
La Fabrication du Réel
de Caroline Hoctan : un labyrinthe initiatique au cœur de l’invisible
Et si le réel n’était qu’une illusion soigneusement scénarisée ?
Avec La Fabrication du Réel, Caroline Hoctan signe un roman vertigineux, un objet littéraire rare, une traversée abyssale entre littérature, métaphysique et espionnage. Un roman qui ne se lit pas, mais se respire, s’absorbe, se médite.
Une narration hors du temps, hors du genre
Le narrateur, sans nom, sans âge, sans genre défini, découvre dans les affaires de son père défunt une photographie énigmatique et une carte de visite.
Cette relique banale déclenche une série de bouleversements : effractions, filatures, menaces à peine voilées. Mais ici, nul thriller classique : l’auteure désamorce tout réalisme pour mieux installer son lecteur dans une quête existentielle, à mi-chemin entre Schopenhauer, Borges et Philip K. Dick.
L’histoire débute à “Lutèce”, dans un Paris fatigué, quasi post-apocalyptique, dévoré par la vacuité et les algorithmes. Très vite, le récit glisse : les espions travaillent pour “l’Otanie”, et le siège de la CIA devient un sanctuaire spirituel où culmine l’expérience intérieure.
Loin de tout naturalisme, c’est un voyage mystique sous couverture romanesque. Le roman n’est pas une autofiction, mais une onto-fiction : un miroir de l’être pur, débarrassé de ses enveloppes sociales et biologiques.
Des références subtiles, une langue habitée
Caroline Hoctan n’écrit pas pour plaire. Elle écrit pour faire apparaître ce que l’on ne voit pas. Le style est ciselé, presque calligraphique, ponctué de réflexions philosophiques, d’accélérations poétiques, de digressions flamboyantes. Elle ressuscite une tradition du roman initiatique qu’on croyait perdue.
L’ombre de Hermann Hesse plane (et d’ailleurs, l’exergue est un extrait de Demian), tout comme celle des maîtres gnostiques et des romanciers de l’absolu.
Le texte est dense, crypté, parfois déroutant. Mais c’est justement là sa beauté. On lit La Fabrication du Réel comme on déchiffre un manuscrit ancien, avec une fièvre qui monte à chaque page, jusqu’à l’apparition finale devant la sculpture Kryptos, au siège même de la CIA – véritable moment d’illumination romanesque.
Une œuvre contemporaine… et hors du temps
En creux, c’est aussi un livre sur la littérature elle-même, sur sa capacité à ouvrir des mondes parallèles et à transmuter les mots en forces magnétiques. Hoctan interroge notre rapport au langage, à la narration, à ce que nous nommons “réalité”. À l’ère des IA et du storytelling permanent, elle oppose une forme de résistance intérieure : celle d’une conscience en marche, au cœur d’un monde devenu théâtre d’ombres.
Pourquoi il faut lire ce livre absolument
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Parce qu’il ne ressemble à rien d’autre.
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Parce qu’il nous prend à revers, là où l’on attendait une enquête, il nous donne une révélation.
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Parce qu’il parle à l’âme, sans jamais oublier le corps.
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Parce qu’il redonne à la littérature ce pouvoir d’ébranlement mystique et politique.
un livre-miroir, un livre-portail
La Fabrication du Réel est un roman total, à la fois roman d’espionnage, récit de filiation, traité mystique et manifeste littéraire. Il nous dit que la réalité est peut-être un code. Et que pour l’interpréter, il faut consentir à perdre pied. En refermant ce livre, on comprend enfin cette phrase sibylline :
“Ce que nous appelons réalité est peut-être la fiction la plus aboutie jamais écrite.”
Disponible chez Tinbad éditions – ISBN 979-10-96415-74-8
Vente à la FNAC
Un bijou à offrir à ceux qui ne se contentent pas de lire… mais qui veulent comprendre.
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