Raphaël Cohen et les chemins de la Thora

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Raphaël Cohen, Les chemins de la Thora

Raphael Cohen né en Egypte vit a Paris. Tout en enseignant au Centre Rachi la tradition du judaisme, il est ingénieur conseil en informatique.

Les textes tirés du livre les "Chemins de la Tora" est une invitation à relire la tora a la lumiere des interpretations de ce chercheur eminent, formé dés l'enfance, puis à l'école par les  plus grands maîtres contemporains.

Raphael Cohen, écrit dans un style imagé, métaphorique, conscient de toute l'ambiguité interprétative de l'hébreu.

Ses explications procèdent par effets de lumière, traits d'analogie, associations fulgurantes.
Elles échappent aux ratiocinations occidentales, et en cela s'inscrivent dans la veine talmudique la plus pure et la plus originelle. Ceux pour qui le terme de spiritualite a un sens, juifs ou non, s'interesseront à l'approche ample et genereuse de ces textes.

Voici les premiers textes sur le thème de l'amour du prochain :


Ne te venge pas

Ne sois pas rancunier avec les fils de ton peuple, Et aime ton prochain comme toi-même, Je suis Dieu. Vayikra 19.18Deux attitudes perverses sont interdites : celle qui consiste à rendre le mal pour le mal (se venger), et celle qui consiste à rendre le bien pour le mal, mais en faisant bien observer la différence de qualité entre les deux attitudes (être rancunier).

L'enseignement de Rachi exclut ces deux formes de haine, au profit d'un " amour du prochain" qui consiste à situer cette affection au-delà de ces guerres. Aimer consiste à ne pas enlaidir l'autre, en caractérisant son attitude d'une manière injuste : s'il a mal agi envers toi, c'est suffisamment ta faute pour que tu ne rejettes pas, toi, la responsabilité de son acte, que tu dois au contraire t'efforcer de partager avec lui.

Les rencontres sont organisées par Dieu : le contenu des relations est plus riche que celui de la stérilisante polémique. Aime ton prochain, comme tu voudrais toi-même être aimé. Aime-le assez pour ne pas exiger son amour, pour ne pas considérer qu'il t'est dû. Jusqu'où s'applique cette loi de la tora ? Plus tu es grand, et plus tu sauras faire reculer la limite qui distingue un " fils de ton peuple "" d'un fils d'un autre peuple. Et Dieu, qui a créé tous les peuples, t'aidera à faire reculer cette limite à la mesure de ta propre aspiration à la sainteté.

Raphael Cohen Les chemins de la Tora

Ne hais pas ton frère

Ne hais pas ton frère dans ton coeur ;Réprimande, réprimande ton entourage,Et ne te trouve pas, à cause de lui, Responsable d'un péché." Vayikra 19.17 S'il est ton frère, ce que tu désapprouves en lui, il le désapprouve lui-même. Ne fais pas comme s'il était tellement éloigné de toi que sa conduite lui appartient et ne te concerne pas. Ne fais pas comme s'il n'était pas ton frère. Parce que ton frère est ton frère, rien ne t'.autorise à lui parler autrement qu'à toi-même. . Aborde avec lui de différentes manières ton opinion quant à ses attitudes : c'est à lui que tu dois dire tout le mal que tu penses de lui, et non à qui que ce soit d'autre, dans une plainte diffuse et, détournée, exprimée à d'autres. Aimer, c'est dire, amplifier même tes griefs. Qu'il se rende compte de l'étrangeté relative dans laquelle il se place, au lieu de te donner la joie d'être ce qu'il est. Si tu parviens à voir qui il est, n'oublie pas qu'il est toi; que tu es responsable, comme lui, de ce qu'il choisit d'être. Offre-lui la plus grande exigence de ton esprit critique; non con tre lui, mais pour lui. Avec lui, parviens au transfert dêtre de la fraternité.
Raphael Cohen

L'étranger

" Quand habitera avec toi un étranger Dans votre terre, ne le lésez pas.L'étranger qui habite avec vous sera Pour vous comme un citoyen, et Tu l'aimeras comme toi-même, Parce que vous étiez étrangers en terre d'Egypte, Je suis Dieu votre Dieu. " Vayikra 19.33-34Qu'est-ce que l'étranger qui mérite que tu l'aimes comme toimême ? celui qui habite avec toi. Du fait qu'il réside avec toi, tu dois le considérer comme faisant partie de ton peuple, comme ayant droit à ton amour le plus entier, le plus sincère. Aimer son prochain comme soi-même s 'applique, dans son sens restrictif, à tout être qui fait partie de ton peuple, sauf si tu es capable d'étendre cet amour à quiconque. En tous cas, ton amour pour l'étranger ne dépend pas de ton bon plaisir Beaucoup plus qu'une simple obligation de la tora, selon Rabi Aki a, il s'agit d'un de ses grands principes. Exprimé sur un ton faussement distrait, cet enseignement vient d'un fils de &laqno; guer », converti, venu dans une démarche royale à la tora, en vue d'enrichir Israël. Quelque peu replié sur lui-même, à cause de ses épreuves, Israël doit urgemment s'ouvrir à une compréhension d'autrui que son attachement à des principes fondamentaux rend quelquefois difficile : ne lèse pas l'étranger, celui qui a fait un pas vers toi.

Accomplis envers lui une démarche encore plus grande, encore plus empreinte d'imagination, d'estime, d'amour. L'étranger n'est pas un "oréah", visiteur, mais un" ezrah ", citoyen, dans la proximité de ces deux termes que souligne l'enseignement du Rav Tsvi Yehouda Hacohen Kouk : Ie"vav " couronné suffit pour le transformer en "zaïn ", et le citoyen n'est autre que l'étranger couronné par le sentiment d'amour. Tu aimeras ton prochain comme toi-même, c'est un grand principe de la tora.

(Rabi Akiba, Talmud) Qu'Israël ait la capacité d'aimer encore plus, qu'il se situe toujours au-delà de tout amour, dans le respect, dans l'estime, et les frontières s'élargissent des restrictions douloureuses. Quand Dieu élargira tes frontières, il te donnera la terre qu'il t'a promise. Elargis en toi-même tes propres frontières : cela ne dépend que de toi.

Ta vraie possession de toi-même implique que tu sois hospitalier que ton coeur s'ouvre à autrui : ne sois pas jaloux de ta vérité au point de vouloir en frustrer qui que ce soit.
Selon le rav de Kamarna, le commandement d'amour du prochain signifie :
"Suivant la manière dont tu agis avec lui, ainsi Dieu agira envers toi." Que la dimension d'étranger que tu avais en Egypte t'ait enrichi, voilà l'exigence de Dieu envers Israël , qui ne lui a donné la Thora que parce qu'il avait été brisé par le statut d'étranger, inoubliable.

Quelle définition donner à Israël, sinon celle de " coeur du monde" que lui donne Rabi Yehouda Halévi ? Coeur attentif, aimant. Yechaïa précise "C'est toi qui es mon serviteur Israël, toi dont je peux être fier." Je ne peux être fier que de la qualité de votre amour pour l'homme, en réponse à la qualité du mien.

 

 

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