Steevo la légende, sa légende grâce à vous sur Facebook. Steevo un phénomène ? par Ilana Mazouz

Paroles d'hommes - le - par .
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STEmilion.jpgSTEEVO LA LEGENDE .

Son compte Facebook cliquez-ici

Cela fait plus d'un an que Steeve de son nom de scène Steevo la légende, ne cesse de faire parler de lui. Il a su conquérir le coeur de ses fans en tournant des vidéos un peu moqueuses mais tout dans la gentillesse, la subtilité et bien-sûr dans l'humour. 

Sa particularité s'être fait connaître via son compte Facebook. Et ça marche.

Et Il persiste, en faisant des sketchs dans la rue, dans des petits commerces, ça fait du bien une petite dose d'humour au quotidien.

D'ailleurs ne le déclare-t-il  qu'il a envie de faire rire, de faire sortir de la morosité ambiante ces personnes qu'il rencontre tous les jours.

A mon tour je l'ai rencontré ,histoire d'en savoir plus sur ce petit phénomène Facebook et il a accepté gentiment de répondre à mes questions


Ilana Mazouz - A quel âge avez-vous commencé à faire rire ?

Steevo - tout petit, je me mettais déjà en scène, je faisais le pitre à l'école, mes professeurs me conseillaient de quitter le programme scolaire pour aller faire de la comédie, ça me faisait sourire, et je me disais mais comment faire ?

J'ai passé vingt ans de ma vie à faire rire mon entourage, j'étais un peu le boute en train, quand j'étais au restaurant tout le monde voulait être à mes côtés parce que je faisais rire, je faisais des imitations puis il y a eu un trou noir pendant près de vingt ans.

Quelque part j'ai quitté l'enfance, j'ai commencé à travailler, je me suis marié, j'ai eu des enfants, j'ai faits ma vie ,en quelque sorte, ce qui m'a éloigné de cette passion, celle de faire rire.


Puis un beau jour, à quarante ans je me suis réveillé, me suis regard" dans un miroir et je me suis dit : Ce n'est pas possible, toi qui étais si sympathique, que les gens acclamaien, te voilà devenu un mec normal tout ce qu'il y a de plus normal.


Bien sûr je n'avais jamais fait de télé, mon humour était réservé à mon cercle privé, uniquement, j'ai donc décidé de faire quelque chose , j'ai ouvert un compte initial sur Youtube, j'ai commencé à diffuser quelques clips basiques mais ça ne suffisait pas j'ai donc créé le compte " Steevo la Légende"

J'ai commencé à faire des vidéos dans ma cave, dans ma douche, sur mon canapé, en train de manger j'ai faits tout et n'importe quoi.

Je ne savais pas comment aborder la chose au départ .

Puis  je me suis dis  que je devrai relever un défi,  inédit, celui de faire des vidéos de pas plus de 20 secondes.

Il fallait que je prouve que j'étais drôle et non pas un usurpateur. 20 secondes pour convaincre en quelque sorte. Le chalenge était extrêmement fort,

Je devais me moquer de personnes, des situations, et je n'avais que quelques secondes pour résumer la situation ou du moins croquer telle personne, très vite ça a fait un buzz.


J'ai vu un message qui circulait sur Facebook " il y a un mec, lorsque vous le demandez, vous recevez dans les deux minutes, une vidéo de vous où il se moque de vous, ça vaut vraiment le coup ! "


C'est à partir de là que les demandes ont afflué je faisais des vidéos jour et nuit , ça devenait insupportable pour ma famille.


il fallait encore innover, alors je suis descendu dans le métro, me suis engouffré dans un wagon, et à peine les portes fermées, j'ai commencé à me mettre en scène.


Je compris à cet instant-là que j'avais envie d'être connu, me risquer à un vrai public, besoin d'encouragements, d'applaudissements, bref d'être reconnu …


Malheureusement,ce matin-là, je suis tombé sur des endormis… 🙂 aucune réaction, mais au moment où j'allais descendre du train, un peu dépité,  un homme, un seul, m'a applaudi. 

Le soir même j'ai reçu un message sur Facebook "Monsieur ce matin c'est moi qui vous aie applaudis . J'ai été touché par vos mots." Ces quelques mots m'ont également fait du bien.


Ilana - Mais pourquoi ce pseudo  Stevo la légende ? 


Steevo : Je m'appelle Steeve et mes proches m'ont toujours appelé Stevo j'ai donc gardé ce surnom .Puis il fallait absolument trouver une suite car Facebook nous demande de choisir un nom j'ai tout essayé et n'ai rien trouvé, puis je me suis posée cette simple question : Qu'est-ce qu'on n'oublie pas ? Une légende . 


Ilana :  Steevo quel public visez-vous en fait ceux de votre âge, plus jeune ?


Steevo : Je ne vise pas un public en particulier mais ceux qui me suivent sont en général des jeunes, c'est un réel plaisir pour moi, je ne connaissais ni leurs languages, ni leurs fautes d'orthographe, leur petit monde, qui fait que je suis très attaché à eux aujourd'hui .Je me suis replongé dans ce monde de jeunes, j'ai eu une deuxième fois vingt ans grâce à ceux qui m'ont ajouté sur leur compte Facebook. 


Ilana :  Pourquoi certains pensent que vous vous servez du malheur des uns pour votre " gloire " ?


Steevo : Je ne le sais pas il semblerait qu'il y ait des gens qui n'ont rien à faire de leur journée et , qu'ils passent tout leur temps sur Facebook. Visiblement je ne peux pas plaire à tout le monde , je l'accepte bien sûr, mais ces personnes s'acharnent sans cesse et sans raison.

Ils essayent de se mettre en valeur sur Facebook parfois par rapport à leur travail. Il faut savoir qu'avant d'être connu aucune association ne m'avait contactée, une seule l'a faite et c'était pour que je lui vienne en aide et non l'inverse.


Ilana : Qu'avez-vous envie de  dirent à vos détracteurs ?


Steevo : Rien. Au début on est toujours un peu surpris de ce que l'on raconte sur toi car c'est vraiment n'importe quoi. Je comprends qu'on ne peut aimer toutes mes vidéos même ma famille, mes amis n'en aiment pas certaines, mais je les aime toujours eux, ça n'empêche pas que l'on continue à se voir.

Je n'ai donc rien à leur dire, je continue ma route et j'essaye dé d'offrir du rire, de la joie, c'est du partage à l'état pur. 

Je reçois une centaine de messages par semaine de personnes qui me remercient de leur donner cece petit plaisir quotidien .

Ce sont parfois des gens qui sont dans le besoin, la détresse et une petite vidéo en rentrant du boulot ça fait toujours du bien de faire sourire.

Un rire est parfois plus bénéfique qu'une pièce de monnaie.

Je ne me laisserais pas perturber par les uns et par les autres. Si on devait baisser les bras à la moindre critique alors on ne se risquerait à rien dans la vie. Mon intention est de continuer . 


Ilana - Très bien mais comment définissez-vous votre humour ? 


Steevo : mon humour est un peu décalé, à prendre au second degrés.

Je considére que pendant ces vingt ans il eut un grand trou noir , pendant tout ce temps-là, j'ai fait énormément de petits boulots, je me cherchais aussi beaucoup.

J'ai eu tous les patrons possibles et inimaginables, plus cruels les uns que les autres, je me suis dit que le monde m'avait tellement emmerdé que c'était à mon tour de les emmerder .


Je suis donc entré dans les boutiques, et je leur ai demandé de payer la note.

Je suis parti dénoncer ce qui ne tournait pas rond dans des magasins, j'ai foncé tête baissée, le roi de l'improvisation, une fois, même , j'ai failli me faire arrêter dans un magasin de chaussures cette vidéo d'ailleurs été ovationnée. 


Ensuite j'ai décidé d'enquiquiner des personnes dans la rue et je me suis aperçu que ça plaisait beaucoup à notre communauté surtout aux jeunes en particulier. 


Parce que lorsqu'un jeune embête un jeune ça n'intéresse personne mais lorsqu'un homme d'une quarantaine d'années, ni vieux, ni jeune le fait la perception est totalement différente.


Je ne m'attendais pas du tout à ce public, comme je vous l'ai dit au départ ,je suis tellement heureux car j'aurais pu m'attendre à un public venu "des chiffres et des lettres" mais pas du tout. 

 

Ces jeunes me donnent de la force du courage de la vitalité. J'ai appris à les connaître, je parle des heures entières sur Facebook. Ils me confient leurs problèmes et je les aide à surmonter leurs épreuves

ils m'ont beaucoup apporté. 


Il y avait un grand vide humoristique sur Facebook lorsque je suis arrivé.

Nous avons de nombreux talents dans notre communauté comme Ary Abbitan, Gad Elmaleh, Kev Adams et d'autres qui ont réussi leurs carrières à la télévision mais n'étaient pas forcément sur Facebook ou leur compte n'était pas vraiment dirigé par eux.


En tout cas je pense avoir comblé ce vide pour certains, pour des milliers de gens j'ai même dû ouvrir un second compte .

Des gens avaient besoin de sketch, d'humour, de rire, une personne qui puisse les aider avec le rire. On me dit très souvent merci steevo. tu es le seul artiste est assez proche de nous. Je suis très touché par cette proximité et j'espère que cela ne changera pas.



Ilana - Comment imaginez-vous votre futur dans ce milieu ?


Steevo : Mon futur c'est l'inconnu donc je me laisse guider, je prie tous les jours , je demande à Dieu de m'écarter des mauvaises personnes et de me mettre sur la bonne voie . 

Pour l'instant ça marche même si d'autres pensent que je ne réussirais pas parce qu'ils disent que je suis trop dans le communautaire, mais il faut savoir que c'est cette communauté qui m'a fabriqué, et à laquelle j'appartiens.



J'ai eu beaucoup de propositions originales, je n'ai pas donné suite car je voudrais quelque chose de solide et de sérieux. 

Aujourd'hui je voudrais poursuivre avec une boîte de production qui me fera  aller plus haut, plus loin car j'ai beaucoup de choses à donner, à prouver, je n'ai pas fini mon travail, j'ai bon espoir que ça arrive, je le sais je le sens.



J'espère réussir dans ce milieu, et si ça n'est pas le cas ce n'est pas grave car à la base je suis venu pour divertir les gens, ne pas être connu mais reconnu, trouver à moi-même qu'à 40 ans j'ai quelque chose à donner si demain l'aventure s'arrête la j'en garderais un merveilleux souvenirs.

 



 

J'ai rencontré des gens formidables même dans la rue car il faut savoir aussi que dans la rue les gens me reconnaissent et et prennent des photos avec moi, Ça a été un réel bonheur !



Ilana : Avez-vous un message à laisser à vos fans ? 


Steevo : J'en ai plusieurs ( rire) , pour commencer leurs demander de ne jamais baisser les bras, de rester fort car depuis le début de cette aventure j'ai pu remarquer la détresse de ces jeunes.

Cette tristesse dans leurs écrits, un jour un jeune garçon m'a dit : 

"Steevo j'aurais tellement aimé que tu sois mon père" Je lui ai répondu : Écoute je suis sûr que ton père est très bien voire mieux que moi.

Moi aussi j'engueule mes enfants lorsque ça ne va pas donc c'est le même bazar à la maison.

Tu n'as rien à m'envier crois- moi, nous sommes tous égaux face à nos enfants ou presque, on veut le meilleur pour eux.



J'ai reçu aussi beaucoup de messages confidentiels, que je ne dévoilerais jamais, ils ont confiance en moi je les aide du mieux que je puisse, je suis tour à tour psychologue et humoriste, je suis multi- fonctions. 

Je gagne à aider les autres.

Ca me fait du bien et je continuerais car la finalité de cette aventure je ne la connais pas.



J'aimerais qu'ils gardent toujours le sourire, l'espoir, j'ai donné des symboles fort sur Steevo la légende, avec des petits gestes très simples comme le petit clin d'oeil, a chaque fin de vidéos pour leur dire que je les aime, je lève aussi le poing pour garder la force, d'être toujours positif, être le contraire de ce que j'étais avant de créer ce personnage, donc garder la tête haute, restez debout, soyez fort. 



Un message également à notre communauté, lors du rassemblement pour la commémoration d'Ilan Halimi, on m'a demandé de faire un discours, je l'ai fait, je leur ai dit qu'on est dans une mauvaise passe et c'est de pire en pire.


Les jeunes ne savent plus quoi faire, les parents inscrivent leurs enfants dans des écoles juives, ils se communautarisme, les non juifs nous demandent : mais pourquoi êtes-vous tout le temps entre vous ?

De mon côté je leur réponds parce qu'à chaque sortie d'école on se fait "caillaisser" parce que nous sommes juifs . 


Mon message pour eux et de rester fort, rester ferme, ne rasez pas les murs, bien sûr je ne vous demande pas d'accrocher un drapeau d'Israël à l'arrière de votre voiture c'est très risqué, et dangereux. 

On a connu une époque où on devait se faire discret, tout petit, où on ne se sentait pas chez nous essayant de ressembler à tout le monde, mais même en se fondant dans la masse, il y aura toujours quelqu'un qui nous rappellera qu'on est juif. 


Je me souviens lorsque j'étais jeune il n'y avait pas ce genre de problème, je pouvais sortir sans que mes parents s'inquiètent surtout qu'il n'y eût pas de téléphones portables comme aujourd'hui, on vivait notre jeunesse pleinement, certes il eut quelques coups par ci par là, dans les facs notamment mais pas de vrais soucis d'antisémitisme comme aujourd'hui.


Les jeunes ne parlent que d'antisémitisme, c'est sur tous les réseaux sociaux, ils sont vraiment angoissés, au lieu de s'amuser, sortir, et voir les belles choses de la vie. 

N'ayez pas peur, levez la tête, soyez fiers de ce que vous êtes, nous avons une très belle histoire et nous ne sommes pas prêts à en renfermer le livre.


A très vite sur la légende avec Steevo.

Ilana Mazal Mazouz pour Alliance 

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