
La vie en Israël est de 20 à 25% plus chère qu'en Europe, principalement en raison de la forte concentration des distributeurs et des importateurs, c'est-à-dire des monopoles.
Cinq grandes sociétés, à savoir Tnuva, Strauss-Elite, Coca-Cola, Osem et Telma-Unilever, fournissent quotidiennement les supermarchés israéliens. Ces cinq sociétés contrôlent 48% du marché agroalimentaire en Israël, tandis que plus de 1000 petites sociétés se partagent les 52% restants. Cependant, les rayons des supermarchés proposent apparemment plusieurs marques au consommateur israélien, alors qu'en réalité, il ne s'agit que d'une illusion. Par exemple, lorsqu'on achète du Fuze Tea, on achète en réalité un produit de Coca-Cola. La laiterie Tara est également détenue par Coca-Cola, qui possède également l'eau minérale Neviot et les jus de fruits Prigat. Le groupe Coca-Cola détient 90% du marché du cola et 43% de celui des autres boissons en Israël.
Tnuva domine le marché des produits laitiers en Israël, puisqu'elle détient 71% du marché du lait, 81% du marché du lait UHT et 90% du marché du beurre. Ce géant alimentaire contrôle également les marchés de la viande, du poisson et des produits surgelés. Le constat est identique pour les céréales, où seuls les produits Unilever sont vendus, ce qui représente 60% du marché. Il en va de même pour les soupes, où Unilever détient 77% du marché.
Si vous décidez d'acheter Nestlé en Israël, il est important de savoir qu'il s'agit en réalité d'Osem. Cette entreprise détient 47% du marché des chips, bambas et autres apéritifs, ainsi que 56% du marché des pâtes, et même 74% du marché des laits infantiles. Strauss-Elite, quant à elle, possède 78% du marché du café et 61% du marché du miel. Au total, il y a 85 monopoles en Israël, ce qui est un record au sein de l'OCDE. Cette mainmise des monopoles sur tous les secteurs de l'économie israélienne leur permet de fixer librement les prix les plus élevés.
Des monopoles aussi à l’importation
Israël ne compte que quatre importateurs officiels. Parmi eux, Schestowitz qui importe et distribue de nombreux produits d’entretien et d’hygiène. Ainsi les prix du savon Palmolive ou des dentifrices Colgate et Elmex ou encore des produits Revlon et Neutrogena, sont décidés par le même importateur qui a pu faire signer à ces marques des contrats d’importation exclusifs, lui permettant de se dégager d’importantes marges.
La société Diplomat fait aussi partie de ces importateurs officiels. C’est elle qui règne sur des produits comme les brosses à dents Oral B, les rasoirs Gillette, les shampoings Wella ou Head & Shoulders mais aussi le chocolat Cadbury’s, le Toblerone, les Oreo ou les Pringles. Si le consommateur pense faire jouer la concurrence en achetant une de ces marques plutôt qu’une autre, il n’en est rien puisqu’en amont, c’est Diplomat qui régule les prix, comme bon lui semble.
Les monopoles au niveau des importations expliquent que les prix des produits étrangers n’ont pas baissé avec la hausse du Shekel. Normalement, un shekel fort permet de gagner du pouvoir d’achat sur des produits dont le prix est en Euro ou en Dollar. Mais, ces grands importateurs tout puissants ont préféré augmenter leurs marges plutôt que de répercuter les gains liés à la valeur de la monnaie, sur le prix proposé aux consommateurs.
Ainsi Israël se place à la 6e place des pays où le panier de courses est le plus cher.
Une concurrence muselée, des consommateurs qui n’en finissent plus de payer
Le ras-le-bol des consommateurs israéliens commence à produire des effets mais de manière finalement limitée. Osem a accepté, par exemple, de repousser la hausse de ses prix de quelques mois face à la grogne des consommateurs. Les supermarchés aussi ont décidé de montrer les dents face aux géants agroalimentaires, à l’image de Shufersal qui avait décidé de ne plus commercialiser de produits Tnuva, car il refusait l’augmentation de ses tarifs. Le boycott aura duré quelques mois, puis la chaine a cédé : elle n’avait quasiment plus de produits laitiers à proposer à ses clients. Le serpent qui se mord la queue…une manière de démontrer la puissance des monopoles.
Les gouvernements successifs promettent toujours de casser les monopoles et d’augmenter la concurrence, pour le moment sans résultat concret.
N’oublions pas l’autre domaine dans lequel la concurrence n’existe pas : la banque. L’argent est bien le nerf de la guerre et les partis politiques en ont besoin pour vivre. Casser les monopoles pour les politiques revient à scier la branche sur laquelle ils sont assis en risquant de porter atteinte à leur financement.
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