Photographe juif : Le pictorialisme de Laurent Benaïm

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Le pictorialisme de Laurent Benaïm

Laurent Benaim photographe

Laurent Benaim photographe

Laurent Benaïm poursuit deux buts : montrer la force du désir et l'incroyable diversité des corps.
Pour les réaliser il utilse la technique du tirage à la gomme arabique sur papier à dessin.
Cela donne un aspect pictural à ses portraits.
Le sujet n’est « rien », la lumière est tout. L’artiste photographie les femmes pour donner à voir comment elles apparaissent c'est-à-dire pour ce qu'en font la lumière, l'atmosphère.

Celles-ci donnent la qualité essentielle et la plus difficile à acquérir pour la photographie.
Benaïm propose une lumière à la fois sourde et diffuse, tamisée par des effets de gommage.
Ils dirigent le réel vers le rêve.

Le pictorialisme de Laurent Benaïm

Le pictorialisme de Laurent Benaïm

La peinture reste toujours présente et nourrit le travail du photographe. Souvent les figures sont isolées mais l’artiste propose aussi des figurations de groupes.

L’érotisme est parfois cru mais le plus souvent suggéré selon une poésie allusive.
Emane un étrange effet de proximité et d’éloignement, de complicité et de mise à distance.

La photographie perd de sa densité spécifique mais éloigne tout autant d’une certaine théâtralité sauf à de rares exceptions.

Héritier de Man Ray et proche d’un Faigenbaum le photographe invente un langage spécifique loin de la grande tradition réaliste ou lyrique des esthétiques pictorialistes plus ou moins impressionnisme.

Elle s’enrichit d'une poésie qui interpelle et qui rapproche le médium de ses possibilités spécifiques.
Existe un au-delà de ce qui est montré car Benaïm donne à voir ce qui ne pourrait se peindre
Plus intéressé par la « corporéité » (Beckett) que le reproduction d’un corps, il s’éloigne de la fausse évidence du portrait « classique ».

Il en fait éclater les masques et prouve que tout photographe est celui qui se met en quête de l'opacité révélé du corps et de son règne énigmatique.
Le tout en atteignant le « photographique » - équivalent dans l’image fixe du « filmique » cher à Barthes.

Soudain le dedans laisse monter sa trace et son ajour par l’éclat diffracté de la lumière sur la peau des êtres.
A ce titre Laurent Banaïm ne cherche pas à satisfaire le regard et la curiosité par des images accomplies, arrêtées mais par le gonflement progressif de leur vibration ou l’amorce de leur extinction.
Son univers photographique est aussi composite que rare.
Le silence du regard devient vibration parce que la trace argentique se transforme en énergie originale. Le portrait n'engendre pas le monde de l'hypnose mais de la gestation.
Jean-Paul Gavard-Perret

Vos réactions

  1. laurentbenaim@gmail.com'benaim

    Bonjour je viens de tomber par hasard sur cet article
    Au risque de décevoir je ne suis pas du tout juif °-)

    Répondre

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