Fake news mondiale : Daech n’a jamais soutenu Zohar Mammadani, le nouveau maire musulman de New York

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Fake news mondiale : Daech n’a jamais soutenu Zohar Mammadani, le nouveau maire musulman de New York

L’État islamique soutient-il vraiment Zohar Mammadani ? La vérité sur une manipulation virale

 Une prétendue lettre de soutien de Daech au nouveau maire de New York secoue les réseaux

Depuis vingt-quatre heures, une « lettre de soutien » attribuée à l’organisation terroriste État islamique (EI) circule à grande vitesse sur les réseaux sociaux. Le document, relayé par une multitude de comptes, prétend que Daech aurait publiquement adoubé Zohar Mammadani, le nouveau maire musulman de New York.

Mais cette lettre, dont la rhétorique et la mise en forme rappellent les communiqués habituels de l’organisation, est une pure invention. Aucun organe officiel de Daech n’a jamais publié un tel texte. Il s’agit d’une manipulation numérique, orchestrée pour discréditer Mammadani et semer la confusion autour de son élection historique.

 L’origine d’une fausse lettre qui a enflammé la toile

Tout a commencé par la diffusion d’une image imitant les formats habituels de l’État islamique, accompagnée d’un texte félicitant « le frère Mammadani » pour sa victoire électorale et se réjouissant « qu’un musulman gouverne enfin la capitale du monde occidental ».

Très vite, des internautes ont relayé ce prétendu communiqué comme une preuve du lien entre l’élu et les milieux islamistes. Plusieurs comptes d’extrême droite, aux États-Unis comme en Europe, ont amplifié la rumeur pour en faire un argument politique.

Des analystes en cybersécurité ont pourtant rapidement identifié des incohérences dans la typographie, la langue et la diffusion : l’image provenait d’un forum anonyme et non des canaux officiels utilisés par les sympathisants de Daech.

 En réalité, l’État islamique a condamné Zohar Mammadani

La vérité est bien différente. Loin de soutenir Zohar Mammadani, l’État islamique l’a publiquement désavoué. Dans un message authentifié par plusieurs spécialistes du terrorisme islamiste, le groupe a critiqué ses « positions impies » et ses « concessions aux valeurs occidentales », en particulier son soutien à la communauté LGBT et ses appels à la coexistence religieuse.

Les mots utilisés par Daech sont sans équivoque : Mammadani est qualifié de « traître à l’islam » et de « serviteur de la laïcité américaine ». Cette hostilité de l’organisation terroriste à son égard ne date pas d’hier. Dès sa campagne, le candidat avait assumé son identité musulmane tout en défendant des causes progressistes, notamment le mariage homosexuel et la lutte contre les discriminations.

Une rumeur fabriquée pour miner la crédibilité du premier maire musulman de New York

Cette désinformation illustre la manière dont les réseaux sociaux peuvent transformer un faux document en arme politique. La viralité de la prétendue lettre de Daech repose sur la peur et les clichés : associer un musulman élu à un groupe terroriste suffit à déclencher un torrent de suspicion.

Zohar Mammadani, connu pour son discours d’unité, a réagi avec fermeté :
« Ceux qui propagent ces mensonges ne s’en prennent pas à moi, mais à l’idée même qu’un musulman puisse servir tous les citoyens de New York. »

Son entourage a dénoncé une campagne de diffamation raciste, alimentée par des comptes automatisés et des influenceurs hostiles à son élection.

Les experts alertent sur une guerre informationnelle ciblée

Selon plusieurs analystes de la désinformation, cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large visant à polariser l’opinion américaine. Des campagnes similaires ont déjà visé des élus issus de minorités, notamment lors des élections locales et fédérales.

Un chercheur en communication politique de l’université Columbia estime que « les faux communiqués de groupes terroristes sont devenus une arme rhétorique efficace : ils exploitent la peur du terrorisme pour délégitimer toute figure musulmane qui accède au pouvoir ».

Les plateformes, de leur côté, peinent à contenir la propagation de ce type de montage.

Entre haine et ignorance, une société en tension

L’affaire Mammadani illustre l’extrême fragilité du débat public à l’ère numérique. Une simple image truquée suffit à déclencher une tempête politique. Mais elle révèle aussi la résistance d’une partie de la société américaine à l’idée de diversité religieuse et politique.

Mammadani, lui, refuse de se laisser intimider. Il a conclu sa déclaration par ces mots : « Ma foi m’inspire la justice et la tolérance. Je continuerai à servir tous les New-Yorkais, sans exception. »

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