Israël face à un choc économique : 18 milliards de shekels perdus dans les dix premiers jours de guerre contre l’Iran

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Israël face à un choc économique : 18 milliards de shekels perdus dans les dix premiers jours de guerre contre l’Iran

Israël face à un choc économique : 18 milliards de shekels perdus dans les dix premiers jours de guerre contre l’Iran

Un coût vertigineux pour une guerre hors norme 

La guerre déclenchée entre Israël et l’Iran a plongé l’économie israélienne dans une zone de turbulence inédite. Selon une étude fouillée du cabinet CofaceBdi, spécialisé dans l’analyse de risques économiques, les pertes directes liées au conflit s’élèveraient déjà à 18 milliards de shekels, rien que pour les dix premiers jours de combats. Les dépenses militaires quotidiennes, estimées à plus d’un milliard de shekels par jour, et les destructions d’infrastructures évaluées à plus de 5 milliards, révèlent l’ampleur du choc.

Un pays frappé en pleine fragilité économique

Cette guerre survient alors qu’Israël sort à peine d’une succession de crises économiques majeures : la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, la flambée des taux d’intérêt, l’inflation, la contestation autour de la réforme judiciaire, sans oublier la guerre des « Épées de fer », toujours en cours. Le tissu économique, déjà fragilisé, vacille désormais sous l’effet conjugué du conflit militaire et de l’incertitude géopolitique.

« Aucun secteur n’a été épargné »

Pour Yinon Somekh, analyste principal chez CofaceBdi, le constat est sans appel : « Les conséquences de la guerre n’ont affecté presque tous les secteurs d’activité. » L’interdiction des rassemblements, la fermeture des établissements scolaires, l’arrêt des transports, l’interdiction d’accéder aux lieux de travail – sauf pour les fonctions essentielles – ainsi que le rappel massif des réservistes, ont provoqué une hémorragie économique.
Les petites entreprises, souvent mal capitalisées, sont les plus touchées.

Le déficit budgétaire explose, les impôts pourraient suivre

La guerre ralentit la croissance tout en aggravant le déficit budgétaire, forçant l’État à envisager une hausse des impôts pour absorber le coût du conflit. Plusieurs agences de notation internationales ont déjà alerté sur une possible dégradation de la note de crédit d’Israël, ce qui alourdirait le coût de l’endettement pour l’État comme pour les entreprises.

Un indice de risque en forte détérioration

L’indice de risque économique intégré publié par CofaceBdi affiche désormais un score de 6,54, un niveau qualifié de relativement élevé, en nette détérioration par rapport à 2019 – qualifiée d’« année en or » – avec une baisse de 12 %.

Cette dégradation traduit l’intensité des pressions qui pèsent sur les entreprises israéliennes. Et tout indique que cet indice pourrait encore empirer à mesure que la guerre se prolonge.

Les secteurs les plus vulnérables : construction, restauration, commerce et loisirs

Certains secteurs sont au bord de l’effondrement. Le secteur de la construction, déjà confronté à des taux d’intérêt élevés, à une pénurie chronique de main-d’œuvre, et à la flambée des coûts des matériaux, voit ses chantiers stoppés, aggravant la crise.

Les cafés et restaurants tournent au ralenti, le public limitant drastiquement ses sorties.
Le commerce de détail est sinistré : la plupart des boutiques non essentielles ont fermé, notamment dans l’habillement, l’ameublement ou les fournitures de bureau. Quant aux activités de loisirs et de culture, elles sont quasiment à l’arrêt.

JP Morgan revoit les prévisions budgétaires à la baisse

La banque américaine J.P. Morgan a révisé ses prévisions : le déficit budgétaire israélien devrait atteindre 6,2 % du PIB, contre 5 % auparavant. En cause : les dépenses militaires colossales et la chute des recettes fiscales. Par ailleurs, une pression inflationniste est redoutée, ce qui pourrait retarder une éventuelle baisse des taux directeurs par la Banque d’Israël.

Une bourse paradoxalement en hausse, signe d’un optimisme de façade

Fait surprenant : la Bourse de Tel-Aviv affiche des hausses inédites depuis le début du conflit. Les marchés anticipent une résolution rapide de la menace iranienne, misant sur la résilience historique de l’économie israélienne. Une résilience forgée à travers les crises précédentes – pandémie, instabilité politique, escalades militaires.

Vers un plan de relance post-conflit

Face à l’urgence, le gouvernement a déjà annoncé un plan d’indemnisation pour les entreprises afin de compenser les pertes immédiates. Mais au-delà de cette réponse d’urgence, Israël devra bâtir un véritable plan de reconstruction économique, intégrant des choix difficiles pour contenir la dette et restaurer la croissance.

Vers une hécatombe d’entreprises ?

La guerre aggrave une tendance déjà inquiétante : en 2024, 59 000 entreprises ont fermé leurs portes, contre 37 400 créations – soit un solde négatif de 21 600 entreprises. L’année 2023 avait déjà enregistré 19 000 fermetures nettes. À ce rythme, 2025 pourrait dépasser tous les records de faillites, avec un tissu économique profondément affaibli.

À mesure que le conflit avec l’Iran s’enlise, le coût économique devient une seconde guerre, invisible mais tout aussi destructrice. Israël, habitué à la résilience, devra à nouveau mobiliser intelligence, innovation et rigueur budgétaire pour surmonter une crise aux répercussions historiques.

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