Le Qatar envisage de reconsidérer son rôle de médiateur entre Israël et le Hamas dans le cadre d'un accord visant à libérer les 133 personnes enlevées dans la bande de Gaza.

Le Premier ministre qatari, Mohammad Al-Thani, a déclaré que certains hommes politiques ont abusé de la médiation pour leurs propres intérêts privés, ce qui pousse le Qatar à réexaminer sa position.

Bien que le Premier ministre qatari n'ait pas mentionné de nom spécifique, ces derniers mois, Doha a critiqué le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, tandis que ce dernier et d'autres membres du gouvernement israélien ont eux aussi critiqué le Qatar pour son rôle de médiateur, affirmant que ses liens étroits avec le Hamas le rendaient partial.

Al-Thani a déclaré que son pays a été en contact avec l'Iran et les États-Unis pour contenir toute escalade de la situation. Il a également affirmé que toutes les parties de la région souhaitent éviter une guerre, soulignant l'importance d'arrêter le conflit à Gaza. Il a ajouté que les négociations se trouvent dans une phase sensible.

Le ministre israélien de l'Économie, Nir Barkat, a qualifié le Qatar de "loup déguisé en mouton" et a critiqué le pays pour son soutien au terrorisme.

Barkat a accusé le Qatar de financer le Hamas et d'offrir un refuge à ses dirigeants, affirmant que le Qatar est complice de l'échec des pourparlers visant à libérer les otages.

En ce qui concerne le Hamas, le groupe est accusé de bloquer les négociations, citant le soutien américain à Israël. Le Hamas demande également un engagement à cesser complètement la guerre dans le cadre de tout accord, ce qu'Israël refuse, proposant seulement une trêve temporaire. Un autre point de désaccord est le retour des habitants du nord de la bande de Gaza, qui n'a pas encore été tranché.

Un responsable américain a souligné l'importance de changer la dynamique négative des négociations pour avancer vers un accord. Israël, quant à lui, est déçu de l'approche des États-Unis concernant le Qatar, estimant que les Américains n'exercent pas suffisamment de pression sur les Qataris.

Le Hamas a critiqué la proposition américaine après qu'un responsable américain a déclaré que le groupe avait refusé une offre répondant à toutes ses demandes. Le Hamas exige désormais de libérer moins de la moitié du nombre d'otages discuté auparavant, soit moins de 20 otages sur six semaines, en échange d'une augmentation du nombre de prisonniers de sécurité libérés.

Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, a exigé des garanties internationales pour un arrêt total de la guerre, notamment le retrait des forces israéliennes de vastes zones de la bande de Gaza et une liberté totale de mouvement pour les Palestiniens. Israël a laissé entendre qu'il était prêt à faire des concessions, mais refuse une pleine liberté de mouvement pour les Palestiniens.