Yifat Tomer-Yerushalmi : Soupçonnée d’avoir simulé son suicide pour effacer des preuves, elle comparaît à distance

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Yifat Tomer-Yerushalmi : Soupçonnée d’avoir simulé son suicide pour effacer des preuves, elle comparaît à distance

Yifat Tomer-Yerushalmi : une audience sous tension et une santé fragile

 L’ancienne procureure militaire générale comparaît à distance

Le tribunal de district a accepté ce matin la demande de l’ancienne procureure militaire en chef, la générale de division Yifat Tomer-Yerushalmi, de ne pas se présenter physiquement à son audience et d’y participer par visioconférence. Les juges ont tenu compte de « son état de santé », invoqué par ses avocats, pour autoriser cette procédure exceptionnelle.

La police israélienne a, de son côté, sollicité une nouvelle prolongation de sa détention, après celle déjà décidée mardi pour une durée de trois jours. Le motif évoqué reste le même : la crainte que l’intéressée, si elle était relâchée, entrave le cours de la justice et détruise des preuves.

Selon les informations diffusées hier soir  les enquêteurs soupçonnent désormais Tomer-Yerushalmi d’avoir mis en scène une tentative de suicide en début de semaine pour se débarrasser de son téléphone portable, pièce centrale dans le cadre de l’enquête ouverte contre elle.

Une enquête sensible et des soupçons de manipulation

L’affaire, déjà explosive au sein des institutions judiciaires israéliennes, prend un tour plus dramatique encore avec cette accusation de simulation. L’ancienne cheffe de la justice militaire, figure influente et respectée du système, est soupçonnée d’avoir orchestré sa propre détresse pour effacer des données compromettantes.

Lors de la précédente audience, la magistrate avait déjà été présentée comme « dangereuse » pour le bon déroulement de l’enquête. Le tribunal avait alors décidé de la maintenir en détention, tout en ordonnant une surveillance médicale continue, compte tenu de la fragilité psychologique alléguée.

Une affaire qui secoue la Knesset

Parallèlement, ce mercredi matin, une réunion conjointe des commissions de la Constitution, du Droit et de la Justice, ainsi que des Affaires étrangères et de la Défense, s’est tenue à la Knesset pour examiner la situation « sur le terrain yéménite » et les ramifications politiques et judiciaires de l’affaire.

Le conseiller juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, avait été convié à participer à cette discussion. Mais ce dernier a officiellement décliné l’invitation, expliquant que la tenue de cette session parlementaire « conduirait très probablement à entraver l’enquête ».

Dans une lettre adressée aux membres de la commission, Baharav-Miara a écrit :

« Après consultation avec les responsables de l’enquête et du parquet, la tenue de cette discussion risquerait fort de perturber l’enquête et de biaiser la procédure pénale, intentionnellement ou non. »

Et d’ajouter :

« L’expérience a prouvé qu’une telle exposition publique, au stade actuel, pourrait compromettre les investigations. »

Le procureur général a précisé qu’aucun détail supplémentaire ne pouvait être communiqué à ce stade, l’enquête étant toujours en cours.

Entre santé, pouvoir et justice

Ainsi, tandis que Tomer-Yerushalmi poursuit sa défense derrière un écran, le pays tout entier observe le spectacle déroutant d’une ancienne haute magistrate désormais prise dans l’engrenage qu’elle servait autrefois.

Cette audience, tenue à distance et sous surveillance, illustre à quel point le système judiciaire israélien traverse une crise interne sans précédent : celle où la ligne entre autorité et culpabilité, entre justice et politique, devient de plus en plus ténue.

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