Israël : Le propriétaire de Change accusé d'avoir blanchi plus d'un milliard de shekels

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Israël : Le propriétaire de Change accusé d'avoir blanchi plus d'un milliard de shekels

Accusation de blanchiment d’un milliard de shekels visant le propriétaire d’un « change »

Sous les dorures de deux somptueuses salles de fête à Tayibe, une mécanique bien rodée de blanchiment d’argent sale : Rada Aqaik, interdit d’exercer, aurait orchestré un empire financier illégal dépassant le milliard de shekels, dissimulé derrière le nom de son épouse. Change, événements et montages opaques : une affaire explosive qui lève le voile sur les failles de la régulation israélienne et les détournements massifs de fonds non déclarés.
Le cœur de l’accusation, c’est qu’ils auraient fait transiter plus d’un milliard de shekels par le biais de ce bureau de change, sans justifier clairement l’origine des fonds ni déclarer les bénéficiaires réels.

Un homme mis en cause

Les autorités israéliennes ont déposé cette semaine un acte d’accusation lourd à l’encontre de Rada Aqaik, résident de la ville de Tayibe (Israël), poursuivi pour blanchiment de capitaux.
Selon l’acte, les faits concernent un montant estimé à 1,1 milliard de shekels sur un peu moins de cinq années. 

Le montage allégué

Le dossier accuse Aqaik d’avoir, malgré une condamnation antérieure pour trafic d’armes – ce qui lui interdisait légalement de diriger une maison de change – fait enregistrer sa femme, Rim Aqaik, comme dirigeante de la société. En réalité, affirme l’accusation, c’est lui qui en aurait exercé le contrôle effectif. « Rim a été enregistrée comme propriétaire du change, mais en pratique seule la façade », lit‑on dans le texte. 

Selon l’acte d’accusation du parquet du district centre, Rim Aqaik s’était présentée auprès d’une grande banque israélienne pour ouvrir un compte en devises. Les fonctionnaires de la banque auraient exprimé des doutes : « ils ont suspecté qu’elle ne maîtrisait pas le domaine et que son époux dirigeait l’affaire dans l’ombre ». Face à ce refus, le montage se serait renforcé. 

Des acquisitions massives et opaques

Toujours d’après l’accusation, Aqaik aurait fait l’acquisition, il y a environ huit ans, de 30 % des actions d’une société de change à Rishon LeZion. Cinq ans plus tard, un proche aurait acheté les parts restantes. Le fait : Rim Aqaik aurait formellement géré la société, tandis que le pouvoir réel était détenu par son époux. 

Parallèlement, l’acte indique que, il y a quatre ans, Aqaik et son complice ont investi 14 millions de shekels dans la construction d’une salle de réception à Tayibe. Puis ils en ont inauguré une seconde, pour un montant de 24 millions de shekels. Cette diversification visait, selon le parquet, à dissimuler des recettes : « ils n’ont pas déclaré plus de 20 millions de shekels de revenus issus des événements tenus dans les salles ». 

Nature précise des infractions

L’acte d’accusation impute à M. Aqaik, à son épouse et à leur associé des infractions de fraude et de blanchiment d’argent d’une ampleur d’environ 1,1 milliard de shekels, correspondant à des opérations liées à des « enregistrements mensongers ». 

En outre, le parquet a déjà procédé à la saisie de biens immobiliers dont la valeur s’élève à plusieurs dizaines de millions de shekels, selon l’acte de mise en accusation. Parmi ces biens, figurent notamment les deux salles de réception construites à Tayibe. 

Pourquoi cette affaire est‑elle significative ?

L’importance de ce dossier tient à plusieurs éléments. D’abord, le montant évoqué — plus d’un milliard de shekels — place l’affaire parmi les plus élevées en matière de blanchiment en Israël. Ensuite, elle met en lumière les mécanismes de contournement des régulateurs (enregistrement d’une proche comme dirigeante), et l’intégration de recettes issues de salles de réception dans un montage financier opaque lié au change.
Enfin, elle révèle la vigilance accrue des établissements bancaires et des autorités de régulation dans le secteur des devises.

Ce qu’il reste à savoir

Ne sont pas encore publiquement disponibles les détails relatifs aux enquêteurs : comment ont‑ils découvert l’affaire, quels sont les flux exacts des fonds, et quelles seront les conséquences pénales pour les différentes parties. Le procès devrait fixer les responsabilités individuelles et les peines encourues.

Cette affaire illustre de façon crue comment un professionnel du change, sous couvert d’un montage légal, peut accumuler d’importants flux non transparents. Elle signale aux acteurs du secteur et aux contrôleurs la nécessité d’une froide vigilance. Aucun calendrier de procès ou de jugement n’a encore été rendu public.

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