Monsieur Arié Goldman Président du Comité National de l'appel pour Tsedaka .
Propos recueillis par Claudine Douillet et Nathalie Zylberman de Vallée FM.
Monsieur Arie Goldman bonjour, nous sommes heureuses de vous rencontrer et surtout interessées de connaître enfin les fruits de la Tsedaka 98. Pourriez vous nous communiquer les résultats en cette mi-janvier ?
Arié Goldman - Et bien comme vous le savez , ils seront rendu public, chaque année lors de la réunion pour la fête de Tou-Bichevat ,d'où le nom "fruits de la tsedaka"parfois avec un peu de retard.
Ce que je peux vous dire déjà c'est qu'il y a eu une nette augmentation par apport à l'annee dernière, nous avons dépassé le chiffre de l'an dernier, de plus d'un million. Nous pouvons dire que nous avons atteint les 8 millions de francs
Nahalie - Cette année vous aviez privilégié le thème de l 'enfance. Quelle a était la reaction des communautés juives ?
AG - C'est vrai que le choix du thème de l'enfant a soulevé un mouvement de solidarité plus important que les autres annees . C'est la première année où je vois autant d'engouement.
Alors est-ce la thématique qui en est la cause ? ou est-ce la situation du pays où on a entendu beaucoup parlé de pauvreté, de précarité, d'exclusion, de gens qui meurent de faim et de froid ?
Toujours est- il qu'il y a eu un grand mouvement qui s'est traduit par l'augmentation des chiffres, même si on est loin de couvrir les besoins sociaux et les besoins de toutes les associations sociales, il y a eu augmentation et l'on doit s'en feliciter.
Je dois dire que nous avons eu un temps fort qui a été le radiothon le 6 decembre 98 .
On a eu une journée pleine et entière à l'espace Merlin dans le 11 e arrondissement avec beaucoup de responsables communautaires, d'acteurs , de chanteurs et il y avait en permancence plus de 1000 personnes présentes dans la salle et une personne est venue me dire, à la fin dela journée "que ca rappelait les grands mouvements populaires de la communaué "tels que les 12 heures d'Israel par exemple, sur le plan de la ferveur et de l'ambiance .
Claudine - Ce qui voudrait dire qu'il y a un manque de convivialite dans la plupart des manifestations?
Arié Goldman - Certes il y a un manque de convivialite c'est clair , distraire quelqu'un cela fait partie aussi de la tsedaka.
Si on arrive à offrir un spectcle au moins une fois par an, a des personnes qui n'ont ni l'occasion, ni les moyens de sortir, alors on aura l'impression d'avoir fait quelque chose de social trés important;
Nahtalie - Revenons un peu aux chiffres. Y a t-il eu plus de donateurs ou les dons etaient plus importants pour justifier cette augmentation ?
AG- Je n'ai pas encore recu la radioscopie des dons . On analyse de manière trés scrupuleuse le nombre des donateurs, le don moyen.
Pour l'instant nous n'avons que l'information brute , je ne peux pas vous répondre, à savoir si ce sont les donateurs qui ont augmenté ou si c'est l'importance du don.J
e peux vous dire par contre que j'ai vu passer de trés gros montants comme un chèque de 50 000 frs par exemple , mais aussi des
40 000 frs , des 10 000 frs je les ai remercié personnellement d'ailleurs.
Et aussi beaucoup de petits dons, c'est aussi la philosophie de notre action ce n'est pas une campagne ellististe. On veut que tout le monde puisse donner.C'est bon de pouvoir donner . Il y a eu les fameux dons de 50 frs, des enfants qui cassent leur tirelire...
Nathalie - Pensez vous que le fait d'avoir changer l'image de marque de la Tsedaka a changé quelque chose dans la perception des gens.
Rappelons les faits l'an dernier nous pouvions voir sur les affiches de la campagne de la tsdedaka, une trés vieille dame habillait de noir sur un fond rouge, cette année un enfant aux yeux immenses
AG - Je crois qu'il faut rester sobre si nous souhaitons être entendu.
De même que l'année dernière cette veille dame que l'on sentait démunie mais de facon discrete, cette année un enfant aux yeux immenses, c'est expressif mais pas tapageur.
Il ne faut pas avoir peur non plus de dire la verite .
Et c'est surtout dans le redactionnel que nous avons raconté l'histoire d'une vraie famille destructurée, nous avons respecté leur anonymat , mais à travers leur témoignage on a dit à la communauté des choses qu'elle n'a pas l'habitude d'entendre:
oui il y a des enfants malheureux dans la communaute, oui il y a de la violence, et aussi des violences sexuelles dans notre communauté, cela existe il faut le savoir, peut-être qu'il ne faut pas le crier sur tous les toits .
Le thème de l'enfant touche tout le monde; un enfant malheureux c'est toute une famille malheureuse.La famille dans ce contexte c'est évidemment la communauté et nous nous devons de protéger ces enfants.
Claudine - D'autre part nous parlions des photos qui illustrent la campagne de la Tsedaka. Nous avons su à la fin de la campagne de l'an dernier, que pour ne pas avoir à payer le droit à l'image , vous aviez choisi, certes une veille dame mais déjà décedée. et lors de la remise du bulletin de la repartition, on nous avait même assuré, publiquement, que cette vieille dame, grâce a nos dons, avait enfin trouve un toit... L'enfant de la phtoto de cette annee est- il au moins vivant ?
AG - Il est vivant mais c'est une photo tres ancienne donc il n'y pas eu non plus de problème de droit d'image.
Nahalie - Peut-être qu'il serait intéressant de parler de la répartition de l'argent de Tsedaka si vous le voulez bien ?
En effet on peut constater sur le bulletin des repartitions qu'une grosse partie de cet argent part vers Israel, plus précisement pour une maison de retraite dans le Nord d'Israël, alors qu'ici en France beaucoup d'associations d'action sociale se plaignent de recevoir peu ou pas du tout d'aide financière ?
AG - Les dons envoyés en Israël sont le fruit d'un accord historique qui existait entre le Keren Hayessod et l'Appel Juif Unifié et le Fond Social.
La seule chose que je peux vous dire , car je n'etais pas responsable des périodes précédentes, c'est que la Tsedaka 98 et des années futures n'est plus faite à destination d'Israël, elle aidera les associations sociales de France mais il se peut quand même qu'il y ait une aide particulière à destination des pays de l'Est où nos frères souffrent terriblement parcequ'ils ont subi la guerre, le communisme, l'antisemitisme..Pour le reste de la repartition des sommes , celle-ci n'est pas le fruit du hasard.
Il y a toute l'année au Fond Social Juif Unifié et de l'Appel Unifié des mandataires ,qui sont membres de ses associations affiliés au Fond Social.
Le tout contrôlé par des commissaires aux comptes qui se réunissent dans les conseils budgétaires et aprés études des dossiers des associations et en fonction des urgences , fixent une clée de répartition .
Toutes associations affiliées au Fond Social et qui présentent ses comptes de façon sérieuses, selon les critères établis font partie de la répartition.
Il faut savoir que nos frais de fonctionnement sont tout à fait inferieurs à certaines associations telle que medecin du monde par exemple.
Claudine - Quels sont les critères pour être une association affiliée au Fond Social ?
AG- Et bien il faut être une association à but non lucratif loi 1901, le but de l'association selon ses statuts doit être reconnu comme necessaire pour la communaute.
Accepter de justifier ses comptes car l'association 1901, est la seule qui n'oblige pas la présentation des comptes en fin d'année, contrairement aux associations reconnues d'utilité publique, et de payer des frais d'adherents vraiment minines.
Si toutes ces conditions sont reunies l'association peut bénéficier d'une subvention du Fond Social.
Monsieur Goldman nous vous remercions de votre accueil.
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