L'Année où mes parents sont partis en vacances

Chronique Cinéma - le - par .
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lannee.jpgFilm réalisé par Cao Hamburger
Avec Michel Joelsas, Daniela Piepszyk, Germano Haiut
Film brésilien. Genre : Drame
Durée : 1h 45min.
Distribué par Haut et Court
Sortie : 26 Décembre 2007

Sélection officielle en compétition - Festival de BERLIN 2007
Sélection officielle en compétition - Festival de RIO DE JANEIRO - Prix du public

Brésil
1970, la Coupe du Monde de football bat son plein et le régime
politique se durcit. C'est dans ce contexte chaotique que les parents
de Mauro, 12 ans, décident de "partir en vacances". En réalité, ils
fuient la dictature et confient leur fils à son grand-père. Mais
celui-ci n'est pas au rendez-vous et Mauro est recueilli par la
communauté haute en couleur du quartier juif de Sao Paulo. L'été de
tous les dangers devient celui de tous les bonheurs.

Entretien avec Cao Hamburger

Vous
avez choisi de situer votre film en 1970 dans un contexte politique
extrêmement tendu et au début de la coupe du monde de football…

Oui…
Et la coupe du Monde, cette année-là, fut l'une des plus
spectaculaires… Cet évènement permet d’instaurer au premier plan du
récit une émulation collective. En revanche au second plan, le contexte
politique crée une atmosphère oppressante et tendue. C’est la duplicité
et l’ambiguïté de cette situation qui m’intéressaient ; la
contradiction des sentiments, d’un côté la joie, de l’autre la terreur
d’un régime et surtout rappeler la tragédie que nous avons tous vécus à
cette époque.

L’année où mes parents sont partis en vacances, un film autobiographique?
Non,
mais il s’inspire d’une mémoire collective... le script est truffé de
souvenirs liés à notre enfance ; ceux du co-scénariste Claudio Galperin
et des autres membres de l’équipe.

Un film sur l’exil, sur la vulnérabilité ?
Oui,
le jeune Mauro est un exilé dans son propre pays. Après s’être adapté à
un nouvel environnement, à la fin du film, il est à nouveau déraciné.
Mauro se dit : je suis venu là tout seul et je me suis débrouillé pour
survivre. C’est un rite initiatique, un moment de découverte et
d’apprentissage. Il découvre que la vie est imprévisible, que ce n’est
pas comme le foot, un sport collectif où l’on peut répéter les actions
et tenter de maîtriser le résultat… Mais ce film est avant tout un film
sur l’absence et sur la solitude.

D’où l’analogie avec la solitude du gardien de but …
Effectivement.
J’ai moi-même été gardien de but et j’ai souvent ressenti cette
solitude. Un gardien de but est le seul à pouvoir prendre le ballon
dans ses mains, le seul qui n’attaque pas, qui ne marque pas de but,
qui défend son territoire et qui parfois devient un héros. C’est un
joueur qui n’a pas le droit à l’erreur et qui, s’il échoue, devient «
l’homme à abattre ». Ce n’est pas une place facile. Au Brésil, on dit
que : la vie de gardien de but est tellement difficile que même l’herbe
ne pousse pas là où il joue.

Le jeune Mauro est recueilli par la communauté juive et différents groupes ethniques…
L’un
des axes du film c’est cette formidable cohabitation de ses différentes
communautés. C’est notamment illustré dans la partie de football entre
Italiens, Juifs et Noirs. Cette richesse et cette énergie qui émanent
de ces différentes cultures permettent au jeune Mauro de se
reconstruire et de se consoler de l’absence de ses parents. Il intègre
une communauté sans être forcé de s’y convertir, il investit
l’appartement de son grand-père et y découvre une partie de sa propre
histoire.

Dans
votre premier long-métrage et dans les différentes séries TV que vous
avez réalisés, les protagonistes sont souvent des enfants…

En
effet… Et pour ce film, le personnage de Mauro (Michel Joelsas) est
présent dans plus de 99% des plans, c’est une véritable performance
pour un enfant de cet âge. La première fois que Patricia Faria, notre
directrice de casting, a rencontré Michel, elle a été bluffée par
l’énergie et l’intelligence de son jeu. Michel a une conscience innée
du rythme et c’est ce qui lui a permis de tenir tout le film. La jeune
Daniela Piepszyk qui interprète le personnage de Annah est tout aussi
étonnante !

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