Giorgio Agamben et Levinas : le détail et le tout
Giorgio Agamben fait figure de philosophe politique majeur des temps contemporains. Retour sur une œuvre où l’ordre politique est réinscrit dans l’épaisseur historique de ses origines théologiques et où les notions de « dispositif », de « commandement » et de « destitution », qui infusent largement pensées et pratiques politiques radicales contemporaines.
Ses écrits offrent deux versants : d’une part un opus majeur, « Homo Sacer », dont l’intégrale a été récemment publiée sous la forme d’un imposant volume de plus de mille trois cents page. Mais d’autre part une multiplicité d’opus mineurs s’attach à un point, une question, une notion, textes dont la vertu singulière est souvent de donner à l’apparence du détail la forme du tout. Entre autre et pas exemple sur Emmanuel Levins.
Ce dernier livre prévu par l’auteur qui voyait son état de santé décliner juste avant sa mort, montre l’importance qu’Emmanuel Levinas avait prise dans sa philosophie.
Le sommaire, constitué de textes “bruts” ou sans ambages, montre parfaitement les multitudes d’angles que cette pensée inspirait à Miguel Abensour.
Une pensée qu’il imaginait comme l’une des plus libres qui soient, y compris sur des questions aussi délicates qu’inextricables qui se posaient en son temps et se posent toujours.
Avec Levinas l’auteur prouve que penser l’utopie tient d’une « hypothèse d’un mal élémental ». Existe là une « an-archie entre métapolitique et politique ».
Le pari est fait que le temps est venu de proposer une lecture qui se tienne à l’écart des idéologies du jacobinisme et du léninisme. L’auteur en confrontant le projet jacobin à Spinoza dévoile une nouvelle constellation dans laquelle le recours à la crainte le cède à l’espoir.
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