Chaos au Népal : 200 Israéliens bloqués au cœur d’une insurrection sanglante -vidéo-

Actualités, Alyah Story, Antisémitisme/Racisme, Contre la désinformation, International, Israël - le - par .
Transférer à un amiImprimerCommenterAgrandir le texteRéduire le texte
FacebookTwitterGoogle+LinkedInPinterest
Chaos au Népal : des Israéliens bloqués au cœur d’une insurrection sanglante

Chaos au Népal : des Israéliens bloqués au cœur d’une insurrection sanglante

Alors que le Népal est secoué par une vague de révolte inédite menée par la jeunesse contre la corruption et la censure, des centaines de voyageurs israéliens sont coincés à Katmandou et dans les montagnes. Tandis que des coups de feu retentissent dans les rues, la panique monte. Le foyer Habad devient un refuge de fortune pour ceux qui parviennent à rejoindre la capitale.

Un soulèvement générationnel brutalement réprimé

Depuis plusieurs jours, le Népal est entré dans une spirale de violence. Tout est parti d’une décision gouvernementale de suspendre les réseaux sociaux, officiellement pour « protéger l’unité nationale ». En réalité, cette mesure a été perçue comme une tentative de bâillonner une jeunesse exaspérée par la corruption endémique, les privilèges des élites, et l’incapacité des autorités à garantir les libertés fondamentales.

Le pays a alors basculé. Les manifestations ont enflé à une vitesse vertigineuse. À Katmandou, Itahari, et dans d’autres grandes villes, les jeunes ont envahi les rues. Le slogan qui résonne sur les murs comme sur les lèvres : « Ce n’est pas Internet qu’il faut censurer, c’est la corruption qu’il faut éliminer. »

Des milliers de jeunes, organisés, mobiles, galvanisés par la colère, ont envahi les artères de Katmandou, de Pokhara et d’Itahari. Ils ne réclament pas seulement la liberté d’expression : ils veulent renverser un système qui les méprise. « Ce n’est pas Internet qu’il faut censurer, c’est les voleurs qu’il faut arrêter », criait un manifestant devant le Parlement.

Mais la réponse du pouvoir a été implacable. Balles réelles. Gaz lacrymogènes. Arrestations massives. Selon l’Associated Press, au moins 17 morts ont été recensés. Reuters évoque 19 victimes, tandis qu’Al Jazeera confirme l’usage de la force létale par les autorités contre des manifestants non armés. Le silence du Premier ministre népalais alourdit l’atmosphère : il se terre, pendant que le pays s’enfonce dans le sang.

Des Israéliens pris au piège de la révolte

Dans ce climat délétère, environ 200 Israéliens ont trouvé refuge dans le foyer Habad de Katmandou. Des dizaines d’autres sont encore dispersés dans les montagnes, bloqués sur les sentiers de trekking devenus impraticables ou interdits. Les routes sont coupées, les taxis refusent de circuler.

Yonatan, jeune voyageur, raconte : « Le chauffeur de taxi m’a prévenu qu’il y aurait du grabuge, j’ai cru qu’il plaisantait. » Il ne plaisantait pas.

Gilad, accompagné de sa fille, se veut rassurant : « L’ambiance est bonne, nous ne sommes pas au top . » Une phrase qui dit tout du décalage entre l’expérience israélienne de l’insécurité — presque normalisée — et la gravité d’une insurrection étrangère dont l’issue est incertaine.

Certains, notamment des Israéliens venus faire leur “post-army trip”, continuent de minimiser les risques. Mais la situation se dégrade rapidement. Des coups de feu ont été entendus à proximité de lieux fréquentés par les touristes. Les diplomates israéliens suivent la situation de près, mais aucune évacuation n’est encore organisée. Les communications restent possibles, mais fragiles. Le gouvernement népalais a annoncé ce matin lever l’interdiction des réseaux sociaux, mais la rue, elle, n’est pas prête à se calmer.

Un foyer Habad devenu abri de fortune

Dans un quartier central de Katmandou, le foyer Habad s’est transformé en bulle protectrice. Ce lieu qui, en temps normal, accueille les routards israéliens pour le Shabbat ou les fêtes, est devenu une sorte de base arrière, où l’on se regroupe, où l’on s’informe, où l’on espère.

Ce n’est pas la première fois que les Habad sont les derniers remparts dans le chaos — mais cette fois, la situation semble encore plus confuse. Des dizaines de jeunes attendent que la sécurité revienne, d’autres prient, d’autres encore s’organisent pour aider ceux restés dans les montagnes, là où ni la police ni l’armée ne vont.

Le Népal, paradis perdu ?

Le Népal, pays des dieux et des sommets, pays refuge pour des milliers d’Israéliens chaque année, se transforme sous nos yeux en zone à risques. Ce n’est plus seulement une crise politique : c’est un séisme générationnel, porté par une jeunesse qui n’a plus peur de mourir pour réclamer de vivre libre.

Dans cette tempête, les touristes deviennent témoins malgré eux, parfois otages des convulsions d’un monde en mutation. Et derrière chaque anecdote de routard se cache l’écho d’un effondrement : celui d’un pays pacifique qui découvre sa propre rage, et d’une diplomatie israélienne qui devra, une fois encore, faire face à l’urgence dans un théâtre d’ombres et de flammes.

Vos réactions

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A voir aussi