“Je lutte contre le sionisme” : Radia Ayad revendique un discours que l’IHRA qualifie d’antisémite

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Radia Ayad : de l’e-réputation à “Debunker News”, une veine politique antisémite assumée

Radia Ayad : de l’e-réputation à “Debunker News”, une veine politique antisémite assumée

Elle l’affiche fièrement : “Je lutte contre le sionisme”, comme si l’attachement millénaire des Juifs à leur terre était une idéologie toxique ou un virus à éradiquer. Mais dans la loi française, c’est l’antisémitisme qui est un délit — et nier au peuple juif son droit à l’autodétermination en fait partie.

Portrait public et légitimité

Radia Ayad est ingénieure de formation spécialisée en informatique, avec 17 ans d’expérience dans les systèmes d’information et le marketing digital. En 2015, elle a fondé EReputationDefender, une start-up visant à maîtriser l’e-réputation des entreprises et particuliers via audit, suppression ou noyautage de contenus nuisibles, ainsi que création de contenus pour améliorer l’image en ligne  .

Elle a été invitée dans plusieurs médias — notamment à Radio France — pour expliquer les enjeux de la e-réputation et les méthodes de son entreprise  .

 Le compte militant

@news_and_truth / DebunkerNews

Le compte X @news_and_truth se présente comme un acteur engagé : la bio inclut un lien paypal.me/DebunkerNews, et le Linktree associé indique explicitement « Pay Radia Ayad using PayPal.Me — paypal.me/DebunkerNews », avec la mention : « Citoyenne engagée. Je lutte contre le sionisme… » — ce qui établit une connexion numérique claire entre Radia Ayad et le compte militant Debunker News.

Elle ancre publiquement son identité entre une activité entrepreneuriale (e-réputation) et un engagement politique — anti‑sioniste — revendiqué  .

Le rôle actif du compte dans l’affaire du Rav Cohen

Début août 2025, une vidéo montrant le Rav David Daniel Cohen dans un cours de Torah expliquant que tout puissant s'en prenant à Israël ou à son peuple finira mal il invite donc le président français à préparer son cercueil en ces termes(« il a tout intérêt à se préparer son cercueil ») est révélée.
Le compte @news_and_truth est identifié comme premier diffuseur, revendiquant cet « exploit » (“grâce à MON travail…”). Cette publication est ensuite relayée par plusieurs plateformes médiatiques qui participent à la viralité du contenu.

Conséquence : le ministre de l’Intérieur (la place Beauvau) saisit la justice via PHAROS, en application de l’article 40 du Code de procédure pénale, entraînant l’ouverture d’une enquête judiciaire. Les médias insistent sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’une plainte privée, mais d’une saisine officielle par les services de l’État  .

Radia Ayad et la rhétorique anti-sioniste : quand l’idéologie masque l’antisémitisme

Le sionisme : une idée spirituelle avant d’être politique

Dans le judaïsme, le sionisme est le nom moderne d’une aspiration plurimillénaire : le retour à Sion et à Jérusalem, mentionné dans la Torah et repris dans les prières quotidiennes.
Bien avant Théodor Herzl, les textes bibliques établissaient ce lien sacré : « Va vers le pays que Je te montrerai » (Genèse 12:1-7). Les prophètes annonçaient la reconstruction de Jérusalem comme une promesse divine. Ce n’est qu’au XIXᵉ siècle que cette espérance a pris une forme politique, face à l’antisémitisme européen, aboutissant en 1948 à la création de l’État d’Israël — refuge pour un peuple persécuté.

Anti-sionisme : un antisémitisme masqué

L’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) définit l’antisémitisme contemporain comme incluant « le déni du droit du peuple juif à l’autodétermination, notamment en affirmant que l’existence de l’État d’Israël est une entreprise raciste ».

Dans les faits, “lutter contre le sionisme” revient, le plus souvent, à contester ce droit — ce qui, appliqué à d’autres peuples, serait considéré comme du racisme pur et simple. L’anti-sionisme radical ne vise pas une politique particulière mais l’existence même d’Israël, ce qui en fait un prolongement idéologique de l’antisémitisme classique.

Le cas Radia Ayad / Debunker News

Radia Ayad, fondatrice d’EReputationDefender (2015), se présente dans les médias comme spécialiste de l’image en ligne.

En parallèle, elle anime — selon des éléments publics vérifiables — le compte X @news_and_truth, lié à un Linktree et à un compte PayPal intitulés Debunker News (« Pay Radia Ayad using PayPal.Me — paypal.me/DebunkerNews »).

Dans la bio de ce Linktree, elle affiche sans ambiguïté : « Citoyenne engagée. Je lutte contre le sionisme… ».

Ce n’est pas une critique ciblée d’un gouvernement ou d’une action militaire : c’est une opposition de principe au projet national juif dans son ensemble.

Cette posture s’est illustrée dans l’affaire du Rav David Daniel Cohen, où @news_and_truth a revendiqué être le premier à diffuser la vidéo polémique, amplifiant une campagne hostile dans un contexte de tensions antijuives accrues.

Qualification juridique possible

En droit français (loi du 29 juillet 1881, article 24), la provocation publique à la discrimination vise notamment les discours hostiles envers des groupes définis par leur origine, leur appartenance religieuse ou nationale.

La jurisprudence récente (Tribunal correctionnel de Paris, 2019) a rappelé que les propos niant le droit à l’autodétermination du peuple juif peuvent relever de ce cadre, même lorsqu’ils se présentent comme de “l’anti-sionisme”.

L’affichage public « je lutte contre le sionisme », dans un contexte militant anti-israélien, peut donc être analysé comme entrant dans la définition IHRA et, selon le contenu des publications, dans le champ répressif de la loi française.

Un masque qui tombe

En associant son identité professionnelle à un militantisme déclaré “contre le sionisme”, Radia Ayad franchit une frontière nette : celle où l’activisme politique devient une attaque de principe contre le droit du peuple juif à exister librement sur sa terre.

L’histoire récente a montré que ce glissement lexical sert à recycler des schémas antisémites sous une bannière “acceptable” dans certains cercles militants. Mais dans les faits, cette rhétorique aboutit aux mêmes conséquences : stigmatisation, haine et délégitimation d’un peuple tout entier.

 

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