Israël a-t-il raté sa cible à Doha ? L’absence de Khalil al-Hayya aux funérailles de son fils interroge

Actualités, Alyah Story, Antisémitisme/Racisme, Contre la désinformation, International, Israël - le - par .
Transférer à un amiImprimerCommenterAgrandir le texteRéduire le texte
FacebookTwitterGoogle+LinkedInPinterest
Khalil al-Hayya

L’ombre du père absent : et si l’échec israélien à Doha n’était qu’un leurre savamment orchestré ?

Pourquoi Khalil al-Hayya, haut cadre du Hamas, ne s’est-il pas présenté aux funérailles de son propre fils, tué lors de la frappe israélienne à Doha ?
Était-ce par peur d’être visé une seconde fois – ce qui serait l’ultime lâcheté pour un chef terroriste censé incarner la résistance – ou tout simplement parce qu’il a bel et bien été éliminé ce jour-là ? Une chose est sûre : l’ombre du doute plane, d’autant que le Mossad, selon plusieurs sources, n’a pas validé l’opération au moment de son exécution. Ce silence israélien, conjugué à l’absence du père, pourrait bien être l’arme la plus redoutable de cette guerre de l’ombre.

Frappés à Doha, disparus depuis : les six dirigeants du Hamas restent injoignables

La frappe israélienne à Doha, qualifiée trop hâtivement d’“échec” par certains analystes, pourrait bien cacher une toute autre réalité. L’absence remarquée du dirigeant du Hamas Khalil al-Hayya aux funérailles de son propre fils soulève plus de questions qu’elle n’en résout. Et si Israël avait bel et bien atteint sa cible ? Ou, plus subtilement, si l’ambiguïté actuelle servait un objectif stratégique majeur ?

Une absence qui trouble plus qu’elle ne rassure

Le 9 septembre, une frappe attribuée à Israël a visé un bâtiment à Doha, au Qatar, dans lequel plusieurs figures du Hamas auraient tenu une réunion. Parmi les morts confirmés figurent le fils de Khalil al-Hayya, l’un des chefs les plus actifs du Hamas, ainsi que son directeur de cabinet. Pourtant, l’homme visé lui-même — le père, la cible, l’idéologue — ne s’est pas présenté aux funérailles de son propre fils. Pas même un enregistrement. Aucun mot. Aucune apparition publique. Silence radio.

Dans une culture politique où les funérailles sont aussi un acte de communication, une telle absence n’est jamais anodine.

Le narratif du “raté” : une couverture trop parfaite ?

Dès les premières heures ayant suivi la frappe, les médias arabes et pro-Hamas se sont empressés d’affirmer qu’Israël avait échoué à éliminer ses cibles principales. Une rhétorique rodée, presque prévisible : l’ennemi est vivant, Israël a frappé dans le vide, les innocents sont morts. Mais une lecture plus fine — presque mossadienne — oblige à interroger ce narratif, justement trop bien huilé pour ne pas être suspect.

Israël, habitué à garder le silence après ses opérations d’envergure, ne s’est pas vanté d’avoir tué al-Hayya. Pourtant, le profil de la cible, le timing de la frappe et la sophistication de l’opération (tir balistique aérien évitant l’espace aérien arabe) démontrent une planification de très haut niveau. Israël ne s’aventure pas à frapper en territoire qatari — avec tous les risques diplomatiques que cela implique — pour rater volontairement sa cible.

Le Hamas joue-t-il la carte de la dissimulation ?

En l’absence de preuve de vie, le doute est autorisé, voire encouragé. Le Hamas a déjà, par le passé, mis en scène des survivants présumés, avant de confirmer leur mort des semaines plus tard — souvent pour préserver l’effet de sidération ou maintenir la cohésion interne.

Il se pourrait donc que Khalil al-Hayya ait été grièvement blessé, voire éliminé, mais que sa disparition soit dissimulée à dessein.

Pourquoi ? Pour éviter l’effondrement moral des cadres, pour gagner du temps, ou pour préparer une succession. Mais surtout : pour priver Israël de son triomphe médiatique.

L’école du silence : le Mossad comme maître du flou

Israël, et particulièrement ses services spéciaux, ne confirment ni n’infirment jamais une frappe avec des détails opérationnels. La guerre asymétrique contre le Hamas inclut une dimension de guerre psychologique où l’ambiguïté est une arme. Dans cette optique, la non-confirmation devient un message en soi : “Nous savons où frapper, vous ne savez pas ce que nous avons réussi”.

Laisser penser à un “échec”, c’est détourner l’attention, désorienter les survivants, leur faire croire qu’ils sont en sécurité alors qu’ils sont déjà dans le viseur. Il se pourrait que l’absence d’al-Hayya soit volontairement dissimulée par le Hamas, ou encore que le Mossad attende le bon moment pour révéler ce qu’il sait réellement.

Une stratégie du leurre ?

Plusieurs signes renforcent cette hypothèse :

L’accélération des mouvements au sein des cercles diplomatiques qatariens, visiblement secoués par la frappe.
Le mutisme des chefs politiques du Hamas à l’étranger, peu habitués à rester silencieux si longtemps.
Et surtout, le coût diplomatique assumé par Israël : frapper au Qatar, ce n’est pas un geste gratuit. C’est une opération qui exige des résultats.

Selon une enquête du journal L’Express, six hauts dirigeants du Hamas, dont Khalil al-Hayya, Khaled Mechaal (ancien chef du bureau politique du mouvement), et Zaher Jabarine (responsable des opérations en Cisjordanie), se trouvaient dans le bâtiment visé à Doha au moment de la frappe israélienne.
Or, depuis ce jour,
aucun d’entre eux n’a pu être joint, ni par l’AFP, ni par les agences internationales.
Ce silence collectif, inhabituel dans un mouvement habitué à réagir instantanément,
renforce l’hypothèse d’un succès israélien partiellement dissimulé, ou à tout le moins d’un coup psychologique majeur.

Dans une guerre où l’image du martyr est brandie comme un étendard, l’absence totale de communication visuelle ou sonore de ces figures centrales du Hamas interroge — et inquiète leurs propres rangs.

Une guerre de récits, et Israël pourrait bien avoir l’avantage

À l’heure où l’opinion publique cherche à classer les opérations comme des “succès” ou des “échecs”, la réalité du terrain est infiniment plus subtile. L’absence d’un père aux funérailles de son fils, dans un contexte tribal et idéologique comme celui du Hamas, n’est jamais neutre. Elle est soit la preuve d’un désaveu, soit celle d’une incapacité.

Et si cette incapacité était… définitive ?

Ce que le Hamas appelle “survie”, Israël pourrait l’appeler discrétion tactique. Et dans les couloirs feutrés du renseignement, ceux qui se taisent sont souvent les plus proches de la vérité.

Vos réactions

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A voir aussi