Paracha de la semaine :CHEMOTH Moché notre Maître

Judaïsme, Paracha de la semaine - le - par .
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CHEMOTH Moché notre Maître

CHEMOTH Moché notre Maître

L'étroite relation entre le premier Livre que nous venons de terminer et le second que nous ouvrons n'est pas seulement marquée par la fréquente et immédiate référence au "D.ieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob".

CHEMOTH Moché notre Maître

CHEMOTH Moché notre Maître

 
Dès l'abord les thèmes se retrouvent: le rôle de la mère, de la soeur dans l'engendrement de Moïse, le mythe du souvenir sorti d'un monde étranger et lointain (tel Joseph), la révélation du Seigneur à Moïse, la vocation de ce dernier.

Le style également, quand le récit se déroule, l'image se précise, l'intrigue se noue presque sans remarques incidentes ; au lecteur de tirer la leçon du texte.

Avec l'Exode, le personnage qui a donné son nom aux cinq livres de la Révélation entre en scène.

Par toutches successives, l'Ecriture nous le fait connaître. C'est d'abord le nourrisson frêle, un être de chair et de sang, fils de l'homme, avec ses grandeurs et ses faiblesses.

Ses actes vont parler pour lui. Le jeune seigneur égyptien ne reste pas à la cour: "il descend vers ses frères (Exode 2,11). Il s'engage , il lutte, défend l'opprimé, mais il est aussi vulnérable et a peur.

Sa vertu qui le conduit à défendre le faible ne connaît pas de limite, il lutte pour protéger les étrangères qui sont pour lui les filles du prêtre de Madian, même, sa générosité, s'étend aux bêtes ; il a abreuvé le troupeau des filles de Réouel.

Est-ce suffisant pour préparer Moïse à sa vocation ? Certes non. Il a simplement prouvé par ses gestes qu'il a le souci de l'autre, qu'il ne craint pas de s'engager pour défendre son prochain ou son lointain, il peut être un chef, jouer un rôle dans la société humaine, il n'est pas encore un prophète.

Moïse est surtout notre maître "Moché Rabbénou" celui qui a donné la Torah à son peuple. Celui qui a été le princal intermédiaire de la Révélation divine.

Il est important de savoir dans quel contexte il vécut.
On parle pour la première fois dans le deuxième livre de la Torah: l'Exode Ce livre commence par décrire la situation générale des Hébreux au sein de laquelle va appraïtre Moïse. Les quatre premiers versets résument l'histoire des Hébreux: 12 tribus sont descendues en Egypte, elles sont devenues très nombreuses au point que la terre en fut pleine.

Plusieurs éléments ont intrigué la tradition juive et tout d'abord le titre même du livre: "Voici les noms des enfants d'Israël". Ce livre a été appelé "Exode" car son passage central décrit la fabuleuse sortie des Hébreux d'Egypte. Mais en hébreu ce livre porte en réalité le titre de "Chemot" les noms tiré du premier verset: "Voici les noms des enfants d'Israël".

Le livre commence par une longue énumération de noms comme si nous ne connaissons pas parfaitement les noms des douze tribus d'Israël.

Le problème des noms des tribus n'est pas le seul. Il y a celui du nom de Moïse qui est très révélateur. Il y aussi celui de D.ieu lors de la première apparition de D.ieu à Moïse.

Moïse demanda à D.ieu: "quel est ton nom?" Ainsi tout au long de ce livre de l'Exode, le problème du nom est central.
Cela signifie que chacun des fils d'Israël au moment de l'esclavage d'Egypte, a une certaine personnalité, quand il est désigné par son nom.

C'est dans ce sens que Rachi reprenant un thème du Midrach, rapproche cette énumération des noms des tribus d'Israël d'un autre verset d'Isaïe, dans lequel il est dit que D.ieu fait sortir les étoiles et les connaît toutes par leur nom. Il y a donc un rapprochement entre ce qui se passe sur terre et ce qui se passe dans le ciel, entre la maïtrise de D.ieu sur la nature, manifestée par le fait qu'il donne un nom à chaque étoile et son rapport avec les hommes, manifesté par le fait qu'il donne un nom à chacun des hommes et particulièrement à chaque enfant d'Israël.

Il s'agit là d'un rapprochement saisissant que la tradition juive explicite en disant que c'est un acte d'amour.

La grande leçon de ce début du livre de l'Exode, c'est de réaffirmer que chaque être humain porte un nom, qu'il est directement par ce nom relié à D.ieu et que par conséquent, il existe.

La Bible vient réaffirmer tout au début de l'histoire même de l'humanité que, quelles que soient les circonstances qui traversent la vie d'un homme ou d'un peuple, il reste tout d'abord un être humain qui a un nom, qui est digne de vivre, qui mérite de vivre.

Ce faisant, elle nous apporte une leçon profonde et optimiste, car ce dont les hommes ont sans doute le plus besoin, c'est de sentir précisément qu'ils comptent et qu'ils comptent non pas par le nombre mais qu'ils comptent par le nom.

Les Latins ont dit: "Nomen est omen", le nom est un présage, un signe. Le nom d'un homme est pour lui le mot le plus agréable et le plus important de tout le vocabulaire. Pour chacun il représente un héritage, une continuité, une pérénité et c'est pour cette raison profonde qu'entre la Genèse et l'Exode il y a continuité dans l'histoire du peuple d'Israël.

Claude Layani

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