Le bâtiment 35 à Hebron en Israël : l’immeuble où les victimes du terrorisme s’accumulent depuis 40 ans

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Le bâtiment 35 en Israël : l’immeuble où les victimes du terrorisme s’accumulent depuis 40 ans

Le bâtiment 35 : l’immeuble tranquille de Kiryat Arba devenu théâtre de tragédies

Un immeuble ordinaire, un passé insoutenable

Quiconque passe devant le bâtiment 35 à Kiryat Arba remarque l’herbe verte qui l’entoure, les allées simples et l’atmosphère paisible d’un quartier où les habitants se saluent avec bienveillance.
Rien, absolument rien, ne trahit l’ampleur de la fracture intime qui a traversé cet immeuble au fil des décennies.
Pourtant, ce bâtiment modeste concentre plus de drames terroristes qu’aucun autre lieu de la région. Il en a été le témoin muet, le réceptacle involontaire, la mémoire comprimée dans le béton.

C’est ici que vivait Aharon Cohen, âgé de 71 ans, assassiné le mardi 18 novembre 2025 lors de l’attaque du carrefour de Gush Etzion. L’après-midi, deux terroristes ont foncé en voiture sur un groupe de civils, puis sont sortis du véhicule armés de couteaux.
Aharon Cohen est tombé sous leurs coups, trois autres personnes ont été blessées. Ce nouveau meurtre a ramené une vérité sombre : ce bâtiment est marqué depuis plus de quarante ans par des assassinats terroristes.

Une litanie de noms, tous hébergés entre les mêmes murs

Batsheva Sadan, fille du rabbin Eliyahu et de Dina Horowitz assassinés en 2003, a pris la parole lors de la cérémonie en hommage à la dernière victime. Elle a révélé publiquement ce que peu de gens savaient. Elle a déclaré : « Dans ce bâtiment résidaient encore sept autres personnes dont la vie fut arrachée par des terroristes. »

Elle a ensuite déroulé, avec une précision glaçante, l’histoire tragique des habitants successifs du bâtiment 35.
Elle a dit : « Dans ce bâtiment se trouvait Yehoshua Suloma, immigrant du Danemark, étudiant à la yeshiva Nir, tué à Hébron en 1980 par des terroristes.
Dans ce bâtiment avaient résidé Efi et Yaron Ungar, un jeune couple charmant, assassinés en 1996 de retour d’un mariage, laissant deux enfants en bas âge.
Dans ce bâtiment vivaient aussi le rabbin Eli et sa femme Dina Horowitz, qui en 2003 dans la nuit de Shabbat virent des terroristes pénétrer chez eux et les assassiner ensemble.
Dans ce bâtiment vivaient Yaakov et Nethanel Litman, père et fils, tués en 2015 alors qu’ils se rendaient à un événement familial de Shabbat, par des terroristes.
Et dans ce bâtiment vivait Aharon Cohen, qui aujourd’hui rentrait chez lui et fut assassiné par des terroristes cruels. Que leur mémoire soit bénie. »

En un seul lieu, les années 1980, 1996, 2003, 2015 et 2025 convergent, chacune portant une blessure infligée par le terrorisme palestinien. La répétition n’est pas seulement statistique : elle dit quelque chose de la géographie de la menace, de la résilience d’une communauté et du poids des années.

L’attaque du 18 novembre 2025 : une nouvelle page noire

L’attaque s’est déroulée en plein jour, au carrefour de Gush Etzion, un point souvent ciblé en raison du passage quotidien de civils. Deux terroristes ont percuté des civils avec leur véhicule avant de descendre armés de couteaux. L’intervention rapide des forces israéliennes a permis de neutraliser les deux assaillants, mais Aharon Cohen n’a pas survécu. L’armée a ensuite bouclé plusieurs villages voisins de la brigade Etzion pour éviter toute fuite ou repli d’autres complices.

La municipalité de Kiryat Arba-Hébron a publié un communiqué sobre et déchirant :
« La Maison de Kiryat Arba-Hébron baisse la tête et partage le deuil de la famille Cohen, suite au meurtre par les fils de l’injustice de Aharon Cohen, résident de Kiryat Arba-Hébron, un des anciens de la ville. Au nom de tous les habitants de la ville, nous adressons nos condoléances sincères à la chère famille et lui offrons une accolade chaleureuse et enveloppante en ce moment difficile. »

Le bâtiment 35 n’est pas un symbole : il est une réalité

Ce lieu n’a rien d’un mémorial. Il n’a pas été conçu pour porter la charge d’une histoire collective. Il est fait de murs simples, d’escaliers étroits, de fenêtres ordinaires. C’est précisément ce contraste qui rend la vérité encore plus crue.
Comment un immeuble anodin accumule-t-il tant de destins fracassés ?

La réponse est dans la géographie, dans les décennies de violence, dans la proximité d’Hébron, dans la volonté des habitants de vivre malgré tout, même au cœur d’une zone éprouvée. Le bâtiment 35 n’est ni un symbole ni une exagération. Il est un fait. Une adresse où la vie a persisté malgré les coups répétés de ceux qui rêvent de briser l’existence juive en Judée.

Un immeuble devenu malgré lui un livre d’histoire

La répétition à cette échelle n’existe dans aucun autre immeuble du pays. Le bâtiment 35 est devenu involontairement un miroir tragique de quatre décennies de terrorisme. Un immeuble d’herbe verte où la vie continue, où les enfants jouent, où les voisins discutent.

Un lieu qui oblige à regarder la réalité en face

L’histoire du bâtiment 35 est celle d’Israël dans sa version la plus nue : une normalité apparente, une douceur quotidienne, une herbe verte, et par-dessus tout, une persistance héroïque malgré des attaques répétées.
Les habitants de Kiryat Arba vivent depuis des décennies entre ancrage et menaces, entre routine et tragédie. Ils continuent pourtant de marcher sur ces chemins simples et aimables, exactement comme le décrivait Batsheva Sadan.

Aharon Cohen est devenu, à son tour, un nom gravé dans la mémoire du bâtiment 35. Un immeuble qui relie des décennies de douleur, mais aussi une immense détermination à rester debout.

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