
Enfer à Gaza : 484 jours d’horreur pour les otages israéliens
La vérité insoutenable d’une captivité inhumaine
Pendant 484 jours, Yarden Bibas, Keith Siegel et Ofer Calderon ont enduré l’impensable : séquestrés, torturés psychologiquement et privés de tout.
Enlevés par le Hamas lors des attaques du 7 octobre 2023, ces hommes ont été plongés dans un enfer où chaque jour pouvait être le dernier.
Leur libération, survenue ce samedi dans le cadre du second accord entre Israël et le Hamas, marque la fin d’un calvaire mais ouvre la porte à un récit d’atrocités qui dépasse l’entendement.
Les récits des otages récemment libérés révèlent des détails supplémentaires sur les conditions inhumaines de leur détention.
Keith Siegel, 65 ans, a été contraint de consommer de la viande, malgré son végétarisme, en raison de la rareté de la nourriture. Il a été fréquemment déplacé entre différentes cachettes, y compris des tunnels, et enfermé dans des pièces verrouillées pour éviter d’être découvert. Pendant une longue période, il a cru que son fils Shai avait été tué lors de l’attaque du 7 octobre 2023, jusqu’à ce qu’il entende sa voix à la radio, réalisant ainsi qu’il était en vie.
Yarden Bibas, 35 ans, a été séparé de sa femme Shiri et de leurs deux jeunes fils lors de leur enlèvement au kibboutz Nir Oz. Ses ravisseurs lui ont affirmé que sa famille avait été tuée lors d’une frappe aérienne israélienne sur Gaza, une information qui reste non confirmée par les autorités israéliennes. Cette manipulation psychologique visait à le briser moralement.
Ofer Calderon, 54 ans, a été capturé avec ses enfants Erez et Sahar, qui ont été libérés en novembre 2023. Durant sa captivité, il a été soumis à des abus physiques et psychologiques, enfermé dans des cages et fréquemment déplacé entre différents lieux de détention, y compris des sous-sols et des bâtiments.
Ces témoignages soulignent la cruauté systématique et les tactiques de terreur employées par le Hamas pour déshumaniser et briser la volonté de leurs otages.
Leurs proches, qui n’ont jamais cessé de se battre pour leur retour, racontent aujourd’hui avec stupeur et douleur les conditions inhumaines dans lesquelles ils ont survécu.
L’attente insoutenable : “Nous savions que cela devait arriver… entre rêve et réalité”
Les familles de ces otages n’ont jamais perdu espoir, mais les retrouvailles sont marquées par l’effroi. Itai Sigal, neveu de Keith Siegel, confie :
“Ce matin, j’ai enfin pu lui dire ‘Shalom’. Après 484 jours de souffrance, j’ai réussi à dormir un peu. Hier, tout semblait irréel, comme un rêve. Nous savions que cela devait arriver, et c’est arrivé. En voyant Ofer sourire, plaisanter… Je me suis dit : ‘C’est lui, c’est Ofer.’”
Mais derrière ces instants d’émotion, une réalité accablante émerge : ces hommes ont vécu l’enfer absolu, orchestré avec une cruauté méthodique par leurs geôliers du Hamas.
Un calvaire insoutenable : des cages, l’humiliation et la privation
“Ils vivaient enfermés comme des animaux”
Les conditions de détention étaient absolument inhumaines. Ofer et Yarden étaient enfermés dans une cage, privés de lumière et d’air, sous-alimentés et maltraités au quotidien. Sami Calderon, l’oncle d’Ofer, raconte avec douleur :
“Oui, il était avec Yarden dans une cage. Ils n’avaient presque rien. C’était insupportable. Il voudrai oublier, mais comment oublier un tel cauchemar ?”
L’humiliation était permanente. Ces hommes étaient traités comme des sous-hommes, dépouillés de leur dignité, affamés et maltraités.
“Ils lui disaient que son pays avait disparu, que sa famille était morte”
Mais la violence ne s’arrêtait pas aux conditions physiques. La torture psychologique était constante. Les terroristes du Hamas cherchaient à briser l’esprit de leurs captifs.
“Ils lui répétaient que Nissan était mort, que Sharon n’existait plus, que tout Israël avait été anéanti. Il était persuadé qu’il ne reverrait jamais personne et que sa captivité n’aurait jamais de fin.”
Les terroristes prenaient un plaisir sadique à effacer l’espoir, à détruire la moindre lueur d’humanité chez leurs otages.
Pourtant, même dans cet abîme, l’humour et l’humanité n’ont pas totalement disparu. En retrouvant ses proches, Ofer Calderon a lancé à Nissan :
“Il fallait que je sois enlevé et emmené à Gaza pour que tu me dises que tu m’aimais ?”
Un trait d’humour désespéré, une tentative de réintroduire une normalité brisée par des mois d’horreur.
Keith Siegel : un survivant brisé mais debout
Keith Siegel, enlevé à Kfar Aza, a lui aussi connu l’enfer. Son neveu témoigne :
“Le 7 octobre, nous nous sommes réveillés dans un cauchemar. Hier, nous nous sommes réveillés dans un rêve.”
“Le Hamas leur disait qu’Israël n’existait plus”
Le Hamas s’est acharné à détruire l’esprit de Keith et de sa femme Aviva.
Quel était leur pire cauchemar ?
“Keith et Aviva pensaient que leur fils Shai avait été assassiné. Le Hamas leur disait qu’Israël n’existait plus, qu’il n’y avait plus d’État, plus de vie à espérer. Aviva était persuadée que Shai avait été tué.”
Puis, un jour, Keith a capté une bribe d’information, une étincelle d’espoir :
“Il a entendu une interview affirmant que Shai était vivant. Cela l’a énormément renforcé. Cela lui a donné une raison de survivre.”
Les otages ont été maintenus dans une obscurité mentale totale, manipulés, privés de toute vérité.
Le retour à la vie : un combat loin d’être terminé
Le calvaire ne s’arrête pas avec la libération. Après 484 jours d’isolement, de privations, de souffrance, le chemin vers une vie normale sera long.
“Je vais le serrer dans mes bras, lui dire que je l’aime… et lui annoncer qu’il est devenu grand-père il y a six mois. Il doit lui construire un cheval de bois, comme à tous ses petits-enfants.”
Mais comment reprendre une vie après un tel cauchemar ? Comment oublier les mois de captivité, les brutalités, les mensonges, la faim, la terreur ?
“Nous devons redevenir une famille normale”
Les proches des otages sont conscients de la difficulté de l’après. “Je suis presque sûre que je ne pourrai pas parler, que je vais pleurer beaucoup,” confie un membre de la famille. “C’était une période terriblement difficile. Keith est un homme bon, généreux. Chaque conversation avec lui est un cadeau.”
Des signes de souffrance gravés sur les corps et dans les gestes
Lorsque les otages ont enfin été libérés, leurs proches ont immédiatement cherché des signes leur permettant de reconnaître ceux qu’ils avaient perdus depuis plus d’un an. Mais ce qu’ils ont découvert allait bien au-delà de simples marques physiques : leurs corps et leurs esprits portaient l’empreinte d’un calvaire indicible.
Pour Ofer Calderon, c’est un mouvement imperceptible de la main, un léger sourire fatigué qui ont confirmé à ses proches qu’il était encore là, malgré les mois d’enfer. Son oncle raconte :
“Il souriait au groupe de cyclistes et agitait la main, un geste qu’il faisait toujours. Puis il a dit à Nissan : ‘Il fallait que je sois à Gaza pour que tu me dises que tu m’aimais ?’”
Mais au-delà de ce trait d’humour désespéré, les signes de son supplice étaient partout :
•Perte extrême de poids, signe d’un rationnement cruel et d’un manque de nourriture prolongé.
•Marques sur les poignets et les chevilles, laissant supposer des entraves prolongées.
•Regard vide, méfiance accrue, sursauts au moindre bruit, signes d’un traumatisme profond.
“Même quand Ofer plaisantait, il restait ailleurs… Les enfants ont tenté de faire de l’humour, mais ils étaient à côté de la plaque. On voit qu’il leur faudra du temps pour se retrouver.”
Keith Siegel, lui, avait le regard d’un homme brisé. Il avait perdu une part de lui-même, et ses gestes hésitants montraient qu’il n’arrivait pas encore à croire à sa libération. Son neveu décrit une scène poignante :
“Il a regardé son fils comme s’il ne le reconnaissait pas tout de suite… puis, lentement, il a murmuré : ‘Tu es vivant…’”
Durant 484 jours, ces hommes ont vécu une privation totale d’identité. Ils ont été traités comme des objets, dépouillés de leur humanité, enfermés dans des cages minuscules, parfois sans même la possibilité de s’étendre complètement.
Les récits qui émergent décrivent des journées entières sans eau, des menaces de mort permanentes, des simulations d’exécutions pour les terroriser davantage.
L’enfer quotidien : “Il faudra des années pour oublier”
Certains témoignages indiquent que les otages étaient parfois séparés brutalement, placés dans l’isolement, sans possibilité de parler ou même de voir un autre être humain. Un de leurs geôliers se serait amusé à leur murmurer chaque matin que c’était leur dernier jour, avant de repartir en ricanant.
Le Hamas ne les a pas seulement retenus en otage, il a voulu les anéantir.
Sami Calderon conclut, le regard sombre :
“Ofer voudra oublier. Mais ce sera très difficile. Il faudra des années… Peut-être même que ce sera impossible.”
Mais une certitude demeure :
“Nous devons redevenir une famille normale. Nous devons aider nos survivants à revivre.”
Un crime contre l’humanité : l’heure des comptes viendra
Ce que ces hommes ont subi est un crime impardonnable. Le Hamas a orchestré un enfer méthodique, privant des innocents de leur humanité, les brisant physiquement et mentalement.
Les témoignages glaçants qui émergent aujourd’hui ne doivent pas rester dans l’ombre. Le monde doit savoir. Ces tortures, cette cruauté ne peuvent être ignorées.
“Ces otages sont revenus. Mais tant d’autres sont encore là-bas. Dans l’ombre. Enfermés. Affamés. Humiliés. Brisés.”
Israël ne cessera jamais de se battre pour ramener chaque otage, pour juger ces monstres, pour que plus jamais, aucun être humain ne subisse de telles atrocités.
Le combat ne fait que commencer.
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