
La Knesset examine les procédures d’accueil et de traitement des survivants de captivité
Le ministère de la Santé dévoile les étapes de prise en charge des ex-otages
À l’occasion du 500ᵉ jour du conflit, la Knesset a tenu une série de discussions concernant la guerre, les otages et les survivants des massacres. Parmi les sujets abordés figuraient les procédures d’accueil et de traitement des ex-otages, le soutien aux familles des captifs et l’assistance aux survivants des attaques lors des festivités.
Des protocoles adaptés pour chaque survivant
Le Dr Haguer Mizrahi, chef de la division médicale du ministère de la Santé, a participé à la commission de la santé dédiée à l’examen des procédures d’accueil et de traitement des survivants de captivité. Elle a souligné que chaque individu libéré reçoit un traitement personnalisé : « Le nouveau protocole de prise en charge est basé sur les leçons tirées et distingue le traitement des personnes libérées après 50 jours de captivité de celles libérées après 500 jours. »
Le Dr Mizrahi a également insisté sur le respect de la confidentialité des survivants : « Dès le premier contact avec le Comité international de la Croix-Rouge, nous souhaitons apporter une assistance appropriée dans les premières minutes. Nous avons donc communiqué nos directives à cet égard. En collaboration avec l’armée, nous évaluons les aspects psychologiques et physiques des survivants, et fournissons les vitamines nécessaires en concertation avec les familles. »
L’hôpital Barzilaï prêt à intervenir
Le Dr Mizrahi a mentionné l’ajout de l’hôpital Barzilaï pour traiter les cas urgents parmi les survivants : « Heureusement, jusqu’à présent, nous n’avons pas eu besoin de faire appel à cet établissement. Nous avons également mis l’accent sur la confidentialité dans les centres médicaux dédiés, tant pour les survivants que pour leurs familles. »
Des séquelles à vie pour les survivants
Le Professeur Hagai Levin, accompagnant les familles des otages, a déclaré : « Les survivants porteront des séquelles psychologiques et physiques à vie, tout comme leurs proches. Nous disposons de données sur les graves atteintes subies par les familles, qui nécessitent une réponse appropriée. Par exemple, il est impératif d’étudier systématiquement l’état dentaire des survivants, sachant qu’ils n’ont ni mangé correctement ni pu se brosser les dents, ce qui pourrait entraîner des problèmes futurs. »
Il a également soulevé des questions concernant la santé des survivants : « Ofer Calderon a contracté une pneumonie à son retour. Devons-nous recommander aux familles de se faire vacciner contre la grippe pour éviter toute contamination ? Nous ignorons encore l’état du système immunitaire de chaque survivant. En fin de compte, ce sont les familles qui les accompagneront, ce qui nécessite une attention particulière. »
Des pertes de poids alarmantes
L’hôpital Ichilov a signalé deux problèmes majeurs chez les survivants : la malnutrition et une perte d’au moins 20 % de la masse musculaire et graisseuse.
« Les survivants auront besoin d’une rééducation nutritionnelle », ont indiqué les responsables de l’établissement, ajoutant qu’une diminution des capacités physiques a été observée, nécessitant une adaptation à un programme de rééducation. Ainsi, l’hôpital a mis en place la « Clinique Ofek » pour offrir un suivi à long terme, assuré par les mêmes professionnels qui les ont pris en charge à leur arrivée.
Témoignage poignant d’un proche
L’oncle d’Ofer Calderon a témoigné devant la commission que ce dernier devrait quitter l’hôpital pour rejoindre Kfar Hamaccabiah. Il a raconté : « Ofer a perdu 25 kg. Ce n’est que trois mois avant sa libération, lorsque le Hamas a compris qu’il serait relâché, qu’ils ont commencé à le nourrir. Il consommait des légumes pourris et une demi-pita avec du fromage. Il n’a pas vu la lumière du jour. »
Il a également souligné que les enfants d’Ofer nécessitent un soutien à long terme, au-delà de l’année proposée par la Sécurité sociale : « Ses frères travaillent à peine depuis un an, étant absorbés par ce combat. Il est indispensable de repenser la situation ; il est inconcevable de devoir solliciter l’aide des citoyens. »
Réponses de la Sécurité sociale
Face aux critiques, la Sécurité sociale a précisé lors de la commission qu’une allocation annuelle de 6 000 shekels serait accordée pour des traitements paramédicaux complémentaires. De plus, un soutien psychologique illimité et à vie sera offert aux survivants, à leurs enfants et à leurs conjoints.
Appel à la reconnaissance des familles comme victimes
Einav Moses, belle-fille du survivant Gadi Moses, a demandé que tous les membres proches des familles des otages soient reconnus comme victimes d’actes de terrorisme, même s’ils n’étaient pas présents lors des événements du 7 octobre : « Ils vivent une traumatisme continu depuis 500 jours. »
Témoignage d’une fille de survivante
Carmit Palti-Katzir, fille de Hana Katzir z”l et sœur d’Elad Katzir z”l, a partagé : « Ma mère est revenue avec le cœur brisé, souffrant de maladies cardiaques, de troubles du rythme, de pathologies pulmonaires, d’une incapacité à respirer, et ce, après 49 jours de captivité. Elle n’a pas survécu. Et ce n’est que pour le corps. Sur le plan psychologique, elle a découvert qu’elle n’avait plus de mari, plus de fils, plus de kibboutz, plus de communauté. C’était ma mère. »
Elle a ajouté : « Mon frère est revenu dans un sac mortuaire. Il aurait pu être sauvé, mais l’État d’Israël ne l’a pas fait, le laissant en captivité avec 29 autres personnes, alors qu’un accord aurait pu être conclu à temps. »
“Elle a survécu à la captivité, mais pas à ses blessures. Son cœur était brisé, son corps affaibli, et l’État d’Israël n’a pas su la sauver.”
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