
Un incident diplomatique à Kyoto : un hôtel japonais exige d’un touriste israélien une déclaration sur les crimes de guerre
Une demande controversée à l’hôtel Wind Villa
En avril 2025, un touriste israélien, ancien médecin militaire de la marine, a été confronté à une situation inhabituelle lors de son enregistrement à l’hôtel Wind Villa, situé dans le quartier Higashiyama de Kyoto.
Après avoir présenté son passeport, le personnel de l’établissement lui a remis un formulaire l’obligeant à déclarer qu’il n’avait jamais commis de crimes de guerre, tels que définis par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Cette exigence s’appliquait spécifiquement aux ressortissants israéliens et russes.
Le touriste, d’abord réticent, a exprimé son désaccord en déclarant : « C’est ridicule et absurde. Je lui ai dit que nous ne tuons pas de femmes et d’enfants. Pourquoi ferions-nous cela ? » Finalement, il a accepté de signer le document, affirmant n’avoir rien à cacher et ne souhaitant pas créer de problèmes.
Réaction des autorités israéliennes
Suite à cet incident, l’ambassadeur d’Israël au Japon, Gilad Cohen, a adressé une lettre officielle au gouverneur de Kyoto, Takatoshi Nishiwaki, qualifiant cette pratique de « discriminatoire » et de « violation flagrante de la loi japonaise sur les établissements hôteliers ». Il a souligné que cet acte, basé uniquement sur la nationalité, avait causé une détresse émotionnelle significative au touriste concerné.
Le gouverneur a informé l’ambassadeur que la municipalité de Kyoto avait été saisie de l’affaire et qu’une enquête avait été ouverte pour déterminer si l’hôtel avait enfreint les réglementations en vigueur.
Justification de l’hôtel et réactions locales
Le responsable de l’hôtel Wind Villa a défendu cette mesure en invoquant des préoccupations de sécurité, notamment en raison des opérations militaires en cours à Gaza depuis octobre 2023. Il a déclaré : « Nous ne savons pas qui a pu être impliqué, car les jeunes Israéliens sont tenus de servir dans l’armée. Cette étape visait également à garantir notre sécurité. »
Toutefois, les autorités de la ville de Kyoto ont conclu que, bien que la demande de l’hôtel ne constitue pas une violation directe de la loi, elle était inappropriée et ont recommandé de ne pas répéter de telles pratiques.
Conséquences pour l’hôtel et implications plus larges
En réaction à cette affaire, la plateforme de réservation Booking.com a retiré l’hôtel Wind Villa de son site, affirmant avoir détecté une discrimination envers les clients.
Cette décision souligne l’importance croissante accordée aux pratiques équitables et non discriminatoires dans le secteur de l’hôtellerie.
Cet incident met en lumière les défis auxquels sont confrontés les voyageurs israéliens dans certains pays, ainsi que les tensions persistantes liées aux conflits au Moyen-Orient.
Il soulève également des questions sur la manière dont les établissements touristiques abordent les préoccupations de sécurité tout en respectant les principes d’égalité et de non-discrimination.
Alors que le Japon est généralement reconnu pour son hospitalité et son accueil chaleureux envers les visiteurs étrangers, cette affaire rappelle l’importance de la vigilance et de la sensibilisation aux pratiques discriminatoires, même au Japon.
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