
À Haïfa, les habitants affrontent la perspective d'une guerre imminente avec une résilience calme
Haïfa — Dans cette ville portuaire du nord d'Israël, la menace d'une escalade des hostilités avec le Hezbollah ne semble pas troubler les habitants, qui affichent une indifférence ou un fatalisme serein.
Malgré les préparatifs intensifs des autorités pour une possible attaque, comme le retrait des matériaux dangereux de la zone industrielle, les locaux se montrent résolus. Eyal Levkovich, propriétaire de la librairie Goldmund Books, exprime un sentiment partagé : "Je suis fatigué de m'inquiéter. Quoi qu'il arrive, je suis ici et je reste ouvert."
La situation tendue fait suite à l'assassinat de Fuad Shukr, leader militaire du Hezbollah, à Beyrouth, et d'Ismail Haniyeh, chef du Hamas, à Téhéran. Ces événements, revendiqués par Israël, ont conduit l'Iran et le Hezbollah à menacer de représailles. Yona Yahav, le maire de Haïfa, considère ces menaces comme crédibles et a annulé plusieurs événements publics pour éviter les rassemblements massifs.
Les mesures de sécurité incluent le déplacement de produits chimiques dangereux des complexes industriels près du centre-ville, du port, et même de l'usine de glace Strauss près d'Acre. Cependant, les directives du Commandement du Front intérieur n'ont pas changé pour la région de Haïfa.
Certains habitants, comme Shai Hofri, propriétaire d'un magasin de produits ménagers au marché Talpiot, restent pragmatiques face à la menace. Hofri, un homme de foi, croit que "le Tout-Puissant veille sur nous", et se prépare en stockant des provisions depuis des mois.
Haïfa, qui compte environ 280 000 habitants, dispose de 110 abris publics bien entretenus et de nombreux abris privés dans les bâtiments résidentiels. Ces infrastructures sont cruciales alors que les scénarios de guerre envisagent des attaques de roquettes plus intenses et précises qu'en 2006.
Au marché, Haim Mergashvili, gérant d'une boutique de fruits secs, observe que ses clients, comme lui, ne prennent pas de mesures spéciales autres que de ne pas écouter les nouvelles. "Je suis calme et il n'y a rien que Nasrallah puisse faire à ce sujet", dit-il.
Les habitants de Haïfa, marqués par les souvenirs de la guerre de 2006, adoptent une attitude de résilience face à la menace d'une nouvelle escalade, se préparant à la fois matériellement et mentalement pour faire face à l'inconnu.
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