie. Par conséquent, il est préférable de chercher d'autres formes de réparation et de réhabilitation pour les meurtriers, plutôt que de prononcer la peine de mort."
Cette position de Rabbi Akiva a inspiré de nombreux sages du Talmud et de la tradition juive ultérieure. Certains ont interprété ses propos comme une critique de la peine de mort en général, tandis que d'autres ont limité cette critique au cas spécifique de la peine de mort pour meurtre.
Il convient de noter que même si Rabbi Akiva a exprimé des réserves quant à la peine de mort, il n'a pas remis en question la nécessité de punir les crimes graves. Au contraire, il a souligné l'importance de la justice et de la réparation, en particulier dans les cas où la vie humaine est en jeu. Cela reflète l'importance que le judaïsme accorde à la protection de la vie humaine et à la recherche de la justice et de la réconciliation, même dans les situations les plus difficiles.
Hillel, l'un des plus grands sages du Talmud et prédécesseur de Rabbi Akiva, a également inclus la question de la peine de mort dans plusieurs passages du Talmud.
Dans le traité talmudique Sanhédrin 81b, il est rapporté que lorsque Hillel était le chef du Sanhédrin, le tribunal juif suprême chargé de juger les affaires criminelles, personne n'a jamais été condamnée à mort. Selon certains commentateurs, cela s'explique par le fait que Hillel était en faveur d'une interprétation restrictive de la loi juive sur la peine de mort, réservant cette peine aux cas les plus graves.
Dans un autre passage du Talmud (Makkot 7a), Hillel est cité comme ayant déclaré : "Si je suis ici, tout le monde est ici ; et si je ne suis pas ici, qui est ici ?" Cette phrase est généralement interprétée comme une allusion à la préférence de Hillel pour les méthodes d'enseignement douces et compatissantes, plutôt que pour les châtiments sévères comme la peine de mort.
Bien que Hillel n'ait pas retenu la question de la peine de mort dans le Talmud, ces passages modifiés que sa position étaient probablement plus retenus que celle de certains de ses contemporains. Comme Rabbi Akiva après lui, il semble avoir été plus préoccupé par la compassion et la réhabilitation des criminels que par la vengeance et la punition.
Concernant Shamaï souvent cité comme étant un opposant de la pensée de Hillel, il était un de ses contemporains et l'un des principaux rabbins du Talmud.
Bien les textes talmudiques ne rapportent pas la position de Shamaï sur la peine de mort. Les textes talmudiques rapportent plutôt des enseignements et des opinions de Shamaï sur d'autres sujets, tels que l'étude de la Torah, la pratique religieuse et la conduite morale.
Par exemple, dans le traité talmudique Sanhédrin 40a, il est rapporté que Shamaï a déclaré : "Un juge qui n'applique pas la peine de mort en cas de besoin est responsable de la mort de l'homme". Cette déclaration reflète une position plus stricte que celle de Hillel, qui aurait peut-être été plus enclin à chercher des alternatives à la peine de mort dans certains cas.
Malgré leurs différences, Hillel et Shamaï sont souvent présentés dans la tradition juive comme des modèles complémentaires, chacun représentant une voie distincte de l'étude et de la pratique de la Torah. Le Talmud raconte que bien que leurs opinions divergeaient souvent, ils se respectaient mutuellement et échangeaient des idées avec courtoisie et sagesse. Cette approche du dialogue et de la tolérance a été largement adoptée par les sages juifs ultérieurs, qui ont cherché à construire une communauté fondée sur l'harmonie et le respect mutuel, malgré les différences d'opinion et de pratique.
La question de la peine de mort dans le judaïsme est complexe et nuancée, et il n'y a pas de réponse simple ou universelle. La mise en œuvre de la peine de mort est soumise à des conditions strictes, et certains Sages ont exprimé des réserves quant à son utilisation. Cependant, d'autres considéreront la peine de mort comme une mesure de justice appropriée dans certaines circonstances.
En ce qui concerne la récente décision d'appliquer la peine de mort aux terroristes en Israël, cela suscite certainement des débats et des controverses dans la communauté juive. Cependant, quel que soit le point de vue de chacun sur la question, il est important de rappeler que la justice doit être rendue de manière équitable, juste et humaine, conformément aux principes du judaïsme.
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