Le cœur d’Israël bat au rythme du documentaire

Le festival DocaAviv, événement majeur du cinéma documentaire en Israël, tiendra sa 27ᵉ édition du 22 au 31 mai.

Comme à l’accoutumée, les projections auront lieu au Cinémathèque de Tel Aviv ainsi qu’en divers lieux de la ville.

Ce mardi matin, la direction du festival a dévoilé la liste des films israéliens sélectionnés, annonçant que le film d’ouverture sera Holding Liat, lauréat du prix du meilleur documentaire au dernier Festival de Berlin. Ce film retrace l’histoire de Liat Atsili, survivante d’une captivité, et met en lumière l’attente pleine d’espoir de sa famille durant les 54 jours précédant sa libération.

Les films en compétition israélienne

Treize nouveaux films ont été retenus pour la compétition israélienne :

•“Suffisamment femme, suffisamment enfant” : Réalisé par Ella Armoni, ce documentaire suit la réalisatrice qui reçoit une valise révélant l’identité de son père et les secrets de sa mère, la chanteuse Daphna Armoni.

•“Know Hope” : D’Omer Shamir, ce film s’intéresse à l’artiste de rue connu sous le nom de “No Hope”, contraint de créer un art urbain politique et émotionnel suite à sa maladie.

•“Orna et Ella” : Réalisé par Tomer Heymann, ce portrait présente deux femmes pionnières et le restaurant mythique qu’elles ont fondé à Tel Aviv.

•“Daytrip” : De Roni Aboulafia, ce documentaire raconte l’histoire de quatre femmes afghanes fuyant les talibans grâce à une journaliste israélienne lors d’une opération de sauvetage exceptionnelle.

•“La Première Dame” : Réalisé par Udi Nir et Sagi Bornstein, ce film retrace le parcours d’Efrat Tilma, l’une des premières femmes transgenres en Israël, qui lutte pour sa liberté.

•“Les Passeurs” : De Tony Copti et Yaniv Berman, cette comédie activiste suit le périple d’un libraire et de son neveu contraints de faire passer clandestinement des livres en arabe.

•“Adaptation à l’obscurité” : Réalisé par Shay Fogelman, ce documentaire explore l’histoire du Dr Katzenellenbogen, le seul Juif condamné en tant que criminel de guerre nazi.

•“Baie du Soleil” : D’Ido Weisman, ce film suit trois résidents d’un site temporaire de caravanes à Eilat, confrontés à la solitude et à leur humanité.

•“La Ville des Morts” : Réalisé par Keren Alexander, ce documentaire s’intéresse au cimetière juif central de Jérusalem, où d’immenses tunnels funéraires sont creusés sous terre.

•“Fleur” : D’Anna Yam et Itamar Rose, ce film raconte la rencontre fortuite entre Anna et Eileen Nir, une sans-abri, les entraînant dans un voyage au cœur de la face sombre de Tel Aviv.

•“Kichka : Se raconter” : Réalisé par Gad Eisen, ce documentaire retrace la vie tragique de l’illustrateur Michel Kichka.

•“Rovina - C’était magnifiquement mauvais” : De Sigal Rosh, ce film relate l’histoire de la reine du théâtre Hanna Rovina et de sa fille Ilana.

•“Shooting” : Réalisé par Natali Braun, ce documentaire présente trois histoires révélant la dimension éthique sombre de la relation entre l’establishment sécuritaire et l’industrie cinématographique en Israël.

Les projections en section Panorama

Dans la section Panorama, les films suivants seront projetés :

•“Seul, derrière” : De Shosh Shlam, ce documentaire raconte l’histoire d’un enfant parmi 69 millions en Chine, laissé derrière lorsque sa mère part chercher du travail.

•“Ada Sereni : La dame en robe noire” : Réalisé par Noa Aharoni, ce film retrace le parcours de la seule femme à avoir dirigé le Mossad Le’Aliyah Bet après la Seconde Guerre mondiale.

•“Encore une comme moi” : De Tzipi Baider, ce documentaire capture une rencontre fatidique entre deux jeunes filles, changeant leur vie et les entraînant dans un voyage au-delà de l’imaginable.

•“Les Travailleurs” : Réalisé par Adva Ophir, ce film suit une apicultrice documentant le cycle de vie de sa famille, des abeilles et leur interdépendance.

•“Une année” : De Yoni Tsuria, ce documentaire suit un père endeuillé par la perte de son jeune fils, entreprenant un voyage pour comprendre si son rôle est réellement terminé.

•“Game Changer” : Réalisé par Nevat Mazor, ce film présente un épisode sur un cinéaste autiste explorant le monde du gaming comme outil d’aide pour affronter la vie.

•“Lansky : Le gangster sioniste” : D’Avi Maor Marzuk, cet épisode se penche sur Meyer Lansky, le gangster juif qui a semé la terreur durant la Prohibition aux États-Unis, et ses liens complexes avec le mouvement sioniste.

Une édition marquée par la diversité des récits

La direction artistique du festival DocaAviv souligne que cette édition 2025 se distingue par la variété et la profondeur des histoires personnelles, sociales et politiques abordées par les cinéastes israéliens.
”Cette année, nous avons été frappés par la façon dont les réalisateurs ont osé se confronter à des douleurs intimes, à des enjeux collectifs et à des questions d’identité en pleine mutation”, affirme l’équipe du festival.

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Ils ajoutent : “Chaque film est une porte ouverte sur un monde intérieur ou extérieur, souvent les deux à la fois.

“Le comité de sélection a mis l’accent sur l’originalité narrative et l’audace esthétique, permettant à des voix nouvelles et engagées d’émerger, qu’elles soient connues ou issues de milieux marginalisés.Cette approche, selon eux, reflète la richesse du paysage documentaire israélien contemporain.

Le festival a également annoncé qu’une série de rencontres, de débats et de masterclass accompagneront les projections, notamment autour de thèmes comme la mémoire, l’exil, l’écologie, et la représentation des minorités.

En parallèle des compétitions officielles, une section “Jeune Création” sera dédiée aux œuvres d’étudiants en cinéma documentaire, dans une volonté de soutenir la relève et d’encourager l’innovation.

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Prix et distinctions

Lors du festival, le prix Dov Yudkovsky, lauréat du prix Israël pour la communication, sera décerné au meilleur film israélien, accompagné d’une subvention spéciale pour la promotion du film en vue de la course aux Oscars américains, offerte par le Conseil des arts et de la culture.

D’autres distinctions seront également attribuées, notamment le prix du maire de Tel Aviv-Jaffa pour un premier film, le prix Yossi Kaufman pour la réalisation, offert par la Fondation Makor pour le cinéma et la télévision.