
HAYE SARAH Honneur à nos disparus
Le début de notre sidra nous enseigne les règles à observer en cas de deuil. Nos Sages se sont basés sur ce texte de la Torah et l'attitude adoptée par Abraham face à son mort, pour fixer les règles de "avélouth" , de deuil.
Ainsi par exemple on peut lire qu'avant de pouvoir enterrer Sarah et prononcer son oraison funèbre, il a fallu attendre le retour d'Abrahm de Beerchéva "vayavo avraham".
Le principe que l'on peut en déduire est qu'il faut rendre à la personne défunte les honneurs qui lui sont dus, quitte à retarder l'enterrement et permettre à toutes les personnes qui doivent impérativement participer à la cérémonie d'être présents.
On peut également relever qu'Abraham attache une très grande importance à assurer à son mort une sépulture digne et nous avons hérité de lui cette préoccupation majeure : posséder un cimetière.
De nos jours la synagogue et le cimetière sont les bases même d'une communauté.
Combien de juifs même les plus assimilés continuent à faire partie d'une communauté pour être enterrés dans le cimetière juif à côté de ses frères. Le font-ils pas conviction ou par attachement filial ? Leur motivation est difficile à cerner.
Sans ce même contexte il est intéressant de noter que les soldats israéliens ont des consignes très strictes pour récupérer absolument les dépouilles de leurs frères tombés au combat au risque de leur vie.
Un autre principe de la religion juive qui peut être tiré de notre sidra est celui de ne jamais laisser déborder sa douleur.
La tradition juive nous enseigne d'ailleurs que le deuil strict est limité à sept jours les "chiva" seulement. Le texte nous dit: "vayavo avraham lispod lesarah velibkota" Abraham vint pour dire sur Sarah les paroles funèbres et pour la pleurer.
La massorah a écrit le "K" de livkotah plus petit que les autres lettres du mot ceci pour nous enseigner que nous devons pleurer notre mort mais avec mesure et ne pas sombrer dans une douleur et une tristesse sans fin.
Lors de l'oraison funèbre, Abraham rappela tout d'abord les bonnes actions de Sarah et ce n'est qu'ensuite qu'il se mit à pleurer. Abraham se s'abandonna pas à des lamentations immodérées. Cela s'explique aisément. En effet, le juste est convaincu de l'immortalité de l'âme et ressent donc la mort comme une séparation uniquement temporaire.
En conséquence, la douleur qu'il peut ressentir suite à la perte d'un être cher s'en trouve bien évidemment diminuée. Il faut ajouter qu'Abraham n'était pas en droit de s'abandonner à la tristesse mais au contraire devait se ressaisir très vite car il fallait qu'il trouve un lieu de sépulture pour Sarah et qu'il marie son fils Isaac. Ainsi le juif, s'il doit rendre honneur à ses morts, doit savoir aussi courageusement retourner aux nécessités de la vie.
Notre Sidra commence par un événement tragique: la mort de Sarah et se termine par l'amour sincère et profond entre Isaac et Rébecca. La vie doit continuer et se poursuivre pour que les idées pour lesquelles les générations passées et consacré le meilleur d'eux-mêmes puissent continuer après leur mort. C'est cette leçon que nous devons retenir en premier lieu de cette Sidra riche en événements et en enseignements profonds.
CLAUDE LAYANI
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