Qui ne connaît pas encore Pascal Elbé ? Il a coécrit les films de Michel Boujenah, « Mauvaise foi » de Roschdy Zem et joué dans de
nombreuses comédies. Ce mercredi, il est à l’affiche de ce qui s’annonce comme
le succès de cette fin d’année, « L’Emmerdeur » de Francis Weber.
L’acteur y interprète Wolf, personnage trop sûr de lui, et psy qui apprécie de
prolonger la séance sur le divan avec ses patientes ! Pascal Elbé revient
sur ce tournage et sur son implication dans la campagne pour la Tsédaka. (Crédit photo : Jessica Forde).
Jusqu’à présent, on vous a rarement vu interpréter un personnage aussi
antipathique ! Etait-ce une volonté de changer de registre pour jouer « le
salaud de service » ?
L’opportunité de tourner avec
Francis Weber a évidemment primé, mais c’est vrai que je me souviens avoir eu
Bertrand Blier à dîner à la maison me conseiller de faire davantage de rôles de
« sale con », et pas forcément que de « bon copain ». Là,
j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer ce crétin satisfait en costard-cravate, je
pense que c’est de la responsabilité des acteurs de proposer des choses variées.
D’ailleurs, on m’offre de plus en plus de rôles différents. Au mois de
septembre prochain, je dois partir dans le désert, en Algérie, pour jouer dans
une nouvelle de Camus adaptée au cinéma. J’y incarnerai un instituteur français
avant la guerre.
Dans le film, vous n’êtes ni l’emmerdeur, ni l’emmerdé (Patrick Timsit
et Richard Berry). Mais sur le tournage, avez-vous croisé un « emmerdeur » ?
Est-ce le réalisateur Francis Weber qui se dit lui-même de plus en plus
obsessionnel sur le jeu des acteurs ?
J’interprète cela comme de
l’exigence. Weber peut vous demander vingt-cinq prises pour trouver la note la
plus juste, mais c’est aussi pour vous mettre en valeur. Moi-même parfois, je
lui demandais d’en faire plus ! Quand vous partez en tournée présenter le
film et que vous entendez des salves de rires, vous êtes très contents d’avoir
été au bout de chaque scène !
On a vous a récemment vu à la remise du Prix Scopus de l’Université
Hébraïque de Jérusalem, décerné à Robert Badinter. A quel titre avez-vous
participé à cette soirée ?
J’ai une amie qui s’occupe de la
communication de l’Université. J’ai fait venir des camarades dont Charles
Berling et Michel Boujenah pour donner un peu plus d’écho médiatique à cette
manifestation. Badinter a fait un discours remarquable. Ce soir-là, je suis
particulièrement fier d’être juif, quand j’apprends que 90 Prix Nobel sur 400
distribués dans le monde sont Juifs !
Avez-vous déjà été sollicité par des institutions juives pour une
implication caritative ? Seriez-vous intéressé d’être parrain de la Tsédaka, comme Stéphane Freiss cette année ?
J’ai participé ce dimanche à
différentes manifestations dans le cadre de la Tsédaka. Tendre une main à
l’autre, que ce soit pour des institutions juives ou pas, c’est important. Il y
a toujours dans les medias cette image d’une communauté faste, qui vit dans
l’opulence. La Tsédaka
nous ramène à la réalité. La communauté juive est comme les autres, avec des
gens dans le besoin. Profiter de sa notoriété pour aider d’un coup de fil,
d’une présence ou d’un don qui ne représentent pas grand-chose dans votre
quotidien, je trouve que c’est le minimum.
Quels sont vos projets ?
Je vais réaliser mon premier film
en tant que réalisateur avec Roschdy Zem et peut-être Ronit Elkabetz. C’est un
polar social qui parle de responsabilités et de déterminismes. On se
reverra !
Propos recueillis par Paula Haddad
« L’Emmerdeur » de Francis Weber, avec Patrick Timsit,
Richard Berry, Pascal Elbé et Virginie Ledoyen. Sortie en salles le 10
décembre.
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