Des rituels occultes d’Israël dévoilés à la lumière et dénoncés à la Knesset

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Des rituels occultes d’Israël dévoilés à la lumière et dénoncés à la Knesset

Les rituels occultes d’Israël dévoilés à la lumière

Une onde de choc nationale

C’est un séisme moral et institutionnel qui ébranle Israël depuis la publication, fin avril 2025, d’une enquête explosive dans le quotidien Israel Hayom.

Derrière des portes closes, dans des maisons ordinaires ou des institutions respectées, des enfants auraient été victimes de tortures rituelles, d’abus sexuels organisés, de sévices déguisés sous les oripeaux d’un mysticisme dévoyé.

La voix d’Emunah – un nom d’emprunt chargé d’ironie, puisqu’il signifie « foi » – est l’une des premières à se briser publiquement.
Dans un récit glaçant livré au journaliste Noam Barkan, elle raconte les viols répétés qu’elle dit avoir subis dès l’enfance, orchestrés au sein de cérémonies à l’allure religieuse.
Des « événements » au cours desquels on récitait des versets bibliques, où l’on invoquait des forces prétendument supérieures, le tout dans un cadre structuré et secret.
« C’était toujours très très étrange. Comme s’il y avait une logique interne, mais c’était tellement fou », confie-t-elle dans un souffle.

Des victimes entendues au sommet de l'État

Dans les semaines qui ont suivi, la Knesset a ouvert ses portes à ces femmes jadis réduites au silence. Leurs récits sont similaires : humiliations répétées, violences sexuelles, tortures psychologiques, inceste, privations, enfermements, souvent avec la complicité de proches ou d’inconnus « aux visages découverts », comme le relate Yael Shitrit.

Devant la Commission des femmes de la Knesset, elle a livré un témoignage glaçant.
« Vous n’avez aucune idée de ce que sont les abus rituels. Le cerveau humain ne peut même pas le concevoir. Vous ne pouvez pas imaginer ce que signifie programmer une fillette de trois ans, la soumettre à des viols et à du sadisme, jusqu’à ce qu’elle puisse faire tout ce qu’on lui demande, sans que personne ne le remarque », a-t-elle déclaré.
Elle a décrit les cercles d’hommes nus, les chaînes de rituels, les enfermements, l’horreur mise en scène et répétée. « Ce n’était pas un acte de démence ponctuel, c’était structuré, et c’était toléré. »

Ces cérémonies avaient lieu dans des maisons de famille, des synagogues, des yeshivot, parfois même dans des établissements publics. Le détail le plus troublant reste la possible implication de figures respectées : éducateurs, médecins, policiers, voire anciens députés.

Yael Ariel affirme avoir recueilli des dizaines de témoignages qui pointent directement des figures publiques. « Des médecins, des enseignants, des officiers de police, des députés – certains toujours en poste – ont participé à ces rituels. Les femmes racontent les mêmes gestes, les mêmes schémas », déclare-t-elle. « J’ai déposé plainte. Quelques mois plus tard, l’affaire a été classée sans suite. Sans explication. »

Les témoignages entendus en juin 2025 à la Knesset ont provoqué un électrochoc. Plusieurs députés ont quitté l’hémicycle en pleurs. D’autres ont promis que toute la lumière serait faite sur ces actes. Le Premier ministre a déclaré que la police et les services de renseignement « prennent l’affaire au sérieux » et a confirmé l’ouverture de plusieurs enquêtes.

Naama Goldberg, de l’ONG Lo Omdot MeNeged, souligne : « Les survivantes racontent des histoires invraisemblables, mais elles sont souvent cohérentes. Il s’agit de structures, de rituels codifiés, de stratégies pour briser l’enfant. »

Une emprise qui dépasse l’enfance

Les abus ne s’arrêtaient pas à l’enfance. Les femmes qui ont témoigné ont affirmé avoir été maintenues sous emprise durant toute leur vie. Certaines participaient encore adolescentes à des cérémonies, parfois filmées. D’autres, adultes, disaient encore subir. « Ce que tu as commencé, tu dois le finir. Ce que Dieu a exigé de toi petite, tu dois l’assumer grande », leur disaient les bourreaux. Le langage mystique servait de fil à la soumission.

Ce n’était pas un crime passager, mais une domination durable. Le statut de victime ne libérait pas. Il enfermait. L’emprise continuait. L’âge ne défaisait pas la programmation.

Une destruction psychique organisée

Selon Naama Goldberg, ces actes relèvent d’un véritable projet psychique. « Ils décrivent des viols collectifs, parfois filmés, usage de drogues, symbolisme rituel. »
L’objectif ? Créer des êtres soumis, dociles, sans conscience ni mémoire.

Danny Brom, directeur de l’Israel Trauma Coalition, explique que « exposer un enfant à des violences extrêmes dans un cadre rituel entraîne une dissociation durable. La souffrance devient un rituel inversé de rédemption, une prison mentale. »

Derrière l’horreur, il y a une doctrine : abolir les interdits, transgresser les lois morales, corrompre l’innocence pour en faire une offrande perverse. Le mal devient une élévation, une ascension par l’abîmement de l’autre.

Le spectre ancien de Baal

Le nom de Baal, ancienne divinité cananéenne, resurgit dans plusieurs récits. Dieu de la pluie et de la fertilité, il était jadis honoré par des sacrifices humains, notamment d’enfants.
« Ils ont bâti les hauts lieux de Baal pour y brûler leurs fils à l’offrande », dénonce le prophète Jérémie (19:5).

Dans le culte de Baal, on cherchait à acheter la clé du ciel au prix du sang. Ce qui était autrefois condamné par les prophètes revient aujourd’hui comme un écho sombre. Non plus dans des temples païens, mais dans des maisons, des institutions, des cœurs humains pervertis.

C’est cette inversion de l’offrande – l’enfant donné non pour Dieu, mais pour le mal – que dénoncent les survivantes. Une logique sacrificielle, ancienne, revenue se glisser dans les failles d’une société contemporaine.

Aujourd’hui, elles brisent le silence. Et ce que leur cri met à nu, c’est peut-être la chose la plus effrayante de toutes : le mal peut se répéter, s’habiller des mots de la foi, et survivre tant que personne ne le regarde en face.

Sources :

  • Israel Hayom (23 avril 2025) – ‘Bottom of darkness: Children raped in ritual ceremonies expose the horrors’ (Noam Barkan) : un long reportage d’enquête avec des témoignages d’Emunah et d’autres victimes. 

  • Haaretz (4 juin 2025) – ‘Survivors Testify to Knesset About Childhood Sexual Abuse Network in Religious Ceremonies’ : détaille les auditions à la Knesset, la gravité des abus rituels et le silence institutionnel. 

  • Anadolu Agency (3 juin 2025) – ‘Israeli women report abuse in ‘sadistic sexual rituals’ by Knesset members’ : met en lumière l’identification de responsables, médecins, policiers et députés, et la fermeture de certaines enquêtes policières. 

  • Shafaq News (5 juin 2025) – ‘Israeli Knesset hears harrowing testimonies of ritual sexual abuse of minors’ : synthèse des auditions, rituels de torture, privations et symbolisme, ainsi que la réaction de la police. 

  • Jerusalem Post (3 juin 2025) – ‘Survivors testify: MKs participated in sadistic sexual “rituals” involving minors’ : précise les actes décrits, les types de participants, et inclut des citations directes des victimes. 

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